13 juin 2016

Entreprises innovantes, que penser de la collaboration avec les étudiants ? Le VRAI/ FAUX en 5 questions

Collaborer avec des étudiants

S’ouvrir à des regards nouveaux, capter les idées créatives en phase avec les tendances de la jeune génération, découvrir les talents de demain : le monde étudiant regorge d’opportunités pour les entreprises. Pourtant, certaines idées reçues freinent parfois les industriels à s’investir dans ces collaborations. Récemment, notre participation à deux événements (les Trophées Pasteurs et les Entrepreneuriales) m’ont rappelé que la collaboration entreprise / étudiants est non seulement possible, mais également fertile. Qu’en penser réellement ?  Voici mon VRAI / FAUX en 5 questions.

1 - Les opportunités de rencontres et d’échanges sont rares

FAUX

De nombreux événements, concours, etc. existent pour rapprocher les entreprises et les étudiants, et ce, de tout type et pour tous les besoins. Périmètres régionaux ou nationaux,  avec des étudiants de niveaux Bac+2, Bac+3, ou Bac+5, etc. : il existe forcément un événement qui répondra à vos attentes de mise en relation.

Constatez simplement notre actualité récente :

  • en mars, nous étions partenaires de la finale des Entrepreneuriales Bourgogne, un programme d'aide et d’accompagnement à la création d’entreprise pour des étudiants en 2e année d’études supérieures (Université de Bourgogne, AgroSup Dijon, ESC Dijon, ENSAM, ESIREM, etc.). Ce programme réunit au total 40 parrains du monde de l’entreprise, 23 partenaires, et plus de 150 étudiants, rien que sur la région Bourgogne !
  • en mai, j’ai également participé au jury des Trophées Pasteur, un concours de produits agroalimentaires innovants, ouvert à tous les étudiants en agroalimentaire de France, quel que soit leur niveau d’étude. J’y ai ainsi croisé l’école supérieure de Quimper, l’Université de Haute Alsace de Colmar, le lycée agricole de Plombières-les-Dijon ou encore l’ENILBIO de Poligny.

2 - L’agroalimentaire n’intéresse plus les jeunes

FAUX

Thierry Dufour, coordinateur des Entrepreneuriales Bourgogne, me le confirme : « dans notre concours, on rencontre de plus en plus de projets relevant de l’agroalimentaire. Cette année, sur les 31 projets de création d’entreprises reçus, toutes disciplines et écoles supérieures confondues, 10 relevaient de l’agroalimentaire ou de l’agriculture, soit près d’1/3 ! C’est une vraie tendance, certainement amplifiée par l’émulsion de la concentration des acteurs agroalimentaires locaux. »

 

Et cet intérêt pour l’agroalimentaire est d’autant plus vérifié que les projets proposés aux Entrepreneuriales sont pluridisciplinaires, intégrant, au côté d’ingénieurs en agroalimentaires, des marketeurs, des étudiants en mécanique, en gestion, ou même en finance.

3 - Les étudiants sont déconnectés des réalités du marché

VRAI ET FAUX


Même si certains produits proposés semblent invraisemblables, comme les lasagnes sucrées à base de crêpe dentelle et de chantilly des Trophées Pasteur (miam, mon coup de cœur !), ils méritent toujours notre intérêt en tant que témoins d’un désir chez les consommateurs. En d’autres mots, ces projets nous révèlent les tendances des marchés de demain.

Après tout, cette « déconnexion » des réalités, ne serait-elle pas un atout pour servir l’innovation en entreprise ? On en parlait aussi dans cet article sur la démarche de Design Thinking : en ne s’arrêtant pas aux freins habituels, les étudiants donnent libre cours à leur créativité et à leurs ambitions. Résultat : des projets révélateurs des tendances des marchés de demain, parfois très prometteurs.

Pour l’édition 2016 des Trophées Pasteur, j’ai ainsi pu constater que les tendances étaient clairement tournées vers la gourmandise et le plaisir de manger, ainsi que les « nouvelles expériences ». Fini, l’engouement pour la nutrition-santé : la recherche de plaisir est une priorité flagrante pour les jeunes – comme l’a confirmé notre étude sur l’assiette de la « génération Z ». Ainsi, le 1er prix des Trophées a été remis à « Thé Pas Cap » (IUT LYON1), une gamme de tartinables à l’infusion de thé, et le 2e à Croqui’Life, des meringues en chocolat à garnir (école supérieure d'ingénieur en AA de Bretagne).

Du côté des Entrepreneuriales, deux tendances sont à noter :

  • La « durabilité » et la préoccupation environnementale, quasi-omniprésents : « Perle d’IntensiThé », du thé gélifié pour limiter les déchets, « De la fourche à la fourchette », un restaurant local s’approvisionnant en circuits courts, « Intr’Insecte », de la farine d’insecte pour pâtes alimentaires, etc.
  • La FoodTech, avec notamment un projet de drone aspirateur d’insectes à utiliser en champs pour réduire l’utilisation d’intrants, ou WeGloo, le verre connecté.

4 – Les étudiants participent à ces projets pour s’amuser… mais les entreprises n’y trouvent pas d’intérêt direct

FAUX


Pas question de prendre ces concours à la légère ! « Lorsque nous avons participé aux Entrepreneuriales, nous cherchions avant tout à nous créer un réseau de contacts industriels, à investir pour notre avenir », m’expliquait Laura Cousin, participante d’AgroSup Dijon en 2014. Alimenter son carnet d’adresses, c’est le premier intérêt pour les entreprises : déceler les talents de demain, les futurs stagiaires ou même recruter son prochain collaborateur. Le « Club des Ambassadeurs » des Entrepreneuriales permet d’ailleurs aux anciens participants de rester en relation, pour offrir des opportunités de collaboration sur le long terme.

 

Pris très sérieusement par les étudiants, certains projets de concours visent jusqu’à la commercialisation de leurs produits. Une opportunité très prometteuse pour les industriels de l’agroalimentaire, comme c’est le cas pour le premier prix des Trophées Pasteur 2016, en partenariat avec l’établissement George Cannon. D’autres projets voient le jour en tant que start-ups : par exemple, Bandi Lab, projet issus des Entrepreneuriales (détection par bandelettes des maladies infectieuses chez les bovins) est d’ores et déjà incubée chez Premice.

5 - Collaborer avec les étudiants, cela demande de s’y investir

VRAI

J’en ai moi-même fait l’expérience : pour ma participation au jury des Trophées Pasteur, j’ai bien entendu dû consacrer de mon temps à quelques réunions de travail entre partenaires et à une après-midi de dégustations. Mais le temps passé à ces échanges n’est pas du temps perdu : veille, relations publiques, avec les étudiants, mais également avec les autres partenaires industriels, scientifiques, ou institutionnels du concours … c’est un investissement fertile.

Thierry Dufour n’hésite pas à parler de vocation : « Les projets étudiants sélectionnés par notre comité sont accompagnés pendant cinq mois par des parrains et experts issus du monde industriel. Cela prend un peu de temps, bien entendu. Mais les dirigeants s’y investissent très volontairement. Aider les jeunes, les accompagner dans un projet de création d’entreprise, c’est faire appel à leur vocation de chefs d'entreprise : c’est transmettre aux générations futures ce qui les motive eux-mêmes dans leur choix de carrière. »

Pour aller plus loin

Alors, convaincus pour rejoindre les prochains partenaires de concours étudiants ou pour vous engager dans une collaboration ? Contactez-nous, et nous vous présenterons les opportunités à venir !

Téléchargez ici le communiqué de presse des résultats des Trophées Pasteur.

Retrouvez les résultats des Entrepreneuriales 2016 en images ici.

 

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