14 oct. 2014

NTIC et agroalimentaire : les 4 étapes d’application du numérique du champ à la fourchette

Applications numériques à l'alimentation - la FoodTech

Début 2014, le concours E-Nutrition a récompensé 3 start-ups innovantes mettant les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) au service de l’amélioration et du suivi de la nutrition des consommateurs. Depuis ce premier concours, j’ai eu le plaisir d’échanger avec les lauréats et les entreprises de notre réseau intéressées par ce nouveau domaine, notamment dans le cadre de l’organisation de l’événement Appetite for Innovation – l’alimentation connectée. C’est ainsi que je me suis rendu compte que la « E-Food » (ou FoodTech) sert bien au-delà d’applications nutritionnelles. Parmi les partenaires du concours E-Food, dont les candidatures se clôtureront ce vendredi 19 octobre, on retrouve d’ailleurs des acteurs de toute la chaîne de la filière agroalimentaire. Quels sont les domaines d’application du numérique du champ à la fourchette ? Nous en voyons 4 !

Quand le digital se retrouve au champ

Au sein du concours E-Food, deux partenaires industriels sur six sont issus du monde agricole : AGRIAL, l’un des premiers groupes coopératifs agricoles et agroalimentaires français qui fédère plus de 10 000 agriculteurs en France, et DIJON CEREALES, le principal groupe agricole et agroalimentaire de Bourgogne Franche-Comté. Pourquoi un tel engouement des coopératives agricoles pour la « e-food » ? Comme l’indique Valérie Vuillemot, directrice de Dijon Céréales Meunerie, la filière agricole est entièrement concernée par la révolution numérique : « Les récoltes ne sont jamais identiques. La collecte de données, leur capitalisation, et leur traitement, par géolocalisation par exemple, sont des applications numériques extrêmement intéressantes pour l’avenir de la filière ». Meilleure qualité des produits récoltés, meilleure performance et meilleur revenu agricole : les bénéfices sont multiples, et pour tous. D’ailleurs, le projet DAMAV, un des derniers projets labellisés par Vitagora et retenus pour un financement au FUI vise justement à développer un outil clé en main pour les viticulteurs, à l’aide d’un drone et d’une caméra multispectrale haute résolution, pour qu’ils puissent contrôler plus facilement leurs pieds de vigne pour lutter contre le développement de la flavescence dorée. Blé, vignoble, etc. : les attentes des agriculteurs en nouvelles technologies existent bel et bien, et les réponses se construisent petit à petit.

L’usine intelligente

L’industrie 4.0 : c’est ainsi qu’on appelle les usines de demain… qui s’élaborent dès aujourd’hui en fait. Ces usines intelligentes pèsent déjà 23 600 milliards d’euros, soit 46% de l’économie mondiale. Automates, robots, et équipements de production dotés de capteurs sont désormais capables de communiquer à la fois entre eux et avec des dispositifs d’organisation et de contrôle de l’activité. Traçabilité, micro-systèmes intégrés, smart-systems : les possibilités d’application se multiplient grâce notamment à la montée en flèche du marché des capteurs (croissance de 67% par an jusqu’en 2017 !). 96% des entreprises industrielles envisagent d’utiliser cet « internet des objets » d’ici trois ans : mon petit doigt me dit qu’il y a là des opportunités à saisir ! C’est l’exemple du projet AFFINID qui a pour objectif de développer un capteur de l’affinage du fromage qui, intégré sur un support à base de caséine pour former un identifiant, pourra combiner à la fois les fonctions de pilotage d'affinage, de suivi de traçabilité et de gestion de production.

Etape suivante : la distribution !

Une fois les matières premières récoltées et le produit transformé, il faut le livrer aux consommateurs ! Là encore, les NTIC ont leur petit (grand ?) mot à dire. Car les circuits de distribution subissent actuellement leur propre révolution. Alors, révolution parallèle, ou évolutions conjointes des usages et des comportements des consommateurs ? En 2012, l’activité des hyper et des supermarchés en alimentaire s’est repliée de 0,2%. En 2009, Sébastien Bruchet, du cabinet de conseil KSA, estimait que 10% des cyberconsommateurs avaient déjà acheté des produits alimentaires sur le Net. De nombreuses initiatives voient le jour autour de modes de distribution alimentaire innovants. Aux Etats-Unis, Amazon s’attaque par exemple aux courses alimentaires en ligne avec une télécommande, l’Amazon dash, lecteur de codes-barres connecté au réseau Wi-Fi de la maison et capable de scanner les produits pour passer directement commande sur Amazon Fresh, l’hypermarché en ligne d’Amazon. En France, le site vente-privee.com a lancé depuis 2013 son offre « Miam Miam » entièrement consacrée aux produits alimentaires « Made in France ». D’autres initiatives de distribution « connectée » sont à découvrir dans la lettre Observatoire des Tendances n°2 (accès réservé aux adhérents de Vitagora). Pour Schiever, acteur de la grande distribution très présent sur le quart Centre-Est de la France (plus de 160 magasins !), le concours E-Food représente justement une occasion de découvrir et soutenir des innovations qui seront peut-être les succès commerciaux de demain. Hervé Frabboni, Responsable Développement Durable et communication à Scheiver, « il est primordial que [Schiever] garde un œil grand ouvert sur le monde qui nous entoure. Il est peut-être encore trop tôt pour savoir la ou les formes que prendra la E-Food chez Schiever, mais nous avons la certitude que nous devons nous démarquer avant que d'autres ne le fassent. »

Des applications connectées au service des consommateurs

Au champ, en usine, en magasins, et jusqu’aux consommateurs : les NTIC n’en ont pas fini de se mettre au service de la filière agroalimentaire ! Du côté conso, justement, que ce soit pour le suivi nutritionnel, le coaching, le « quantified self », c’est ici que les applications sont les plus nombreuses… ou peut-être, les plus visibles ? Lesieur, partenaire du concours E-Food, cherche depuis des décennies à être le plus connecté possible aux évolutions techniques et scientifiques : en 1972, ce fut la première entreprise de la transformation de produits alimentaires à installer un service clientèle, puis, quelques années plus tard, l’une des premières à développer un site internet au service des questionnements sur la nutrition des consommateurs. Le numérique est, pour Lesieur, la prochaine étape pour accompagner en temps réel ses consommateurs par des conseils individualisés. Du côté de chez SEB , les appareils de cuisine s’apprêtent à prendre presque vie ! Pas de baguette magique, mais des développements à long terme de systèmes d’intelligence artificielle, pour voir apparaître, dans nos cuisines, des outils qui nous simplifieront le quotidien, du choix des menu selon nos préférences alimentaires et contraintes nutritionnelles, à la cuisine en elle-même. Le Cookéo Connect est la première étape concrétisation de cette révolution dans les foyers.

Pour plus d’infos sur le concours E-Food

Dépêchez-vous ! Si votre entreprise se développe dans ces domaines, ou que vous avez une idée innovante pour mettre les NTIC au service de l’agroalimentaire, il ne vous reste plus que quelques jours pour candidater au concours E-Food. Pas de panique, la candidature est très simple : vous pouvez télécharger votre dossier en ligne et le renvoyer à ma collègue par email (clemence.bouvel@vitagora.com). Le remplir ne vous prendra qu'une heure environ. A la clé, pour les gagnants : mentoring, open innovation, mises en relation avec de grands groupes de l’agroalimentaire et visibilité, pour booster vos développements. Vous pouvez également lire ces articles sur le concours :

 

 

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