30 oct. 2015

Bien-être et alimentation : quelle valeur ajoutée des outils développés par le projet BALI pour l’industrie agroalimentaire et de la nutrition-santé ?

Repas bien-être

Développer des outils pour mesurer l’impact de l’alimentation sur le bien-être des personnes saines : tel était l’objectif du projet d’innovation « BALI » (pour Bien-être par l’ALImentation), dont les résultats ont été présentés les 24 et 25 septembre derniers à Dijon. A la clé, l’élaboration et validation d’un questionnaire multidimensionnel et la définition de biomarqueurs permettant de définir et suivre l’évolution de l’état de bien-être d’un individu selon son alimentation. A l’occasion de ce symposium, conférences et échanges ont permis de mieux appréhender cette notion complexe du « bien-être par l’alimentation », et de tirer des pistes d’applications des résultats pour l’industrie agroalimentaire et de la nutrition-santé. Retour sur la table-ronde du vendredi 25 septembre, où participaient Mathilde BLONDEL (SEB), Christophe BREUILLET (Vitagora), Stéphanie COURAU (Merck Médication Familiale), Jean-Michel LECERF (Institut Pasteur de Lille), Laurent MULLER (UMR GAEL), Marie-Hélène SANIEZ (Roquette) et Claire SULMONT-ROSSE (UMR CSGA), autour de l’enjeu suivant : « BALI – perspectives d’exploitation, quelle valeur ajoutée ? ». Une table-ronde à revoir intégralement en vidéo sur notre chaine Youtube.

Bien-être et alimentation : de quoi parle-t-on, exactement ?

Lorsque l’on parle « bien-être », les raccourcis sont vite faits, entraînant parfois des amalgames avec d’autres notions : équilibre alimentaire, santé, qualité de vie, voire même bonheur, ou plaisir… Mais de quoi parle-t-on exactement ? Les échanges réalisés lors de la table-ronde du symposium BALI ont permis de revenir sur la définition du bien-être – et de rappeler sa complexité.

« Dans le projet BALI, la notion de bien-être se construit tout d’abord face à celle de stress », précise déjà Christophe BREUILLET, directeur de Vitagora, en usant d’une définition par la négative qui oppose le stress au sens médical du terme (soit, une séquence complexe d’événements provoquant des réponses physiologiques et psychosomatiques) à l’état de bien-être. Jean-Michel LECERF, de l’Institut Pasteur de Lille, le rappelle également : « il faut éviter les déviations sémantiques. Le bien-être, le bonheur, le plaisir sont trois choses différentes. »

Tous les partenaires du projet intervenants à la table-ronde s’accordent donc sur l’idée que le bien-être est une notion complexe, qui a nécessité une définition unique dans le projet BALI, et qui englobe l’ensemble des aspects constitutifs du bien-être et ses différents niveaux de mesure (physiologique, sociologique, psychologique, etc.) (lire également notre article ici), grâce à 174 items rassemblés par un questionnaire, et la définition de certains biomarqueurs de bien-être. « Une vision multidimensionnelle du bien-être lié à l’alimentation, et fondée sur des critères scientifiques », comme l’a rappelé François-André ALLAERT en ouverture du symposium qui fait véritablement la valeur ajoutée de ce projet. Température corporelle, digestion, satiété, émotions ressenties lors d’une prise alimentaire, sont par exemple autant de dimensions intégrées à la définition du bien-être retenue dans le projet BALI.

Des applications pour l’industrie de la nutrition-santé : en amont, ou en parallèle, des études cliniques

Pour les participants de la table-ronde comme pour les partenaires du projet, la valeur ajoutée des outils développés dans le cadre de BALI pour l’industrie de la nutrition-santé ne fait aucun doute. Marie-Hélène SANIEZ, Directrice nutrition du Groupe Roquette, l’explique clairement : « le questionnaire validé obtenu grâce au projet BALI sera très utile pour réaliser des études cliniques. Il permettra d’éviter de se lancer dans une étude clinique lourde (par exemple, une étude clinique sur le transit intestinal coûte au minimum 300 000 euros pour répondre aux exigences de l’EFSA), permettra d’affiner la dose ou le produit avant de le tester. »

Au-delà du questionnaire, ce sont également les biomarqueurs qui représentent un fort intérêt aux yeux de Stéphanie COURAU, de Merck Medication Familiale : « Les biomarqueurs sont un point important, car ils apportent des critères objectifs essentiels à une étude clinique. Grâce au projet BALI, on va pouvoir associer des biomarqueurs qui bougent chez une population saine – ce qui représente une grosse difficulté en études cliniques : c’est une piste vraiment intéressante. » « Un véritable tournant dans l’approche de la nutrition-santé », comme le résumait François-André ALLAERT en introduction du symposium.

Des applications pour l’industrie agroalimentaire : étudier le ressenti des consommateurs

Pour nous, à Vitagora, les résultats de ce projet offrent un écho concret à notre stratégie : « améliorer le bien-être des personnes, par l’alimentation, en veillant au triptyque plaisir – capital santé – environnement ». Première pierre à l’édifice, BALI a très certainement participé à faire du bien-être la notion d’importance qu’elle est devenue au sein de l’agroalimentaire.

Désormais, c’est avant tout dans le domaine d’insight consommateurs que le questionnaire BALI va permettre de capitaliser – c’est-à-dire dans l’étude des motivations, attentes et vécus des consommateurs à l’égard d’un produit.

« Le ‘stress’ des consommateurs est à l’origine des innovations de produits – car elles permettent d’y apporter une solution. Or, qui dit résolution de stress dit normalement bien-être », évoque François GUILLON lors d’une intervention lors de la table-ronde. Grâce au questionnaire développé par BALI, il sera donc désormais possible de mesurer le bien-être obtenu par un produit alimentaire, même si la difficulté restera d’isoler le produit du contexte global des repas (une difficulté résolue lorsqu’il s’agit de produits de type snacking, plus faciles à isoler car consommés hors repas).

« Désormais, nous allons pouvoir tester de nouveaux produits et voir comment les réponses aux items du questionnaire bougent en fonction », conclue Mathilde BLONDEL, Responsable Projets Innovation Agroalimentaire du groupe SEB. Un outil révolutionnaire et pertinent pour l’industrie agroalimentaire, les questionnaires de ce type étant très souvent développés pour des populations pathologiques.

Pour aller plus loin

Bien entendu, la question qui vous démange (et que j’entends d’ici !), c’est : « moi qui ne suis pas partenaire du projet, quelle exploitation puis-je faire de ces outils développés par le projet BALI ? ». Bonne nouvelle ! Comme le consortium a pour objectif de faire du questionnaire « BALI » un outil standard reconnu par les autorités, il s’est accordé sur sa libre utilisation… à condition d’en demander l'autorisation en amont au consortium, pendant les 3 années à venir, pour éviter notamment que le questionnaire initial soit dénaturé. Si vous souhaitez être mis en relation avec le consortium pour demander le questionnaire, vous pouvez me contacter par email sur : claire.vanoverstraeten@vitagora.com.

La table-ronde du symposium BALI est disponible en vidéo sur notre chaine Youtube : revoir les échanges en cliquant sur ce lien.

 

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