13 oct. 2015
Les projets d’innovation européens : comment (et pourquoi) sauter le pas lorsque l’on est une PME agroalimentaire ?
Horizon 2020 : le plus gros programme de recherche et d’innovation de l’Union Européenne, qui comptabilisait déjà, en juillet 2015, 100 appels à projets, 37 000 propositions, 4 320 projets retenus pour un budget total de plus de 7 milliards d’€ (Source : Horizon2020). La France, bien qu’en première position des pays de l’Union en termes de succès de projets présentés, ne représente encore que 9,1% des participations totales… les opportunités restent donc à saisir pour les entreprises intéressées dans l’innovation collaborative.
Pourquoi s’intéresser aux projets d’innovation européens ? Et comment les aborder, à l’échelle d’une PME agroalimentaire française ? Mes conseils à lire ci-dessous.
Les projets européens : des bénéfices indéniables
Participer à un projet collaboratif européen représente une opportunité indéniable pour une entreprise pour s’ouvrir à un réseau de compétences et d’industriels étrangers… mais également pour s’offrir l’occasion d’observer, de comprendre, et de capter des marchés hors des frontières françaises. Une opportunité d’autant plus vraie pour une PME qui n’a pas toujours les ressources et les moyens d’étoffer seule ses contacts. Au-delà de cette ouverture internationale, saviez-vous que le taux de financement des coûts directs pour les entreprises impliquées dans les projets européens varie entre 70% et 100% ?
Ouverture internationale, développement de son réseau, financements… les motivations pour se lancer dans un projet européen sont évidentes. Pourtant, de nombreuses entreprises, et notamment PME, freinent volontairement leur intégration à ce type de projet de grande ampleur, persuadées que « L’Europe, ce n’est pas pour elles ».
Commencer en douceur en tant qu’end-user
Franchir le cap de « L’Europe, ce n’est pas pour moi » est donc un défi majeur pour une PME agroalimentaire. Comme le dit Michel BERNING, directeur commercial de la PME franc-comtoise Chazal interviewé au sujet du projet européen TERRIFIQ [revoir son interview sur ce lien] : « Je comprends que certains industriels aient du mal à franchir le pas – j’ai moi-même eu cette hésitation au départ. » Mais rapidement, il souligne la complémentarité des acteurs : « sans la recherche fondamentale [des laboratoires impliqués dans le projet TERIFIQ], jamais nous n’aurions pu ouvrir les portes que nous avons ouvertes. Ils ont des connaissances que nous n’avons pas. […] Dans un projet européen, on côtoie également de très grosses entreprises. On leur apporte, et ils nous apportent : les gros ont besoin des petits, et les petits ont besoin des gros. »
Cassez le mythe du projet européen inabordable : des solutions existent pour commencer les projets européens « en douceur » à l’échelle d’une PME. Par exemple, comme le fait CHAZAL, en intervenant comme « end user » pour venir tester et pour adapter l’application d’un développement innovant au domaine agroalimentaire ou à un marché.
Bien s’entourer pour sauter le pas
Une PME qui souhaite intégrer un projet européen ne sera pas « lâchée dans la nature » et sans filets. Des acteurs existent pour l’accompagner et faciliter cette intégration :
- Les CCI régionales et le réseau EEN (Entreprise Europe Network) sont en relation directe avec les points de contact nationaux de chaque catégorie (ou « défi sociétal ») du programme Horion 2020. Ils sauront vous mettre en contact pour obtenir des conseils, partager autour de votre idée de projet, etc.
- Les pôles de compétitivité ont également pour mission d’accompagner leur PME en douceur à l’Europe. A Vitagora, notre proximité avec les laboratoires français et un gros travail en amont sur les projets européens en construction nous permettent de flécher les projets européens vers nos entreprises potentiellement intéressées, selon les axes de développement, les points bloquants, etc. N’hésitez donc pas à nous faire remonter directement les thématiques d’innovation qui vous intéressent pour que l’on pense à vous !
Capter les opportunités au bon moment
Dernier conseil pour franchir le plus sereinement possible le pas de l’intégration à un projet européen : savoir être à l’écoute des opportunités qui se présentent. Pour vous tenir au courant, je vous invite à exploiter les canaux suivants :
- Les journées thématiques organisées la plupart du temps par les CCI régionales et le réseau EEN, qui expliquent le contenu des appels à projets, font témoigner des entreprises ayant déjà participé à des projets européens, etc.
- Les journées d’information sur les appels à projets des programmes Horizon 2020, dont le calendrier est disponible par région sur le site internet d'Horizon2020 [lien ici].
- Les plateformes d’échange et les agendas des pôles de compétitivité, comme notre plateforme Communities où nous diffusons régulièrement les dates à retenir, les appels à projet, etc.
Pour aller plus loin
Intégrer un projet européen pour une PME n’est pas sorcier : il suffit de quelques bons conseils, de coups de pouce d’acteurs compétents, et de motivation. En tant que Responsable Prospective au sein de Vitagora, je serai ravie de vous aiguiller dans votre envie d’accéder à l’Europe. Et l’aventure ne s’arrête pas là : prochainement, je vous livrerai mes conseils pour gérer au mieux votre projet européen une fois intégré à un consortium (montage de projet, administration du projet, etc.). Abonnez-vous pour ne pas louper les prochains articles (environ 2 alertes automatiques par semaine).
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