Ingrédients alimentaires : comment garantir un sourcing responsable?

Depuis 2010, la responsabilité sociale et environnementale (RSE) des entreprises est reconnue grâce à la norme ISO 26000 mise en œuvre dans 80 pays. Dès 2012, cette norme est déclinée pour l’agroalimentaire, avec la publication d’un guide de référence (le guide « AC X30-030 ») pour accompagner les entreprises du secteur dans la mise en place d’actions responsables et durables en terme de collecte, stockage, transformation, expédition et vente de produits alimentaires.

Réduire son empreinte environnementale, améliorer le bilan carbone de son entreprise, engager ses collaborateurs dans des actions humanitaires ou favoriser l’emploi et l’économie du territoire… Vous faites déjà certainement de la « RSE », parfois sans le savoir.

Le sourcing d’ingrédients représente un autre levier d’engagement durable pour une entreprise de l’agroalimentaire : un sourcing durable peut répondre à des enjeux environnementaux, économiques, et sociétaux. Pourquoi et comment garantir un sourcing durable auprès de vos consommateurs ? A lire dans cet article.

Sourcing durable : répondre à une attente de vos consommateurs

Selon la dernière étude de Kantar Worldpanel (janvier 2019), 86% des consommateurs indiquent « faire en sorte d’adopter une consommation engagée pour le respect de l’homme, de l’animal et de l’environnement ». En parallèle, 39,5% s’estiment même prêts à payer plus cher pour des produits respectueux de l’environnement (Kantar Media octobre 2017).

Plus responsables, les consommateurs en attendent de même des marques. Ainsi, 36,2% des consommateurs se disent prêts à boycotter une entreprise non respectueuse de l’environnement (Kantar Media octobre 2017). Selon deux autres enquêtes, 56% des Français estiment qu’ils refuseraient d’acheter une marque restée silencieuse sur une question qui lui a été posée (Edelman, juillet 2018), et 77% souhaiteraient être assurés que les aliments et les boissons qu’ils consomment ne sont pas produits dans des conditions d'exploitation (Max Havelaar, mai 2017).

Selon une étude Opinion Way/ French Food Capital (novembre 2018), 58% des consommateurs français estiment que l’origine géographique et la provenance des ingrédients sont les informations qui les intéressent le plus dans le choix d’un produit alimentaire (source : LSA). Pour autant, la méconnaissance de l’origine des ingrédients agroalimentaires joue bien souvent en défaveur des produits et des marques. Par exemple, 9 Français sur 10 ignorent que le soja français est issu de culture non OGM (relire notre article ici).

Fraude, méfiance des consommateurs : l’exemple du soja

Si un sourcing durable et équitable est sans aucun doute une façon de rassurer vos consommateurs sur les valeurs de votre marque, comment apporter des preuves fiables et vérifiables ? Pas si simple… Exemple avec le soja.

En France, la culture du soja est bien encadrée (relire notre article ici) et exclusivement non-OGM. Ce n’est pas le cas à l’international. « Les plus gros producteurs de soja sont les Etats-Unis et le Brésil », explique Caroline Hanssens, Business Development Director à FoodChain ID, une société internationale dédiée aux services d’analyses, de certifications, d’inspections et de support technique pour une gestion intégrée de la qualité dans la chaîne alimentaire.

« Dans ces pays, contrairement à l’Europe, il n’y a aucune obligation à mentionner si un produit est d’origine OGM ou non. En conséquence, le soja originaire hors UE est bien souvent OGM. Par ailleurs, il est très compliqué pour une entreprise de garantir un soja 100% non-OGM car la fraude est possible sur les marchés mondiaux. » D’ailleurs, pour 41% des consommateurs, il semble nécessaire de vérifier de façon organisée et précise les produits labelisés (source : Opinion Way/ French Food Capital – LSA).

Allier label et traçabilité : la garantie de l’origine durable de vos ingrédients

Adosser votre label à un outil de traçabilité tout au long de la chaine apporte une preuve supplémentaire, et vérifiable, de votre engagement. « Face à la question délicate de la conformité des sojas certifiés, nous avons développé un outil de traçabilité adossé à la certification ProTerra  – une certification largement reconnue à l’international pour tous les produits issus de l’agriculture durable », confirme Caroline Hanssens. « Lorsqu’il s’agit de soja, cette certification est même alors bien souvent exigée par les entreprises. »

Ainsi, FoodChain ID réalise, à la demande des entreprises, des contrôles pour vérifier la bonne conformité des ingrédients et des fournisseurs au regard des principes fondateurs de ProTerra (non-OGM, droit humain, biodiversité, économie d’énergie, etc.).

« Un système de traçabilité avec encodage informatique permet de vérifier, à toutes les étapes de la chaine, si chaque lot certifié (soja, sucre, etc.) est bien conforme », détaille Caroline Hanssens. « Des analyses sont réalisées en laboratoire afin de générer un certificat qui accompagnera le bordereau de livraison. »

« Cette reconnaissance est très importante », conclut Caroline Hanssens. « Elle apporte une preuve et un moyen de rassurer à la fois les consommateurs, en bout de chaine, mais également les industriels, sur le travail de leurs fournisseurs. »

Découvrez prochainement les coulisses de ces tests de conformité en laboratoire dans un article « Compétences et expertise » (réservé aux adhérents de Vitagora) – gardez l’œil ouvert !

Pour aller plus loin

Pour en savoir plus sur la certification de votre sourcing durable ou pour être mis en relation avec FoodChainID, contactez-moi : eva.chance@vitagora.com.

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