02 nov. 2015
Exposition Universelle de Milan : ce que l’on retient pour le secteur agroalimentaire. #2 : l’expérience augmentée
Expo Milano 2015 : pour la première fois de son histoire, l’Exposition Universelle réunissait autour d’une question alimentaire. En tant que professionnels du secteur, bien que l’événement cible prioritairement le grand-public, nos attentes étaient grandes en termes de contenu lorsque l’on s’est rendu sur place du 1er au 14 octobre (à l’occasion de notre présence au sein du Pavillon France - en savoir plus sur notre espace d’expo ici). La semaine dernière, je vous livrais mon rapport d’étonnement sur les techniques agricoles innovantes présentées à Milan. Cette semaine, je vous propose d’en savoir plus autour de l’« expérience consommateurs augmentée » - c’est-à-dire, comment les outils numériques et technologiques sont mis à contribution d’une expérience consommateurs nouvelle et plus forte.
Le supermarché du futur
L’espace d’exposition qui laissera le meilleur souvenir à l’ensemble de notre équipe est le « Future Food District », ou le supermarché du futur (page officielle ici). Dans cet espace interactif conçu par Coop Italia, première coopérative de grande distribution en Italie, les visiteurs sont amenés à découvrir comment les outils technologiques, qu’ils soient numériques ou du domaine de la robotique, serviront la distribution alimentaire de demain… et comment ils font évoluer l’interaction des consommateurs avec les aliments. Il était inspirant de participer concrètement à cette mise en situation, et de matérialiser l’utilisation de différents éléments technologiques (numérique, robotique…) actuellement évoqués pour l’avenir de l’agroalimentaire.
Dans cette projection, les écrans jouent le rôle de vecteur d’information aux consommateurs : information nutritionnelle, sur les allergènes, empreinte carbone, idées de recettes, etc. Une exploitation du numérique qui incite à repenser au rôle des emballages alimentaires, et ouvre de nouvelles perspectives en termes de réduction des déchets liés à ceux-ci.
Des bras robotiques, capables de voir les produits et de les sentir par le toucher, interagissent avec les visiteurs et font partie intégrante de la chaîne d’approvisionnement – sélection des produits choisis par le client, mise en sac, et envoi direct via DHL au domicile de celui-ci. Une application de la robotique à la distribution ouvrant la voie à des développements au service de la sécurité sanitaire mais également de l’acheminement des courses.
Une vision futuriste, mais pour autant, pas vraiment représentative de l’innovation de rupture : le concept et la configuration classique du supermarché n’y sont pas remis en question (on conserve les alignements de rayons, les caisses finales, etc.). Cependant, le « Future Food District » ouvre la voie de façon palpable à des applications nouvelles de la technologie au service de la distribution alimentaire.
Le numérique et la restauration
Le Pavillon japonais, réputé pour sa file d’attente particulièrement longue (et qui a malheureusement eu raison de tous les membres de notre équipe sur place), abordait la thématique de l’expérience augmentée en restauration dans son dernier espace, le « Future Restaurant ». Dans ce spectacle de réalité virtuelle, les visiteurs, assis tels des clients d’un restaurant japonais, choisissent leur commande en cliquant sur l’écran tactile de leur table connectée à l’aide de baguettes. Leur plat virtuel leur est ensuite servi par des serveurs sur motos connectées. Découvrez l’expérience du Restaurant Futur du pavillon japonais en vidéo ici. Un show apparemment impressionnant qui nous projette dans l’avenir de la restauration hors-foyer à l’heure du numérique… Là encore, un espace inspirant et qui a déjà des échos dans la vie réelle, le futur connecté de la restauration étant d’ores et déjà exploré par plusieurs start-ups françaises, tels que les lauréats du dernier concours E-Food à découvrir ici.
L’impression 3D
En marge du « Future Food District », et sur un autre registre « technologique », un pavillon dédié aux nouvelles technologies de la cuisine permettait d’explorer de nouvelles façons de préparer les aliments. Nous avons pu y découvrir l’imprimante 3D de Barilla, qui permet de réaliser des pâtes de toute forme sans en sacrifier le goût (les ingrédients étant les mêmes que pour les pâtes traditionnelles). En août dernier, l’entreprise italienne avait d’ailleurs lancé un concours d’impression 3D de pâtes – c’est un designer français, Loris Tupin, qui avait remporté le premier prix avec sa proposition « Rosa », des roses s’ouvrant à la cuisson. Pour autant, l’association de l’impression 3D et l’agroalimentaire n’en est qu’à ses débuts (nous en parlions ici) : c’est pourquoi notre concours E-Food 2016 cible notamment les talents des jeunes entrepreneurs ou start-ups s’intéressant à l’impression 3D dans l’alimentaire.
Pour aller plus loin
L’Exposition Universelle de Milan s'est achevé ce week-end. Au sein de cet événement grand-public, pas de véritable surprise à nos yeux de professionnels en termes d’innovations agroalimentaires – le contenu d’intérêt se limitait à quelques pavillons. Pour autant, l’exploitation de la technologie présentée dans ces espaces d’exposition nous conforte dans le potentiel qu’elle renferme et l’intérêt qu’elle devrait susciter auprès des entreprises de l’agroalimentaire.
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