19 juin 2018
Les superfruits : des ingrédients « clean label » pour l’alimentation humaine… et animale
Depuis le milieu des années 2000, le nombre de produits vantant les mérites d’ingrédients « superfruits » explose. La tendance des superfruits, née aux Etats-Unis, s’est installée durablement dans le marché mondial des produits transformés. Selon Future Market Insights, le marché mondial des superfruits s’élevait à plus de 38 milliards de dollars en 2015, et devrait grandir de 5,9% par an jusqu’en 2026 (source). Jos De Koning, fondateur de la PME Superfruiticals, revient sur l’engouement autour des superfruits : que peut-on réellement appeler « superfruit » ? Comment expliquer l’intérêt des consommateurs ? Et quels marchés sont les plus porteurs ?
Super fruit ou superfruit ?
Pour Jos De Koning, il convient de rappeler les bases : s’il est clair que la tendance des « superfruits » est en plein boom en Europe, après son succès aux USA, il faut être vigilent à la dénomination exacte. « On ne peut pas appeler superfruits ce que l’on veut », explique-t-il. En d’autres termes, tous les super fruits ne sont pas des « superfruits ». Vous me suivez ?
« Comment placer le curseur entre ce que l’on peut appeler un superfruit et ce qui est ‘simplement’ un bon (voire très bon) fruit – puisque, dans tous les cas, un fruit n’est jamais mauvais pour la santé ? », questionne-t-il. La réponse existe : « Des études scientifiques ont été menées pour pouvoir classifier les superfruits. » En effet, pour être ainsi libellés, les fruits doivent correspondre à deux critères :
1 – ils doivent présenter un cocktail de nutriments plus dense et plus puissant que la moyenne des fruits. Par exemple, la pomme, malgré sa teneur élevée en fibres et vitamines, n’est pas un superfruit. En revanche, la myrtille ou la baie de goji sont des superfruits.
2 – il est nécessaire que des études scientifiques démontrent les bienfaits santé des nutriments présents dans ces fruits : l’intérêt des polyphénols, des flavonoïdes, etc. Pour continuer avec les mêmes exemples, en ce qui concerne la myrtille, c’est le manganèse (allégation santé à retrouver ici) qui bénéficie d’une allégation santé reconnue.
Santé, clean label, exotisme : tout pour séduire
Mieux instruit et plus attentif à ce qu’ils mangent, les consommateurs Français sont friands d’aliments « santé ». Ainsi, les ventes d’aliments « santé » ont dépassé 6 milliards d’euros en 2017 (en GSA), selon Xerfi. Selon un sondage récent mené par OpinionWay pour Bjorg, Bonneterre et Compagnie, parmi les 17% des Français adoptant un régime spécial (sans gluten, sans lactose, végétarien, etc.) 53% le font pour des motivations de santé (source). Aliments bio, sans allergènes, et d’origine végétale sont les moteurs cette tendance.
En parallèle, la tendance au « clean label » se confirme (lire notre article ici) : les consommateurs recherchent du bon à la santé, mais 100% naturel.
En conciliant bénéfices santé et naturalité, les superfruits cumulent les bons points pour séduire les consommateurs. Cerise sur le gâteau : nombreux sont les superfruits exotiques, répondant ainsi en bonus à des attentes de découvertes et de voyages par l’alimentation.
Mais Jos de Koning met les professionnels en garde : « il ne faut pas confondre superfruit et fruit exotique ! ». Si plusieurs superfruits sont bel et bien d’origine exotique (comme l’açai, la baie de Goji, ou le chia), les fruits de nos régions ne sont pas exclus de cette étiquette : « cassis, noix, myrtille, cerise noire sont aussi des superfruits », rappelle-t-il. Et inversement, une banane ou un ananas n’en sont pas. « La logique première est souvent oubliée : ce n’est pas l’exotisme qui fait le superfruit, c’est sa densité exceptionnelle en nutriments présentant des bénéfices santé. »
Quels marchés ? Alimentation humaine… et animale, surtout en bio !
Pour Jos De Koning, si le marché de l’alimentation humaine est évident pour les superfruits (jus, fruits à croquer en format snacking, compléments alimentaires, ingrédients de produits transformés, etc.), c’est loin d’en être le seul.
« En ce qui me concerne, mon premier marché est le marché de la conservation naturelle & l’alimentation animale », explique-t-il.
« Je suis parti d’un besoin très fort dans la charcuterie bio au Danemark, parce que la législation de ces pays très dure et n’autorise aucun complément alimentaire de synthèse. Avec mon superfruit l’argousier, je savais qu’il était possible de trouver une solution de conservation naturelle (sans code « E ») et autorisée même pour la charcuterie bio. » Ensuite j’ai trouvé d’autres clients en Allemagne, Pays-Bas, etc. en charcuterie, mais aussi sur d’autres marchés tels que la confiserie ou le marché végan. »
C’est ainsi qu’il développe toute une gamme de compléments alimentaires à base d’argousier, destinée à l’alimentation animale en qualité bio : « des études sur de la volaille nous ont confirmé que nos produits naturels permettent une meilleure rentabilité pour l’éleveur (hausse de la ponte ou plus de poids en viande), appétence stimulée avec amélioration de l’indice de consommation, meilleure qualité nutritionnelle des œufs ou de la viande, et baisse de la mortalité dans l’effectif ».
Les prochains marchés ? La voie est ouverte : « L’argousier est également très intéressant pour ses qualités stimulantes de l’appétit : le potentiel d’applications est très prometteur au service de la santé de consommateurs fragiles, comme les Seniors ou les personnes hospitalisées, présentant des risques de dénutrition. »
Pour aller plus loin
Pour en savoir plus sur l’activité de Jos de Koning ou pour aller plus loin sur le sujet, n’hésitez pas à me contacter : stephanie.marulier@vitagora.com.
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21 juin 2021 à 03h53
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09 juillet 2018 à 11h50
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Caillet
28 juin 2018 à 09h11