08 sept. 2015
Tendances agroalimentaires : les légumes sortent de terre et se diversifient
« Manger cinq fruits et légumes par jour » est le message du PNNS que les consommateurs français retiennent le mieux (Source : Université de Bourgogne). Pourtant, la consommation de fruits et légumes reste encore très variable et peine à toucher toutes les populations. En 2014, les Français ont ainsi acheté en moyenne 168,2 kilos de fruits et légumes par ménage, dont 46% d’achats réalisés par les plus de 60 ans et seulement 18% par les jeunes, les quadragénaires et les familles avec bébé (Source: Vegetable.fr).
Diversifier son offre en dépoussiérant (ou déterrant !) l’image des légumes est une stratégie prometteuse pour offrir aux consommateurs des produits nutritionnellement riches, vitaminés, et pleins de fibres. Jus, formats apéritifs, biscuits, etc. : des opportunités à saisir par l’industrie agroalimentaire.
Des légumes à boire
En France, alors que la tendance globale du marché des jus est plutôt à la stabilisation voire à une faible baisse (-2,44%), le marché des jus de légumes a fait un bond de +122,27% entre 2012 et 2013 (Source : Unijus). Les marques Tropicana, Knorr, spécialiste de la soupe de légumes, et même Florette, leader européen des légumes et salades vertes fraîches prêtes à l’emploi, ont chacune lancé leurs jus de légumes. L’astuce : combiner jus de légume à jus de fruits, pour toucher plus facilement les consommateurs français, probablement encore réticents à avaler du céleri liquide !
« Orange-carotte-pêche », « potiron – pêche - abricot », etc. : ces produits promettent ainsi d’accéder à 50% de ses apports recommandés journaliers en vitamine C, sans y associer trop de sucre.
Pour varier l’offre de légumes « à boire », pourquoi ne pas penser également au développement des « smoothies », à la texture onctueuse et plus épaisse par l’ajout de yaourt ou de glaces ? C’est un marché qui représente déjà, en France, 5% du chiffre d’affaires des jus frais (Source : Le Figaro).
Plus de légume dans les produits plaisir
Autres alternatives pour diversifier les produits à base de légumes : les produits plaisirs.
Des légumes en glace, par exemple, telle que le développe le géant Häagen-Dazs avec le lancement des parfums « tomates » et « carottes » sur le marché japonais, sous sa marque « Spoon Vege » - même si le recours aux légumes tient plus, ici, du potentiel de fraicheur aromatique que de l’intérêt nutritif.
Pour concilier légumes, nutrition, et plaisir du grignotage, Bret’s, marque de chips de la société Altho, a lancé en août 2014 des chips de légumes (carottes, betteraves et pommes de terre), à moins de 26% de matières grasses (contre plus de 36% de matières grasses pour des chips classiques) grâce à un procédé de cuisson sous vide à basse température.
Non-transformés, c’est aussi par des conditionnements adaptés que les légumes pénètrent les moments de consommation « plaisir » (snacking, goûter, apéritif,…) : l’entreprise Frais-Emincés, grâce à son positionnement pionnier sur les barquettes de légumes à croquer pour l’apéritif, a pu passer de la dimension artisanale à une PME réalisant un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros.
Pour aller plus loin
En produits frais également, les légumes prennent un coup de jeune grâce à des offres « prêtes à l’emploi » (produits prédécoupés, mini-formats, etc.).
Le projet HabEat a d’ailleurs formulé des recommandations pertinentes aux industriels pour développer l’acceptabilité de produits à base de légumes. Par exemple, en variant les formes (mixés, à croquer, en jus, etc.) et les moments de consommation (repas, goûter, snack…). Relire notre article sur les résultats du projet HabEat ici. Du côté de la cible des Seniors, c’est le projet Optifel qui vous présentera ses recommandations lors d’un colloque en avril 2016.
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