10 mars 2015

Quand le snacking prend du galon : des opportunités d’innovation pour l’agroalimentaire et la restauration

Burger premium. Crédits photo : FreePik


Elle semble bien loin, l’époque où la famille se réunissait à table le midi pour une pause-déjeuner de deux heures ! Au 21e siècle, plus de 60 % des cadres, indépendants et professions intermédiaires déclarent sacrifier occasionnellement la pause déjeuner (Source : INSEE, 2010), et plus de 20 % des Français ne mangent pas à heure fixe (Source : alimentation-sante.org). Un changement des habitudes de consommation qui, associé à une mobilité croissante des consommateurs, déroule le tapis rouge aux produits de type « snacking ». Une des grandes tendances au SIAL 2014, d’ailleurs ! [voir notre article de sélection des tendances du dernier SIAL ici] Mais au-delà de cet aspect « grignotage », le snacking se diversifie et gagne en gamme : il devient ce que l’on appelle désormais le « fast casual ». Plus sophistiqué, plus sain, plus savoureux : il concilie praticité, rapidité, mobilité, goût, qualité, et équilibre nutritionnel.

Le retour du terroir et de l’authentique

C’est sans surprise : le concept du « fast-casual » est importé des Etats-Unis. Outre-Atlantique, les géants de la restauration se le sont appropriés en premier : Mc Donald’s, par exemple, en proposant des espaces conviviaux et sophistiqués, les Mc Cafés, pour répondre aux consommateurs exigeants à la recherche d’une consommation « sur le pouce » mais de qualité. Pour autant, même si le concept est américain, l’un des grands concepts derrière le « fast-casual », c’est le retour du terroir.

Gage d’authenticité, le terroir retrouve ainsi une place de choix dans les sandwichs et produits assimilés. En Bourgogne, par exemple, les Salaisons Sabatier mettent le bœuf charolais à l’honneur dans le burger « Maistre Antoine » vendu en grande surface. Du côté de la restauration rapide, les chaînes de sandwichs « terroirs » se multiplient : sandwichs au foie gras, au jambon de pays, etc. C’est le créneau par exemple de Gourmix , établissement lyonnais qui mise sur la valorisation du patrimoine gastronomique français. D’ailleurs, selon une enquête mondiale réalisée par Nielsen dans 60 pays, les Français se tournent vers le snacking d'abord pour le plaisir (48 %)… d’où l’intérêt de s’adresser, en premier lieu, à leur culture culinaire !

Une offre « sur le pouce » qui se diversifie pour la santé des consommateurs

Dans un contexte où la recherche d’équilibre nutritionnel se fait quotidienne chez la majorité des consommateurs, une offre de snacking déculpabilisant se développe. Ingrédients frais, petites portions, etc. : plusieurs stratégies permettent de toucher une cible attentive à son équilibre nutritionnel, mais attirée par les produits « nomades ». Des concepts végétariens proposent par exemple des produits légers et naturels : c’est le cas du bar à jus « Feel Juice » (avec 13 implantations nationales), ou encore des bars à salades, foods-trucks, etc. Aux côtés des traditionnels sandwiches, pâtes cuisinées, quiches, les fruits en morceaux sont de plus en plus proposés à emporter dans les rayons des supermarchés. Autres exemples : Daunat et son mini-sandwich « Pocket’s », au format réfléchi pour répondre aux petits creux (65 gr), ou les spécialités laitières rassasiantes pour combler les fringales sans apporter trop de calories (comme le Danio de Danone).

Quand le « snacking » devient substitut de repas… équilibré !

Mais au-delà de la diversification du registre culinaire des produits de snacking, une autre tendance me semble particulièrement significative : les substituts de repas équilibrés. Elle répond à la recherche des consommateurs à reconstituer l’environnement d’un repas, sans avoir à le cuisiner ni à se poser à table pour le déjeuner.

Daunat, leader du marché du sandwich, se diversifie en surfant sur cette tendance avec le lancement de ses « salades-repas » pour avril 2015. Autres nouveaux produits répondant à cette tendance : les plateaux-repas, comme ceux proposés par Jardin Bio (une box rassemblant une salade, une tarte, et un dessert, le tout dans un packaging se transformant en plateau avec couverts), par Bonduelle, en co-branding avec Andros ou Bonne Maman (salade + pain + dessert), ou encore par Mix Buffet (plat de pâtes accompagné d’un dessert). Des associations permettant de réunir des portions de fruits et légumes et des sucres lents, pour la satiété.

Pour en savoir plus

Au-delà du « snacking », terminologie que je trouve trop réductrice car elle évoque trop souvent des produits de grignotage peu équilibrés, les produits nomades et prêts à consommer sont en pleine expansion. Vous pouvez retrouver plus de données sur ce marché dans notre dernière lettre Observatoire des Tendances (réservée aux adhérents de Vitagora, accessible sur ce lien).

Comment les comportements des consommateurs vont-ils évoluer en termes de consommation hors domicile et « sur le pouce » ? Pour quelle demande de produits nomades ? Nous nous penchons actuellement sur ces questions, en partenariat avec IPSOS, dans le cadre d’une étude prospective sur les tendances au nomadisme et au prêt à consommer. Ne manquer pas les premiers résultats de notre étude au Forum Vitagora, le 14 avril prochain !

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