05 janv. 2012
Faut-il avoir peur du grand méchant Bisphénol A ?
Cela n’a pas pu vous échapper : ces dernières semaines, la polémique fait rage autour du Bisphénol A (également connu sous le doux nom de BPA).
En octobre 2011, notre Assemblée Nationale a voté « la suspension de la fabrication, de l’importation, de l’exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du Bisphénol A ». Cette suspension sera effective dès le 1er janvier 2013 pour les contenants alimentaires de produits destinés aux enfants de moins de 3 ans et le 1er janvier 2014 pour l’ensemble des contenants alimentaires.
Depuis cette décision, des avis divergents s’expriment, à la fois dans la communauté scientifique, mais aussi économique et politique, nationale et internationale. Alors, la disparition programmée du Bisphénol A : quels enjeux pour l’agroalimentaire et la santé publique ?
Bisphénol A : de quoi parle-t-on ?
Le Bisphénol A (BPA) est le monomère de base indispensable à la production soit de matière plastique (le polycarbonate), soit de résines époxy, utilisées dans des secteurs d’activités très variés : construction, automobile, agro-alimentaire, électroménager, équipements électroniques et électriques, etc.
Le contact alimentaire n’est pas majoritaire dans les applications du BPA, puisqu’il représente :
- 3,5% de ses utilisations sous forme de polycarbonate (ex : bonbonnes utilisées pour les fontaines à eau)
- et 25% sous forme de résines époxy, qui servent notamment à protéger l’intérieur des emballages métalliques (conserves, canettes de boissons, cuves de stockage de liquides alimentaires, canalisations d’eau potable…).
(Source : Fédération de la Plasturgie, article du magazine Plastilien publié en novembre 2011)
Mais des travaux scientifiques donnent à penser que le BPA présent dans les contenants alimentaires aurait tendance à migrer, à de très faibles taux, dans la nourriture ou les boissons.
Ce que l’on reproche au Bisphénol A
Les premiers indices d'effets biologiques significatifs du BPA à très faible dose apparaissent dans la littérature scientifique dès le milieu des années 1990 avec les travaux publiés par Frederick vom Saal, professeur à l'université du Missouri à Columbia (Etats-Unis).
"En 1996, raconte-t-il, nous avons accidentellement découvert qu'une dose de BPA 25 000 fois plus faible que la plus faible dose étudiée auparavant était à même d'endommager le système reproducteur des souris mâles, lorsque leur mère avait été exposée à ces doses pendant seulement quelques jours au cours de leur grossesse."
(source : Le Monde du 28 octobre 2011).
Le Canada est le premier Etat à avoir interdit, en 2009, l'emploi du BPA dans la fabrication des biberons. Il a été suivi par l’Union Européenne en mai 2011. En octobre 2010, Le Canada a classé le BPA "substance chimique qui peut nuire à la santé humaine et à l'environnement ".
A ce stade, l’ANSES (qui travaillera sur un rapport d’étape jusqu’en octobre 2012) estime qu’il existe des effets toxiques (perturbateur endocrinien) du BPA sur l’animal et en suspecte pour l’homme, notamment à très faibles doses.
On interdit : OK, et maintenant ?
Face à des travaux scientifiques parfois contradictoires, le principe de précaution a conduit le législateur français à interdire, à court terme, l’usage du BPA pour les contenants alimentaires. Mais par quoi le remplacer ?
Car le problème est qu’à ce jour, il n’existe apparemment pas de solution de remplacement fiable (dont l’innocuité aurait été prouvée) et présentant autant d’avantages que ce que permet le BPA (transparence équivalente au verre, surface extrêmement lisse, rigidité et résistance aux chocs, à la chaleur, etc.).
C’est notamment ce qui a conduit l’Académie de médecine à regretter la « précipitation » des Députés français (source : magazine l’Express du 23 novembre 2011), tout en se déclarant favorable à une meilleure information des consommateurs (notamment des femmes enceintes ou qui allaitent).
Bisphénol A : de quoi parle-t-on ?
Le Bisphénol A (BPA) est le monomère de base indispensable à la production soit de matière plastique (le polycarbonate), soit de résines époxy, utilisées dans des secteurs d’activités très variés : construction, automobile, agro-alimentaire, électroménager, équipements électroniques et électriques, etc.
Le contact alimentaire n’est pas majoritaire dans les applications du BPA, puisqu’il représente (source : Fédération de la Plasturgie, article du magazine Plastilien publié en novembre 2011) :
• 3,5% de ses utilisations sous forme de polycarbonate (ex : bonbonnes utilisées pour les fontaines à eau)
• et 25% sous forme de résines époxy, qui servent notamment à protéger l’intérieur des emballages métalliques (conserves, cannettes de boissons, cuves de stockage de liquides alimentaires, canalisations d’eau potable…).
Mais des travaux scientifiques donnent à penser que le BPA présent dans les contenants alimentaires aurait tendance à migrer, à de très faibles taux, dans la nourriture ou les boissons.
Ce que l’on reproche au Bisphénol A
Les premiers indices d'effets biologiques significatifs du BPA à très faible dose apparaissent dans la littérature scientifique dès le milieu des années 1990 avec les travaux publiés par Frederick vom Saal, professeur à l'université du Missouri à Columbia (Etats-Unis).
"En 1996, raconte-t-il, nous avons accidentellement découvert qu'une dose de BPA 25 000 fois plus faible que la plus faible dose étudiée auparavant était à même d'endommager le système reproducteur des souris mâles, lorsque leur mère avait été exposée à ces doses pendant seulement quelques jours au cours de leur grossesse." (source : Le Monde du 28 octobre 2011).
Le Canada est le premier Etat à avoir interdit, en 2009, l'emploi du bisphénol A (BPA) dans la fabrication des biberons. Il a été suivi par l’Union Européenne en mai 2011. En octobre 2010, Le Canada a classé le BPA "substance chimique qui peut nuire à la santé humaine et à l'environnement ".
A ce stade, l’ANSES (qui travaillera sur un rapport d’étape jusqu’en octobre 2012) estime qu’il existe des effets toxiques (perturbateur endocrinien) du Bisphénol A sur l’animal et en suspecte pour l’homme, notamment à très faibles doses.
On interdit, OK : et après ???
Face à des travaux scientifiques parfois contradictoires, le principe de précaution a conduit le législateur français à interdire, à court terme, l’usage du BPA pour les contenants alimentaires (voir introduction).
Mais pa r quoi le remplacer ?
Car le problème est qu’à ce jour, il n’existe apparemment pas de solution de remplacement fiable (dont l’innocuité aurait été prouvée) et présentant autant d’avantages que ce que permet le BPA (transparence équivalente au verre, surface extrêmement lisse, rigidité et résistance aux chocs, à la chaleur, etc.).
C’est notamment ce qui a conduit l’Académie de médecine à regretter la « précipitation » des Députés français (source : magazine l’Express du 23 novembre 2011), tout en se déclarant favorable à une meilleure information des consommateurs (notamment des femmes enceintes ou qui allaitent).
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Envisagez-vous ou avez-vous déjà pris des mesures pour ce qui conce
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Sylvain R
20 juillet 2017 à 10h01