05 juin 2018
[LIVE FORUM] Mutation des modèles d’affaires : PME, grandes entreprises… toutes concernées !
En direct du Forum !
Révolution numérique et mutation des entreprises agroalimentaires : c’est le sujet au cœur de nos débats, aujourd’hui même, en direct du Hub de bpifrance. Le Forum Vitagora 2018 s’est ouvert sous les meilleures augures avec une conférence introductive donnée par Sophie Reboud sur les résultats provisoires obtenus dans le cadre de la Chaire « Évolution des Business Models dans la filière agroalimentaire » - Burgundy School of Business-Vitagora.
En direct du Forum, et en exclusivité, découvrez de premiers éléments de réponse. Les industries agroalimentaires sont-elles directement concernées par la révolution numérique ? En sont-elles des « victimes collatérales » ? Et comment réagir ?
Les conférences du Forum continuent toute la journée ! Suivez en direct l’événement sur Twitter avec le hashtag #Vitagora2018.
suivre #vitagora2018 |
L’industrie agroalimentaire : prise en étau dans la « plateformisation »
Transition sociétale, transition environnementale, développement de mouvements citoyens, évolution des comportements alimentaires : la révolution numérique se nourrit – et est nourrie – des autres évolutions et génère une économie des plateformes.
Car plutôt que d’ubérisation, Sophie Reboud préfère parler de plateformisation : « on assiste au développement de l’économie des plateformes, des endroits virtuels qui mettent en relation des acteurs, transfèrent des données, et permettent à ces mêmes acteurs ou d’autres d’exploiter ces données ». Ces plateformes révolutionnent de nombreux secteurs économiques : des outils intelligents voient le jour et permettent la naissance de cercles auto-renforçants (cercles vertueux ou cercles vicieux). De façon schématisée : ces objets captent des données => ces données amplifient la relation clients => elles permettent de générer des services personnalisés => qui permet de générer plus données => ad libitum.
« C’est un phénomène puissant déjà décrit par l'économiste Jean Tirole (prix Nobel de l’économie en 2014) ou par le chercheur en marketing Christophe Benavent », confirme Sophie Reboud.
Et l’industrie agroalimentaire, dans tout cela ? « Cette numérisation modifie surtout l’amont et l’aval de l’environnement de l’industrie agroalimentaire : la distribution alimentaire (aval) mais aussi l’agriculture avec des innovations incroyables en termes de robotique, d’usage de drones, etc. (amont). »
« Pour l’industriel, il ne s’agit pas de révolutionner son métier : pas question, de mettre des puces électroniques dans des saucisses ! Mais les entreprises de l’IAA sont prises en étau dans un contexte en plein chamboulement. Cela, elles ne peuvent pas le nier – et pour la survie de leur compétitivité, ne le doivent surtout pas ! »
L’industrie agroalimentaire, plus ou moins à risque devant la révolution numérique
« C’est l’aval de la transformation agroalimentaire (c’est-à-dire, la distribution), qui catalyse le plus d’inquiétudes pour les industriels », continue Sophie Reboud. « Mais la grande distribution a pris une telle ampleur que personne – ni les consommateurs ni les transformateurs – ne s’imagine qu’elle puisse être disruptée. » Et pourtant : comme en parle Isabelle Mayneris (lire notre article ici), les signes sont là et la remise en cause des modèles est bien réelle. « Il y a un moment où cela pourrait basculer », annonce Sophie Reboud.
Comment réagir ? « Selon leurs caractéristiques, les industries agroalimentaires, et notamment les PME, sont plus ou moins affectées par cette transformation. »
Elle détaille : « Nous avons développé, pendant plus d’un an, une taxonomie des PME pour identifier leur positionnement et leur risque devant la révolution numérique. Selon leur position vis-à-vis de l’innovation, leurs priorités (prix, délais de livraison, qualité, etc.), les compétences métiers en interne, le type de marchés auquel elles s’adressent, la culture d’entreprise, etc. En bref, selon leurs modèles d’affaires, elles présentent des façons d’agir différentes. Certaines se placent en position de force, faisant de la révolution numérique une vraie opportunité de se distinguer. D’autres sont plus à risques et doivent prendre conscience du danger de ne rien faire pour rester sur l’échiquier. »
Et d’après : que faire ?
Sophie Reboud poursuit : « dès lors que le constat est fait que le business model d’une entreprise est remis en cause, il y a deux façons d’agir :
- Soit en modifiant son business model pour l’adapter au contexte
- Soit en changeant de contexte d’affaires sans avoir à toucher à son business model »
Pour évaluer si votre business model est en danger, il existe 3 critères selon Sophie Reboud :
- la pertinence de vos choix vis-à-vis de l’analyse de votre environnement (clients, compétences internes…) ;
- la cohérence entre les différentes composantes du business model ;
- la flexibilité et la capacité de remise en cause du business model.
Sophie Reboud précise : « La puissance de l'outil "business model", c’est qu’il s’agit d’une représentation systémique : c’est-à-dire que le tout représente plus que la somme des parties. Si l’on change une composante, il faut faire bouger l’ensemble des pièces, leurs agencements et leurs contenus, pour rester pertinent et compétitif. »
Comment y parvenir ? Quels outils sont à disposition des entreprises ? « Les business models des entreprises ne sont pas figés à jamais », rappelle Sophie Reboud. Claire Van Overstraeten, responsable du programme d’accélération et d’intrapreneuriat ToasterLAB, s’apprête à nous livret des outils et méthodologies concrètes dans une seconde conférence…. A suivre sur Twitter avec le hashtag #Vitagora2018 !
Continuez à suivre le Forum Vitagora 2018 en direct !
Le Forum Vitagora continue toute la matinée. Ne manquez pas le contenu des prochaines interventions en suivant l’événement sur Twitter avec le hashtag #Vitagora2018.
Partagez votre opinion