10 mars 2020
Etiquetage : faut-il adopter le Nutri-Score ? Avantages et enjeux réglementaires
Recherche de produits plus sains et plus naturels, chasse aux additifs, méfiance envers les fabricants, développement des outils numériques… les habitudes de consommation ont beaucoup évolué ces 10 dernières années. Les consommateurs exigent notamment plus de transparence de la part des fabricants des produits qu’ils consomment et plébiscitent les outils qui peuvent éclairer leur choix comme le Nutri-Score. D’après une enquête réalisée par relevanC Advertising pour le groupe Casino, 64% des Français déclarent choisir un produit plutôt qu’un autre en fonction de son Nutri-Score (source LSA Conso).
Que peut apporter l’utilisation du Nutri-Score sur vos étiquettes ? Comment l’utiliser ? Que dit la réglementation ? Le point sur un logo qui change la face des packaging et les comportements des consommateurs.
Nutri-Score : de quoi s’agit-il vraiment ?
Si l’usage du Nutri-Score a pu faire débat en France, le gouvernement français a recommandé la mise en place d’une information nutritionnelle claire, visible, et facile à comprendre pour tous dans le cadre de la loi Santé 2016. Une prise de position soutenue par l’ANIA tout en rappelant « qu’en matière d’alimentation aucun aliment ne peut être considéré en soi comme bon ou mauvais pour la santé » (Source : Ania).
Le Nutri-Score devait alors répondre à deux objectifs :
- Orienter les consommateurs vers des aliments de meilleure qualité nutritionnelle
- Encourager les industriels à améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits à travers des innovations et des reformulations
Pour rappel, le Nutri-Score se présente sous la forme d’un logo basé sur une échelle à cinq couleurs (du vert foncé à l’orange foncé), chaque couleur étant associée à une lettre allant de A à E
Ce score permet de qualifier la qualité nutritionnelle globale du produit en intégrant des composantes favorables et défavorables. L’usage de ce logo est strictement réservé aux personnes physiques ou morales, fabricants et distributeurs de produits mis sur le marché français et/ou européen.
Pour en savoir plus sur le mode de calcul du Nutri-Score, consultez notre ficher Performance sur le sujet ici.
(Pourquoi l’utiliser) Le Nutri-Score a-t-il un impact sur les ventes ?
En septembre 2019, plus de 180 entreprises s’étaient engagées dans la démarche Nutri-Score. Parmi elles, des entreprises de la grande distribution (Leclerc, Auchan, et Casino) qui souhaitent apposer le logo sur les produits de leurs marques distributeurs ; mais aussi des entreprises de l’agroalimentaire telles que Danone, McCain, Fleury Michon, Eckes Granini…
L’enseigne Intermarché a ainsi annoncé en septembre 2019 travailler à l’amélioration de ses recettes avec pour objectif d’afficher un NutriScore allant de A à C.
Les différentes enquêtes réalisées sur le Nutri-Score concluent que les consommateurs en tiennent compte dans leurs actes d’achat. Au-delà des intentions, qu’en est-il concrètement ? Le groupe Nielsen a réalisé en 2019 une étude concernant 92 000 produits dont l’emballage mentionne le Nutri-Score. Il en résulte que les ventes de produits équivalents A et B représentent 31% du chiffre d’affaires alimentaire en grandes surfaces. Ce sont les seuls scores en progression en 2019 : les produits typés C, D et E sont stables voire en recul. Par exemple, le jambon cuit vendu en libre-service dont le Nutri-Score est A a vu ses ventes en valeur augmenté de 31 % quand celles du jambon dont le Nutri-Score est D ont diminué de 5,6% (Source : Agro Média).
(Comment l’utiliser) Quelle règlementation pour le Nutri-Score ?
Si l’inscription du Nutri-Score reste facultative, 87% des Français souhaiteraient qu’il devienne obligatoire (Source : le Figaro).
Le Nutri-Score tombe sous le coup du règlement dit « INCO » qui concerne l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires. Il impose aux exploitants des denrées alimentaires d’apposer des mentions obligatoires sur leurs produits dans le but de garantir un niveau élevé de la protection de la santé et d’informer le consommateur. Parmi ces mentions, l’article 30 oblige la déclaration nutritionnelle comprenant les informations sur les caractéristiques nutritionnelles : valeur énergétique, quantité de graisses, d’acides gras saturés, de glucides, de sucres, de protéines et de sel. Afin de faciliter la compréhension de cette déclaration, l’article 35 donne la possibilité d’apposer des formes d’expression ou représentations complémentaires sous forme de graphique ou de symbole dans la mesure où celles-ci respectent des critères exigeants en termes de qualité et de compréhension. Le logo Nutri-Score a été conçu par la Santé publique France en respectant les prérogatives imposées par cet article 35.
La représentation du Nutri-Score (couleurs, taille, emplacement, etc.) est fixée par un cahier des charges imposé par l’arrêté du 31 octobre 2017.
Pour aller plus loin :
Provenance, labels, allégations nutritionnelles, etc. : à l’instar du Nutri-Score, l’étiquetage de vos produits influent le choix des consommateurs… mais se doit également de répondre à des contraintes règlementaires.
Le saviez-vous ? Pour vous aider à garantir la conformité de vos étiquettes, Vitagora vous propose un service de rédaction et/ou relecture d’étiquettes pour vous assurer de leur conformité au règlement INCO.
Pour en savoir plus, contactez Tom Vaudoux, chargé de mission qualité : tom.vaudoux@vitagora.com
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