30 juin 2015

Innovation et développement d’activité : les 5 bonnes raisons qui poussent les grandes entreprises de l’agroalimentaire à collaborer avec des start-ups

Collaboration d'affaires. Crédits photo : FreePik.


A la recherche d’une crédibilité, d’un mentor, d’expérience professionnelle soutenue par de nombreuses années, il n’est pas rare ni surprenant pour une start-up de se tourner vers une collaboration avec un grand groupe. Du côté des grandes entreprises également, les bénéfices de ces collaborations sont réels, et toute entreprise du secteur agroalimentaire, grande, moyenne, ou même petite, mériterait de s’intéresser pour servir sa démarche d’innovation.

D’ailleurs, au sein de Vitagora, et parmi les multiples projets collaboratifs que nous avons labellisés, nombreux sont ceux qui réunissent à la fois grandes entreprises et start-ups. Pour répondre à la question « pourquoi un grand groupe a intérêt à collaborer avec des start-ups », je suis allée questionner Roquette et le groupe SEB, réunissant respectivement 8000 et 25 800 collaborateurs dans le monde entier. Ils me livrent ci-dessous les 5 bonnes raisons qui les ont guidés vers une collaboration avec des start-ups.

Raison n°1 : rien ne vaut une start-up pour obtenir une expertise pointue dans un domaine précis

Comme me l’a confirmé Thierry Coutureau, responsable recherche chez SEB : « lorsque l’on se tourne vers une start-up, on est certain d’avoir face à soi des experts d’un domaine pointu ». Bien qu’une grande entreprise possède des ressources internes importantes, elle peut connaître, dans le cadre du développement de son activité ou de projets d’innovation et de R&D, le besoin d’une expertise très spécifique – et souvent sans volonté de l’internaliser, celle-ci étant plutôt satellite par rapport au cœur de métier de l’entreprise. D’où l’intérêt de faire appel à des ressources externes et expertes.

C’est ainsi que le groupe SEB collabore depuis plusieurs années avec la start-up dijonnaise Nexidia, et bénéficie de ses connaissances à la pointe en microbiologie, notamment dans le cadre du projet NUTRICE visant à développer une nouvelle gamme de cuiseurs à riz [en savoir plus sur ce lien]. « La richesse d’une start-up, c’est véritablement qu’elle restera toujours experte et spécialiste de son domaine. »

Raison n°2 : se confronter à une réactivité hors-pair

La réactivité : un atout qui joue largement en faveur des start-ups auprès des grandes entreprises. Parce que les équipes sont plus petites, que leur fonctionnement est moins teinté de procédures et de circuits de validation, une start-up vit dans une échelle de temps très différente d’un grand groupe. « Dans une start-up, les décisions se font quasi dans l’immédiat, alors que dans notre entreprise, selon leur impact et leur importance stratégique, et donc selon le niveau hiérarchique jusqu’où la décision remonte, cela peut prendre jusqu’à 1 mois », compare Thierry Coutureau.

Ces différences de fonctionnement demandent, certes, d’être gérées minutieusement de chaque côté. Mais une fois franchie l’étape de l’adaptation mutuelle, elles représentent également de gros avantages. « Grâce à sa capacité de grande réactivité, une start-up représente une solution rapide et efficace pour répondre à des problématiques identifiées », précise-t-il.

Raison n°3 : s’associer à une image jeune et dynamique

Du côté de Roquette, c’est avant tout l’image de dynamisme et le buzz réalisé par ALGAMA, start-up qui vise à démocratiser les produits alimentaires à base de microalgues (suivre Algama sur Twitter ici), qui a attiré cette grande entreprise, figurant parmi les 5 leaders mondiaux de l’industrie amidonnière. « ALGAMA, c’est une équipe jeune, dynamique, qui a réussi à faire le buzz avec leur boisson Springwave® à l’occasion du SIAL 2014. De notre côté, nous pouvons leur fournir les ingrédients et les formulations de recettes qu’ils recherchent. En échange, nous apprécions d’être associés à leur image dans le domaine des produits formulés à partir des microalgues», précise Sergio Neves, directeur de la filière microalgues au sein de Roquette. Dans un avenir proche, cette grande entreprise aujourd’hui orientée B2B souhaite conjuguer sa communication à celle B2C d’ ALGAMA – une collaboration précisée d’ores et déjà dans un communiqué de presse récent, à télécharger sur ce lien et qui trouvera écho en octobre prochain, à Milan, où ALGAMA et Roquette s’associeront sur l’espace de Vitagora à l’Exposition Universelle.


« Pour Roquette, nous jouons un rôle d’ambassadeurs de leur gamme microalgues, notamment pour ouvrir de nouveaux débouchés de marchés. De leur côté, ils nous apportent une crédibilité et une expérience industrielle, nous leur offrons, de notre côté, une visibilité accrue et une image jeune et dynamique. C’est une démarche ouverte et transparente, avec de réels intérêts communs », complète Gaëtan Gohin, co-fondateur de ALGAMA

Raison n°4 : s’ouvrir à une culture de l’innovation et des méthodes nouvelles

Aux yeux de Sergio Neves, l’ouverture à la culture de l’innovation d’une start-up est très formatrice pour une grande entreprise. « Au sein de Roquette, nous n’avons aucun doute sur l’importance de collaborer avec les start-ups. Bien entendu, leurs méthodes de travail étant différentes des nôtres, l’adaptation représente parfois un gros challenge. Mais c’est une aventure passionnante, car elle met en œuvre une véritable complémentarité, et nous permet de travailler avec des personnes convaincues et motivées par leurs ambitions d’innover – c’est très porteur. » Sortir des procédures habituelles, laisser parler sa créativité, bousculer ses idées et ses réflexes modelés par de nombreuses années passées au sein d’une structure bien organisée : collaborer avec une start-up, c’est aussi ouvrir sa porte à la différence des méthodes de travail et à une culture de l’innovation très prometteuse.

Raison n°5 : générer de nouveaux débouchés de marché

Au final, que ce soit pour le groupe ou pour la start-up, la génération de débouchés jouera toujours un poids déterminant dans la décision de collaborer. Ainsi, SEB n’a pas hésité à profiter du réseau de Vitagora pour se tourner vers des projets collaboratifs ambitieux : « avant d’intégrer Vitagora, nous externalisions simplement de petites prestations. Une fois dans le réseau, nous avons été mis en relation avec tout un tissu de start-ups et de petites entreprises, qui représentent de très forts leviers d’innovation. Nous avons ainsi pu monter des partenariats très porteurs, et récoltons aujourd’hui le fruit de ces collaborations, comme le cuiseur à riz nouvelle génération ActiRice par exemple, qui nous permettra de retrouver une place forte sur les marchés asiatiques. »

Du côté d’ALGAMA et de Roquette, différents débouchés sont attendus : pour ALGAMA, il s’agit de développer la gamme de produits du quotidien grâce aux ingrédients et recettes fournies par la grande entreprise. Pour Roquette, cette collaboration permettra d’accélérer la mise à disposition auprès des consommateurs de produits alimentaires à base de microalgues.

Pour aller plus loin

Du côté des start-ups, ALGAMA tient à saluer particulièrement la prise au sérieux de leur jeune équipe par Roquette : « grande entreprise ou start-up, une collaboration marche quand chacun croit au projet et à la complémentarité de l’autre. Ils ont cru en nous, et aujourd’hui, nous sommes véritablement des partenaires qui travaillons main dans la main ».

Alors, que vous soyez start-up ou grande entreprise, si vous souhaitez en savoir plus, ou si vous êtes intéressés pour rejoindre notre tissu de compétences, n’hésitez pas à me contacter sur : marine.boursier@vitagora.com.

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