27 janv. 2015

Quand R&D devient stratégie de développement de PME : le témoignage d’Adventys

Développement d'entreprises

Gagner en autonomie pour prendre en main le destin de son entreprise. Être en mesure de répondre rapidement aux attentes des clients. Relever des défis ambitieux dans le cadre de projets collaboratifs. Pour Jean-Luc Perot, dirigeant d’Adventys, la R&D est un outil fondamental pour la croissance d’une entreprise. Fondée il y a 15 ans au Sud de Dijon, cette PME de 35 personnes, spécialiste du matériel de cuisson par induction pour les professionnels de la restauration commerciale et collective, peut d’ailleurs surprendre par ses importants investissements en R&D : alors que les entreprises françaises investissent en moyenne 3,2% de leur CA en R&D (Source : Les Echos], Adventys a fait le pari d’y investir 10% de son CA. Quels bénéfices à faire de la R&D un axe stratégique pour le développement d’une PME ? Réponses avec le retour d’expérience de Jean-Luc Perot.

Investir dans la R&D : la conviction d’une stratégie de croissance

L’importance de la R&D au sein d’Adventys tient, en un sens, à la vision philosophique (et tout autant stratégique !) de M. Perot : l’entreprise doit être maître de son destin, en gagnant en autonomie et en indépendance dans sa capacité à produire, créer, innover.

Alors qu’en moyenne, les entreprises françaises investissent 3,2% de leur chiffre d’affaires en R&D, Jean-Luc Perot a fait le choix d’investir plus que la norme. Entre masse salariale et investissements, le montant total de la R&D chez Adventys représente 10% de son CA… un montant total investi qui correspondrait plutôt à une entreprise pesant 9 millions d’euros, alors qu’Adventys n’en est, pour le moment, qu’à 4,5 millions d’euros.

Cette philosophie, c’est avant tout le moyen de porter l’entreprise à court, à moyen, et à long terme vers une croissance constante et sans passage à vide. « Nous avons structuré notre vision R&D de façon à ce qu’il n’y a pas de trous dans la raquette », image M. Perot. Au jour le jour, il s’agit de répondre aux attentes des clients. A moyen terme, de développer de nouveaux produits et de nouveaux concepts, comme Induc’Art, présenté en avant-première au SIRHA (voir paragraphe ci-dessous), et à long terme, d’intégrer des projets collaboratifs au côté de grands groupes, comme le projet Fry’In labellisé par Vitagora.

Si toutes les PME de la taille d’Adventys n’intègrent pas leur R&D, c’est que cela n’est pas une mince affaire. D’une part, investir dans la R&D est bien entendu coûteux : en terme d’embauche (au sein d’Adventys, sur 35 personnes, 7 employés travaillent actuellement à la R&D, dont plusieurs ingénieurs), mais également en terme de présence terrain des dirigeants, essentielle pour être à l’écoute des demandes et besoins de la clientèle pour déceler les nouveaux concepts à développer. D’autre part, il n’est pas toujours évident de trouver les bonnes ressources. Et ça, Oriane, notre chargée de mission « compétences et innovation » le sait mieux que moi : dans des environnements ruraux et isolés, pas facile d’être attractif pour des profils d’ingénieurs ! Jean-Luc Perot l’admet : il a d’ailleurs mis plusieurs années à construire son équipe. Mais il l’a bel et bien construite, en réorientant sa stratégie d’embauche : des candidats bourguignons, installés et plus âgés, pour éviter le turn-over et assurer plus de stabilité sur ces postes-clés dans la culture et le patrimoine intellectuel de l’entreprise.

Intégrer sa R&D pour devenir maître de sa production

Dès le rachat de l’entreprise, il y a une dizaine d’années, Jean-Luc Perot y a donc influé le sens et le goût de la R&D. « J’ai tout de suite voulu maîtriser la technologie de l’induction. Sans R&D, cela ne nous était pas possible – et sans cette maîtrise, nous ne devenions qu’un assembleur. »

Ne pas devenir un assembleur, mais construire une entreprise autonome et indépendante, c’est permettre à l’entreprise d’être en meilleure faculté à développer de nouveaux produits. Car la production des différents composants stratégiques des produits d’Adventys (composants électroniques, bobines, et composants mécaniques) sont tous fabriqués au sein de leurs ateliers, à seulement une dizaine de mètres de ses laboratoires de R&D. Ce qui ouvre la possibilité, pour Adventys, non seulement de concevoir de nouveaux produits, mais également de rebondir rapidement pour faire évoluer les produits existants selon les retours des clients (évolution qualité, fonctionnement, normes ou contraintes des acheteurs à l’international…), sans avoir à dépendre des délais d’achat de technologie à l’extérieur. Car comme tout directeur d’entreprise, Jean-Luc Perot le sait : « en innovation, on ne gagne pas à tous les coups ! Mais l’essentiel est d’être en mesure de rectifier le tir rapidement. »

Dernier exemple en date : grâce à cette faculté de création, Adventys a lancé en avant-première au SIRHA, vendredi dernier, sa nouvelle innovation, Induc’Art. Cette table à induction dédiée au dressage d’assiette des professionnels répond à la problématique de maîtrise de la température avant la sortie de cuisine des commandes. Du concept, toute la transformation du meuble, chose plutôt rare dans le domaine de la fabrication de matériel de cuisson, s’est donc faite au sein de l’entreprise. 

S’ouvrir à des collaborations prometteuses pour des projets ambitieux

La croissance de l’entreprise ne passe pas qu’uniquement par le développement de nouveaux produits en interne. Bien entendu, en tant que responsable innovation au sein d’un pôle de compétitivité, j’en suis plus que convaincue : une entreprise grandit et prospère quand elle s’ouvre à des collaborations profitables et enrichissantes.

Grâce à ses ressources performantes en R&D, Adventys a rejoint le projet d’innovation collaboratif Fry’In, démarré en septembre dernier. Une association au côté de grands groupes, tels que Lesieur et SEB, très prometteuse pour la PME. Jean-Luc Perot en est assuré : « Je crois beaucoup à la collaboration. On est bien plus fort à 4 que tout seul ». Une collaboration qui s’inscrit dans un financement national du FUI, et qui ouvre la voie à des ressources puissantes et variées pour développer des équipements de friture nécessitant moins d’énergie et d’huile pour leur fonctionnement, dans l’optique de proposer des aliments frits moins riches en matières grasses.

La R&D… un défi à relever !

Vous n’êtes pas convaincus de la pertinence d’investir en R&D pour votre PME ? Vous rencontrez des difficultés, à l’embauche peut-être, pour développer vos capacités d’innover ? Ou, au contraire, l’innovation, c’est votre dada, et vous aimeriez intégrer des projets collaboratifs pour la mener encore plus loin ? Et si on en parlait directement ? Contactez-moi par email sur claire.vanoverstraeten@vitagora.com.

 

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