03 juin 2021
Les projets de Vitagora - bulletin de juin 2021
Des résultats de projets labellisés par Vitagora
DEMETRA : Optimisation environnementale de la production de biofilm de microalgues
Les ressources en matières premières alimentaires, terres arables et stocks de poissons, se raréfient et les sociétés modernes doivent trouver des solutions pour gérer les ressources plus efficacement. Les prévisions montrent qu’à l’horizon 2050, il faudra doubler la production de matières premières pour soutenir la consommation mondiale.
La consommation de poissons a notamment doublé en 30 ans – une croissance portée majoritairement par la pisciculture. Le segment de l’alimentation piscicole affiche en conséquence une croissance annuelle de 10%. L’aquaculture est confrontée aujourd’hui au double défi de réduire l’utilisation de matières premières issues de la pêche pour l’alimentation des poissons d’élevage et de conserver la valeur nutritionnelle de la chair de poisson d’élevage. A ce jour, il existe en effet deux sources primaires de protéines pour l’aquaculture :
- Les protéines issues de la pêche de petits poissons (anchois, maquereaux, harengs…) : les farines de poissons ont d’excellentes qualités alimentaires et une forte teneur en protéines (70%), mais pour un prix de vente élevé. Du fait de la surpêche, les stocks de poissons sauvages s’effondrent et le cours des farines de poissons s’envole (+70% entre 2006 et 2015 ; +460% attendu entre 2006 et 2020).
- Les protéines végétales (soja, colza…) : cependant, les tourteaux ont généralement une plus faible qualité alimentaire avec de nombreux composés antinutritionnels et une teneur en protéine de l’ordre de 40%.
Ces deux ressources primaires ont un fort impact environnemental du fait de leur procédé d’obtention ou de leurs rendements de production faibles. Il existe des alternatives (les Protéines Animales Transformées PAT, farines animales et les farines d’insectes) mais dont les propriétés technologiques et les coûts restent à optimiser.
Les microalgues représentent une alternative sérieuse et recherchée par l’agro-industrie. Elles présentent de nombreux atouts nutritionnels (teneur très élevée en protéines entre 20 – 40%, teneurs très intéressantes en lipides, vitamines, pigments, antioxydants et autres composants cellulaires), ont un impact réduit sur l’environnement (faible empreinte au sol, faibles besoins en intrants, pas de pesticides), et un rendement de production plus de 10 fois supérieur à celui des plantes terrestres. Elles représentent une solution pour permettre à l’Europe de trouver son indépendance en protéines. En Europe, les algues marines font d’ailleurs déjà partie du catalogue des matières premières autorisées.
Si les propriétés des microalgues les positionnent comme des additifs à fort potentiel, le problème des coûts de production limite largement leur utilisation. Dans le cadre du projet DEMETRA, la société Inalve a pour objectif d’industrialiser un nouveau procédé breveté de production de biofilm de microalgues innovant à empreinte environnementale et énergétique neutre. La microalgue sera ensuite transformée en hydrolysat de protéines, par la mise au point d’un procédé de transformation, et destinée au marché de l’alimentation aquacole.
L’ambition de DEMETRA est de mettre sur le marché, avec un coût de production maitrisé, une protéine de microalgues au profil en acides aminés attendu par les professionnels. Outre une excellente digestibilité, les protéines obtenues auront des effets bénéfiques sur la physiologie des animaux en stimulant leur système immunitaire et la croissance via la présence d’acides gras polyinsaturés (omega-3), d’antioxydants et de polysaccharides.
Le projet DEMETRA, financé en partie dans le cadre du Concours d’Innovation Vague 4, et d’un montant total de 2 millions d’euros, est porté par l’entreprise INALVE et intègre la collaboration avec les prestataires suivants : Laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer, INRIA Sophia Antipolis, Teca, Université Centrale Supelec, IPSB, REXEL, Processium, Extractis, Sparos, PFI Nouvelle Vague. Initié en 2019, sa clôture est prévue en fin d’année 2021.
SILVER BRAIN FOOD : Prévenir le déclin cognitif lié à l’âge grâce à une alimentation riche en nutriments essentiels à la santé cérébrale
D’ici 2030, la France devrait compter près de 20 millions de personnes de plus de 60 ans, dont 1,5 million de dépendantes. Si le déclin cognitif lié à l’âge est un processus normal du vieillissement, il peut évoluer de façon silencieuse et insidieuse pendant une quinzaine d’années vers des troubles cognitifs plus importants voire pathologiques, telle que la démence dont la principale forme est la maladie d’Alzheimer (environ 70% des cas de démence). Le plus souvent, cette maladie, pour laquelle aucun traitement curatif n’est disponible aujourd’hui, conduit à une prise en charge par des structures spécialisées dont le coût est estimé à 23 milliards d’euros par an en France.
Le projet Silver Brain Food est un projet de recherche innovant qui vise à développer des solutions, des produits et des services de proximité, personnalisés, pour accompagner les Seniors, autonomes ou dépendants, dans la prévention du déclin cognitif en leur proposant une alimentation riche en nutriments essentiels à la santé cérébrale (alimentation à forte densité neuro-nutritionnelle).
L’identification d’une combinaison optimale de nutriments par une approche de recherche interdisciplinaire est à la base des innovations technologiques développées dans le projet Silver Brain Food :
- Le développement de solutions digitales de coaching nutritionnel et de suivi personnalisé non stigmatisant favorisant l’adoption d’une alimentation à forte densité neuro-nutritionnelle à destination des particuliers et des professionnels de la restauration collective.
- L’élaboration d’une gamme d’aliments à haute densité neuro-nutritionnelle standardisés en nutriments scientifiquement validés pour leurs actions préventives du déclin cognitif.
- Le développement d’extraits riches en neurophytonutriments obtenus par un éco-procédé industriel innovant.
Porté par Activ’Inside, le projet Silver Brain Food intègre également EC6, le Laboratoire NutriNeuro (INSERM), le Laboratoire BPH (Université de Bordeaux), ainsi que des Comités d’utilisateurs ouverts aux industriels associations de consommateurs, pour une durée de 5 ans.
Pour en savoir plus
Contact Presse :
Marthe Jewell, marthe.jewell@vitagora.com,
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