29 nov. 2013

L’alimentation durable se décline… dans les insectes !

Mangerons-nous bientôt des insectes ?

Mangerons-nous bientôt des insectes ? Une question qui fait l’actualité de ces derniers mois suite à un rapport de la FAO. « L’avenir de notre nourriture », « alternative écologique et bonne pour la santé », « la protéine du futur » : cet automne 2013, les insectes sortent de leur cachette et jouent les stars de l’assiette. Au sein de Vitagora, la PME YNSECT, explore cette ressource encore inexploitée en Europe, pour le marché de la nutraceutique humaine mais tout d’abord de la nutrition animale. Focus sur cet adhérent, sa vision originale de la nutrition, et sur cette innovation saine, gourmande, et respectueuse de l’environnement... En bref, des insectes, pour une alimentation durable.

L’insecte voit la vie en vert

Dans le contexte actuel de destruction des écosystèmes marins, de déforestation, et d’augmentation constante de la population mondiale, les industriels de l’agroalimentaire se préparent à faire face à une tension fulgurante sur le marché des matières riches en protéine (soja, poisson, viande d’élevage…). Pour Antoine Hubert, président et directeur de la R&D d’YNSECT, les insectes représentent une alternative crédible aux sources majeures de protéines : ils consomment peu (parfaitement optimisés, 10kg de nourriture donnent jusqu’à 9kg d’insectes contre seulement 1kg de bœuf !) et, une fois maitrisé, leur élevage est peu impactant (en effet, les insectes nécessitent peu d’eau, peu de surfaces d’élevage et émettent peu de gaz à effet de serre).

“An insect a day keeps the doctor away?”

Mais l’alimentation durable, ce n’est pas uniquement une alimentation respectueuse de l’environnement. C’est aussi une alimentation saine et savoureuse.

Et je peux vous le certifier : avec les insectes, notre santé n’est pas en reste. Par exemple, des prototypes de chips ont été élaborés en 2012 par une équipe d’étudiants de SupAgro Montpellier soutenue par YNSECT : ces chips sont 5 fois moins riches en graisse que les chips de pomme de terre !

Et les graisses des insectes étant plus proches des huiles végétales que des graisses animales, elles sont plus riches en acides gras insaturés, et donc meilleures pour notre santé. Ce prototype de chips a d’ailleurs remporté le prix du jury du concours Ecotrophelia 2012.

Très digestes, les insectes ont également un bel avenir dans la nutraceutique grâce aux protéines, huiles et peptides bioactives que l’on peut en extraire. Par exemple, leurs carapaces sont composées de chitosan, substance reconnue par l’EFSA aux bénéfices prébiotiques et hypocholestérolémiants.

Et le goût dans tout ça ?

Le plaisir à manger, c’est un principe-clé de l’alimentation durable. Pour Antoine Hubert, ce principe doit également s’appliquer aux insectes. « Ce qui nous semble porteur pour les consommateurs face à ce nouveau type de produits, ce n’est pas uniquement l’aspect environnemental ou les bénéfices santé : la découverte d’un nouveau goût a également son rôle à jouer. »

Pâtes aux insectes comestibles

Mais attention, découverte ne rime pas avec défi aventureux : « Toutes les études, qu’elles aient été réalisée en France, au Pays-Bas ou même en Australie, démontrent que, si une partie des occidentaux sont intrigués par les insectes, ils ne sont pour la grande majorité pas prêts à prendre le risque de consommer des insectes entiers ou de compromettre tout un repas avec un steak d’insectes. Ils attendent plutôt des apéritifs, petits fours, ou amuse-bouche. Il s’agit donc de proposer aux consommateurs des produits transformés, faciles à intégrer au quotidien. »

Pour autant, avant même de parler de nutrition humaine, M. Hubert s’intéresse déjà à la nutrition animale (poissons, porcins & volailles, chiens & chats) : « Ici également, on retrouve la question du plaisir alimentaire, c’est ce que l’on appelle la palatabilité. »

Alors, l’insecte, c’est pour bientôt ?

Durable à de nombreux égards, l’insecte est également une réponse à des enjeux de développement économique local : l’insecte peut être nourri de coproduits issus de l’industrie agroalimentaire et favoriser ainsi l’économie circulaire. Enfin, à une échelle plus macroéconomique, l’insecte est une filière d’avenir, sur laquelle la France est très bien positionnée, de par l’intérêt porté sur le sujet par les grands centres de recherche de l’hexagone (via le projet DESIRABLE notamment) et de par l’investissement de PME innovantes telles qu’YNSECT.

Pour autant, l’insecte dans nos assiettes, ce n’est pas pour demain. Et pour cause : vendre des insectes à destination de la consommation humaine n’est pas encore autorisé en Europe. Plusieurs études allergènes et toxicologiques doivent être menées pour valider l’innocuité de ces insectes, par ailleurs déjà consommés dans d’autres pays sans problème sanitaire constaté. Des dossiers d’autorisation de mise sur le marché sont en cours de dépôt auprès de la commission européenne.

Mais YNSECT ne s’en fait pas : avant le marché humain, le marché animal est déjà une première étape vers une alimentation plus durable. Ouvert réglementairement-parlant et bénéfique sur l’environnement, et sur la santé, introduire des insectes dans l’alimentation animale permet aussi de préparer l’acceptabilité des consommateurs à cette révolution à mille-pattes !

 

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