23 oct. 2012

Quoi de neuf du côté des emballages comestibles ?

Wikicells, emballages comestibles

La presse s’est fait l’écho, cet été, de la commercialisation, dès 2013, dans nos supermarchés, des premiers produits sous emballages comestibles : les Wikicells. Nous avons demandé à Frédéric Debeaufort, notre expert ès emballages comestibles, de revenir sur cette actualité et de nous en dire plus sur l’avancement du projet EMAC. Alors, nouveauté ou pas nouveauté ? Un avis à lire dans la suite de ce billet ! 

Que pensez-vous des annonces faites cet été à propos de la commercialisation, d’ici quelques mois, d’emballages comestibles en France ?

Il est toujours intéressant de regarder ce qui se fait ailleurs et j’ai suivi avec intérêt les annonces de Wikicells. À ce stade, j’aurais envie de vous dire : oui, le produit est nouveau mais non, la technique d’emballage ne l’est pas vraiment.

D’après les informations diffusées par les médias, je comprends que Wikicells va utiliser, pour l’emballage de produits frais (de type yaourts, glaces), un mélange d’alginates et/ou de carraghénanes et de chitosanes … que les laboratoires connaissent et emploient déjà depuis longtemps. Wikicells a développé un travail d’ingénierie qui permet la création de billes de produits fourrés humides, ce qui est intéressant, ludique et nouveau (notamment au niveau de la taille des billes de produit).

Mais ce système de fourrage ne peut malheureusement pas garantir une protection aux microbes et à l’humidité : cela signifie que pour éviter tout risque de contamination, le produit frais fourré dans cette  «croûte-emballage» comestible devra malgré tout être conditionné dans un emballage classique de type plastique ou cellophane, ou bien dans un emballage primaire de type carton.

C’est une barrière d’hygiène qui ne me semble pas contournable : si les wikicells sont bel et bien considérées comme un emballage comestible, un suremballage ou un emballage primaire restent nécessaires pour éviter la déshydratation du produit et/ou sa sensibilité à la contamination. Au final, il n’y a donc malheureusement pas de réelle réduction de l’emballage classique. 

Et du côté du projet EMAC, y a-t-il des nouveautés ?

Le projet EMAC vise à mettre au point des emballages actifs, capables d’interagir de façon intelligente avec un contenu agroalimentaire, pour améliorer les caractéristiques organoleptiques et nutritionnelles des nombreux produits. Dans le cadre de ce projet, nous avançons sur une piste majeure d’innovation pour les emballages alimentaires.

La piste EMAC : sur la surface de l’emballage, créer une couche comestible, qui peut donc sans danger se retrouver au contact et sur l’aliment

Dans cette hypothèse, sur la couche au contact de l’aliment, nous créons une enduction fine (enrobage ou coating 100% comestible) à base de protéines ou de polysaccharides dans laquelle nous pouvons incorporer des anti-microbiens ou des anti-oxydants naturels. C’est ce que l’on appelle un emballage actif.

L’intérêt est double :

  • D’une part, les conservateurs ne sont plus dans l’aliment, mais dans l’emballage… et en plus faibles quantités.
  • D’autre part, l’aliment protégé par l’emballage étant humide, les molécules actives anti-microbiennes qui sont piégées par les polysaccharides vont donc être libérées dans l’emballage grâce à l'humidité du produit alimentaire et ainsi le protéger.

Nous pensons que notre projet, qui est en phase de finalisation, devrait aboutir fin 2012 et pourrait être commercialisable dès 2013.

2e piste : améliorer le recyclage des films d’emballage plastiques

Nous travaillons également sur une seconde piste d’amélioration des emballages plastiques. Comme vous le savez, un film plastique classique est composé de plusieurs couches barrières multicouches. Il y en a au moins 3 (et, le plus souvent, entre 7 et 9) :

  • Au contact de l’aliment, une couche de scellage (opercule sur une barquette par exemple) ;
  • Au milieu, une couche barrière (généralement au gaz) de type PA ou EVOH ;
  • Sur le dessus, une couche extérieure qui permet la rigidité ou la résistance mécanique, ainsi que l’impression.


Actuellement, ces films multicouches ne sont pas totalement recyclables : la seule valorisation possible est de les brûler. Sur cette seconde piste de travail, nous cherchons à remplacer le PA ou EVOH par une couche de protéines ou de polysaccharides qui ont des performances barrière aux gaz voisines.

Le film multicouche barrière pourra alors être « re-broyé » en présence d'eau chaude : la couche de protéines se solubilisera dans l'eau chaude pour être traitée simplement en station d'épuration, et les 2 couches extérieures étant recyclables, l’emballage devient donc complètement recyclable et biodégradable.

Les entreprises intéressées par cette piste de travail peuvent utilement nous contacter : nous cherchons des financeurs pour continuer nos travaux !

 

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