10 novembre 2020
Les projets de Vitagora - bulletin de novembre 2020
Des résultats de projets labellisés par Vitagora
COMBICONTROL - Comprendre les pathogènes bactériens Pectobacterium et Dickeya qui affectent la culture de la pomme de terre et les combattre par le biocontrôle
La culture de la pomme de terre, 4e culture vivrière dans le monde, relève d’un enjeu majeur dans les pays industrialisés et en développement. Un facteur limitant son expansion est sa sensibilité à de nombreux pathogènes (notamment du genre Pectobacterium ou Dickeya) qui impose l’utilisation de pesticides. Avec l’intérêt croissant des gouvernements européens dans la limitation du recours à ces derniers, le biocontrôle apparait comme une approche alternative ou complémentaire.
COMBICONTROL a été le premier projet ANR sur les pathogènes de la pomme de terre Pectobacterium et Dickeya qui associe des partenaires académiques et privés. Ces pathogènes ont émergé successivement dans les cultures de pommes de terre en Europe après 1950, et sont responsables de maladies causant une détérioration des parties aériennes et une pourriture au niveau des tubercules.
Projet de recherche fondamentale coordonné par Denis Faure (I2BC, Gif-sur-Yvette), COMBICONTROL a associé deux autres laboratoires publics IEES Paris et MAP (Villeurbanne) ainsi que la filière plants de pomme de terre (FN3PT/RD3PT). Labellisé par Vitagora, le projet a commencé en janvier 2016 et a duré 42 mois. Il a bénéficié d’une aide ANR de 463 k€ pour un coût global de l’ordre de 2663 k€.
Des essais en laboratoires, en plein champs et en serres ont testé l’efficacité de plusieurs agents de biocontrôle pour lutter contre l’acquisition des pathogènes Dickeya et Pectobacterium par les tubercules de pomme de terre. Encore confidentiels, ces résultats vont permettre d’orienter la stratégie de lutte contre ces pathogènes en utilisant le biocontrôle.
Par ailleurs, le projet a permis de révéler la diversité naturelle des pathogènes Dickeya et Pectobacterium, non seulement en champs de culture des pommes de terre mais aussi dans des environnements peu explorés à ce jour et qui pourraient être des réservoirs naturels ou des environnements conducteurs de ces pathogènes : principalement, les eaux de surfaces. Ainsi, ce projet de recherche a mis en évidence, à l’échelle française et internationale, plusieurs nouvelles espèces appartenant aux genres Dickeya et Pectobacterium, ainsi que des espèces jamais décrites en France (D. fangzhongdai et P. peruviense).
Enfin, un outil moléculaire a été développé pour identifier rapidement les isolats des différentes espèces des genres Pectobacterium et Dickeya. L’ensemble de ces connaissances permettra de développer des outils efficaces de détection et de lutte contre ces pathogènes.
Mo3Santé - Améliorer la santé des vaches afin d’accroitre l’efficience, la durabilité et l’acceptabilité des productions laitières
La santé des vaches laitières est un enjeu prioritaire pour l’élevage et ses filières et concourt à trois défis majeurs :
- L’efficience des filières afin de donner aux éleveurs les moyens de réduire les pertes de production et maîtriser les coûts liés aux maladies en élevage.
- La réduction des intrants médicamenteux et donc de leur rejet dans l’environnement (pour les antibiotiques notamment). In fine cela correspond à l’amélioration de la qualité des produits et de la production.
- Le bien-être animal qui est une préoccupation croissante des consommateurs.
L’objectif du projet Mo3Santé est de développer des méthodes et indicateurs nouveaux pour suivre la santé des vaches, et de mettre à disposition des éleveurs des références et leviers de maîtrise des principales maladies bovines par l’amélioration des pratiques en élevage et de la sélection génétique. Le projet s’adresse aux éleveurs de Montbéliardes en particulier en région Bourgogne-Franche-Comté. Les maladies couvertes par le projet sont : les mammites, l’acétonémie de début de lactation, la santé podale et les principales maladies identifiables à partir des motifs renseignés par les éleveurs dans les carnets sanitaires informatisés.
De nombreuses données en lien avec la santé des vaches laitières sont collectées via les analyses de lait, les carnets sanitaires informatisés, les relevés informatiques des pédicures des bovins. Celles-ci, couplées avec les bases de données zootechniques et génétiques, présentent un potentiel réel exploitable pour répondre aux objectifs du projet :
- Proposer aux éleveurs des indicateurs fiables et testés de prévalence de pathologies,
- Identifier et autant que possible quantifier les facteurs d’influence de pathologies,
- Chiffrer les impacts économiques de pathologies pour l’éleveur.
Un réseau d’éleveurs sera constitué pour suivre et confronter les résultats produits tout au long de la vie du projet.
Les 1ers résultats ont été présentés et discutés au sein de 3 groupes de travail d’éleveurs de fin juin – début juillet 2020 : estimations de prévalence à partir des carnets sanitaires, évaluations génétiques, tests et principaux facteurs influençant la fréquence de l’acétonémie Le volet économique a débuté durant l’été 2020, et laisse entrevoir une année 2021 riche en résultats à soumettre aux éleveurs référents, puis à déployer auprès de l’ensemble des élevages.
Coordonné par MO3, et labellisé par Vitagora, le projet Mo3Santé est financé par la région Bourgogne-Franche-Comté via la BPI. Le consortium, interdisciplinaire, rassemble l’Institut de l’Elevage, l’INRAE, Allice, les GDS du Doubs, de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort, les Conseils en Elevage des mêmes départements, le GEC, la FIDOCL et UMOTEST. Le projet a été lancé en 2019 pour une durée de 3ans.
Pour en savoir plus, consultez le site internet du projet ici.
METAPATH - Faire lumière sur le processus de fermentation pour obtenir des produits alimentaires de qualité, sûrs, et contenant moins d'additifs
La fermentation est un processus naturel de transformation des aliments par des micro-organismes (levures, bactéries…). Elle permet, outre une meilleure conservation des aliments, de développer des propriétés organoleptiques spécifiques en entrainant de nombreuses modifications au niveau du goût, de la texture, de l’odeur, etc. Les outils technologiques ont permis de faire avancer considérablement les connaissances sur les aliments fermentés. Cependant, ils n’offrent actuellement pas de visibilité sur les réactions et mécanismes multiples intervenant au cours de la fermentation.
En conséquence, les industriels rencontrent des difficultés pour anticiper et maîtriser le profil aromatique des produits fermentés. Les solutions existantes sont souvent le recours à l’utilisation d’additifs tels que les arômes et les conservateurs, ou à des traitements physiques aboutissant à des produits ultra-transformés.
Le projet MetaPath, soutenu par le 9ième appel à projet du PSPC et labellisé par Vitagora, vise une meilleure compréhension de ce qui se passe lors de la fermentation et de l’influence des matières premières et du procédé. L’objectif est de concevoir des outils informatiques capables de reconstruire et visualiser les enchainements de réactions au sein des micro-organismes et d’identifier les chemins de production de molécules d’intérêt, par exemple les molécules aromatiques.
Grâce à ces outils, les industriels pourront définir plus rapidement les conditions à mettre en œuvre pour obtenir les produits aux propriétés visées. L’ensemble de ces connaissances sur les voies métaboliques des microorganismes associées à ces nouveaux outils informatiques pourront contribuer au développement d’aliments contenant moins d’additifs, à la qualité et la sécurité garanties, et ayant des saveurs attractives. La solution MetaPath pourra également être répliquée sur des modèles plus complexes et être utilisée dans d’autres secteurs : pharmaceutique, cosmétique, biocontrôle et biostimulation.
Le projet, co-labellisé par Vitagora, IAR et le pôle Nutrition Santé Longévité, réunit 3 partenaires industriels (Abolis, Groupe Bel, Lesaffre) et une unité de recherche (Plateforme Metatoul). D’une durée de 4 ans, le projet a un budget de 9,4M€. Le Groupe Bel et Lesaffre pourront capitaliser sur les résultats obtenus pour le développement de nouvelles gammes de fromages et levains correspondant aux attentes des consommateurs en termes de goût et simplicité.
Pour en savoir plus
Contact Presse :
Marthe Jewell, marthe.jewell@vitagora.com,
Tel.: +33 (0)3 80 78 97 92, Mob.: +33 (0)6 60 65 87 16