23 avril 2021 / L'Observatoire des Tendances / Vitagora / Marchés et tendances

Observatoire des tendances #26 : Packaging, emballement général pour des solutions durables

 

En France, la production de produits d’emballage s’élève à 18,3 milliards d’euros (source : INSEE), ce qui représente plus de cinq millions de tonnes d’emballages ménagers (source : ADEME), à l’origine de déchets – recyclables, recyclés, ou non.

 

La prise de conscience concernant l’impact environnemental des déchets est désormais collective : de la part des consommateurs, mais également des professionnels. En outre, de nouvelles réglementations incitent les professionnels du packaging et de l’agroalimentaire à innover pour proposer des solutions alternatives. Véritable défi pour le secteur, quelles solutions existent pour concilier emballages et considération environnementale ? Le point dans cet article de l’Observatoire des Tendances, qui vous est exceptionnellement accessible gratuitement.

 

Le plastique : l’ennemi n°1 ?

Selon l’ADEME, les emballages ménagers représentent plus de 5 millions de tonnes de déchets chaque année, à base de différents matériaux : majoritairement en verre (48,3% des emballages ménagers), mais aussi en plastique (à 22%), en papier ou carton (à 21,4%) (détails de la répartition ici).

 

Si 70% des emballages ménagers sont actuellement recyclables, il est évident que ce recyclage dépend en grande partie des matériaux utilisés. Ainsi, alors que 100% des emballages en acier (boîtes de conserve, par exemple), 85% des emballages en verre, et 70% des emballages en papier-carton sont recyclés, le recyclage ne concerne que 29% des emballages en plastique (source : CITEO).  Dès lors, il n’est pas surprenant que le plastique concentre la majeure partie des injonctions faites à la production de déchets liés aux emballages.

L’inquiétude des consommateurs

« L’emballage fait l’objet d’une attention plus importante que jamais et participe activement à la mise en place d’une économie circulaire. Les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux emballages des produits qu’ils achètent. Les marques et les enseignes en sont conscientes. Elles recherchent de nouvelles solutions et font évoluer leurs choix de conception d’emballage. La culture du “produire, utiliser, jeter” évolue progressivement et nettement », explique Jonathan Tame, Directeur général de Two Sides Europe en introduction d’une étude sur les préférences des consommateurs quant aux emballages, réalisée auprès de 5 900 Européens en 2020.

 

En effet, les consommateurs, soucieux de l’impact environnemental du plastique, rejettent de plus en plus les emballages plastiques : 70% des consommateurs européens interrogés par Two Sides Europe disent agir activement pour réduire leur utilisation d’emballages en plastique. Une autre étude, réalisée par Smurfit Kappa et Yougov en 2020 (source), mène à la même conclusion, en indiquant que 78% des Français ne jugent pas nécessaires les emballages en plastique pour les produits alimentaires de la vie quotidienne (84% pour les produits non alimentaires).

 

 

Face à cela, d’autres emballages bénéficient d’une meilleure opinion auprès des consommateurs – parce qu’ils sont réutilisables, compostables ou plus facilement recyclables :  les emballages en papier ou carton, étant jugés facilement compostables à domicile (pour 72 % d’entre eux) et généralement perçus comme meilleurs pour l’environnement (pour 62 %), ou le verre (réutilisable pour 55% des consommateurs interrogés) (source : étude Two Sides Europe 2020).   

 

Plus récemment encore, en février 2021, Tipa, spécialiste des emballages durables, et Ipsos Digital ont publié les résultats d’une enquête consacrée à la gestion des déchets chez les consommateurs (source). Celle-ci confirme la volonté des consommateurs de sortir du tryptique « utiliser – jeter – polluer » lié aux emballages plastiques, en se tournant vers une appropriation plus forte du compostage :

  • 90% des consommateurs interrogés dans le cadre de cette étude considèrent les emballages compostables comme une alternative saine et écologique aux emballages plastiques conventionnels ;
  • 89% estiment que davantage de denrées alimentaires devraient être emballées dans des emballages entièrement compostables comme alternative au plastique ;
  • 65% se disent prêtes à payer plus cher pour un produit emballé dans un emballage compostable ;
  • 45% disent composter à domicile, et 89% affirment qu’ils le feraient si on leur en donnait les moyens.

Cette volonté de réduire les déchets liés aux emballages s’exprime également par de plus en plus de gestes de tri à domicile. Ainsi, l’Observatoire de la consommation responsable, mené en 2020 par l’Obsoco et CITEO, montre que, à la question « Vous, personnellement, vous triez vos déchets ménagers… », 68 % des consommateurs interrogés répondent « systématiquement » – soit une hausse de 9 points en seulement un an (source).

 

Des évolutions réglementaires

Les consommateurs sont les moteurs du changement. En conséquence, et allant dans le sens du développement durable, les règlementations évoluent. Voici quelques rappels sur les évolutions réglementaires récentes en lien avec les emballages :

 

  • Directive du Parlement européen sur l’interdiction du plastique à usage unique(en savoir plus sur le site internet du Parlement européen) En 2019, le Parlement européen a voté l’interdiction des plastiques à usage unique, tels que les couverts en plastique jetables, ou les pailles en plastique. Cette directive fixe également des objectifs à atteindre en terme de recyclage : ainsi, les états membres doivent atteindre 90% de collecte des bouteilles plastiques d’ici 2029, et les bouteilles en plastiques commercialisées dans l’Union Européenne devront contenir au moins 30% de plastiques recyclés d’ici 2030 (avec le palier intermédiaire de 25% d’ici 2025).

 

  • Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire 

Mise en application en 2021, cette loi française incite à aller plus loin. Elle s’organise en 4 chapitres : l’information au consommateur, la lutte contre le gaspillage, la réduction de l’impact environnemental des plastiques, et la responsabilité des producteurs. Elle inclut notamment (en savoir plus ici) :

  • L’obligation, à partir de 2022, d’apposer l’info-tri harmonisée sur les emballages ;
  • l’interdiction des produits en plastique à usage unique (gobelets, assiettes, couverts jetables, pailles, bâtonnets mélangeurs, etc. ;
  • l’objectif de réduire de 50 % d’ici 2030 le nombre de bouteilles en plastique à usage unique pour boissons mises sur le marché ;
  • et l’obligation d’informer sur la mise à disposition d’eau potable gratuite dans les bars et restaurants.

Pour en savoir plus, téléchargez gratuitement notre Fiche Performance « Enjeux autour des emballages plastiques »

 

La question du recyclage

La recyclabilité est le principal aspect de la perception des consommateurs sur la question de la durabilité environnementale des emballages. En effet, 63 % des personnes interrogées dans le cadre de l’étude menée par Citeo associent « respect de l’environnement » avec « recyclabilité » – bien avant « biodégradabilité » (seulement 32% des répondants) (source : LSA). Mais des freins existent sur la question de la recyclabilité : d’une part, l’information aux consommateurs, et leur compréhension des logos et circuits existants ; et, d’autre part, les limites liées aux filières de recyclage elles-mêmes.

 

 

Une marge de progrès pour l’information aux consommateurs

Selon une étude menée par Citéo en 2018, 53 % des consommateurs ne comprennent pas pourquoi certains emballages doivent être triés et d’autres pas. En effet, le jargon professionnel n’est pas intelligible par tous – or, il reste majoritairement utilisé pour évoquer l’origine recyclable ou la recyclabilité d’un emballage. Par exemple, si 86% des consommateurs estiment que la mention « matériaux d’origine végétale » est une preuve du respect de l’environnement des emballages, ils ne sont plus que 46% lorsque l’emballage utilise la mention « emballage biosourcé ».

 

La perception des consommateurs quant au recyclage est également éloignée des faits, que ce soit en terme de connaissance et aprioris liés aux matériaux, ou par rapport à la réalité du recyclage :

  • Le verre a meilleure presse que la conserve auprès des consommateurs – alors que la recyclabilité du second est, sinon meilleure, au moins égale à celle du premier. Par exemple, seulement 53 % des consommateurs estiment que la canette de bière est respectueuse de l’environnement (bien qu’elle soit recyclable à 100 %) – contre 91 % pour la bouteille en verre.
  • 41% des consommateurs pensent que 100% des emballages plastiques souples triés (c’est-à-dire, hors PET) sont recyclés – en réalité, seuls 5% le sont (étude Citéo 2020 – source).

L’enjeu des structurations de filières

Si les emballages sont de plus en plus recyclables, sont-ils pour autant recyclés à la hauteur de leur potentiel ? En effet, alors que la majorité des emballages sont recyclables, « il n’existe pas toujours de filière » pour mettre en œuvre ce recyclage depuis le moment où l’emballage est jeté jusqu’à la fabrication d’objets à partir des matières recyclées, expliquait Julien Bouzenot, directeur de Rudologia dans notre article de blog à relire ici.

 

Ce graphisme, proposé par l’ADEME, montre bien que, malgré des progrès notables réalisés ces dernières années, le recyclage est encore loin d’atteindre la majorité des déchets produits – notamment en ce qui concerne le plastique.

(source : ADEME)


Julien Bouzenot nous donne un exemple : « par exemple, bien qu’un emballage mono-matériau soit techniquement plus simple à recycler, il ne sera systématiquement recyclé pour autant. Soit parce que la résine plastique n’est pas utilisée en suffisamment grande quantité à l’échelle nationale pour que des régénérateurs plastiques dédiés s’y retrouvent économiquement. Soit parce que, même pour certains types de plastiques qui se recyclent très bien comme le PET, le geste de tri dans la bonne poubelle au début de la chaîne n’est pas encore systématique pour chacun de nous (à domicile comme dans notre quotidien professionnel). En effet, on constate que 4 bouteilles plastiques sur 10 ne sont jamais triées. »

 

Quel rôle jouer en tant qu’industriel de l’agroalimentaire ?

Si les pouvoirs publics sont des acteurs de premier plan sur la question de la sensibilisation aux consommateurs, les industriels ont également un rôle prioritaire à jouer. Par exemple :  

  • en précisant, en plus des logos, des consignes de tri, plus précises pour les consommateurs : 100% des emballages de Fleury-Michon disponibles en GMS comportent ainsi des mentions précises ("film plastique à jeter à la poubelle", "boite en carton à recycler") ;
  • en informant sur la recyclabilité des matériaux utilisés et l’impact que cela a sur votre produit. Votre film plastique est fait à partir de matières végétales pour en optimiser sa recyclabilité : c’est un bon premier pas. Ce changement de packaging a-t-il eu des conséquences sur votre produit : une DLC plus courte ? un emballage moins joli, ou simplement différent ? Précisez-le clairement à vos consommateurs.

 

Sortir du plastique : quelles alternatives pour emballer les industriels ?

Ces constats amènent les professionnels de l’agroalimentaire à proposer des solutions répondant aux problématiques environnementales et aux attentes des consommateurs. Emballages innovants, éco-conçus, biosourcés… mais aussi, nouveaux modes de distribution pour limiter le recours aux emballages en tant que tels (vrac, consignes). Quelles options pour sortir du plastique ? Pour comprendre les différents types d’emballages « durables » et découvrir quelques innovations déjà sur le marché, ne manquez pas le webinaire proposé par Vitagora le 11 mai 2021.

Eco-conception : de quoi parle-t-on ? 

L’éco-conception consiste à intégrer le respect et la protection de l’environnement dès la conception d’un produit ou d’un service, et à chaque étape de son cycle de vie – ce qui inclut évidemment l’emballage. Quelles pratiques mettre en œuvre pour concevoir des emballages éco-conçus ? En voici quelques-unes conseillées par l’ADEME (en savoir plus sur https://communication-responsable.ademe.fr/) :

  • favoriser les emballages mono-matériau ou un système d’emballage le plus homogène possible pour favoriser leur recyclabilité ;
  • pour les emballages multi-matériaux, faciliter la séparation des éléments afin d’en optimiser le tri ;
  • optimiser les quantités d’encre utilisées, en limitant les couleurs par exemple, et choisir des encres à impact réduit(notamment avec des liants d’origine végétale) ;
  • optimiser les quantités de colles et d’adhésifs utilisés et les choisir à impact réduit sur les process de recyclage.

 

Dans l’agroalimentaire, les emballages éco-conçus commencent à se multiplier. En voici quelques exemples :

  • La barquette de Leerdammer développée par le groupe Bel: composée d’un emballage PET à 24% d’origine recyclée, cette barquette se recycle à 100%. Un produit innovant qui vient s’ajouter aux 85% des produits recyclables ou biodégradables du groupe.
  • Traditionnellement proposés en emballages mélangeant le bois et le plastique, les fromages Le Crottin de Rians (Triballat) sont désormais disponibles dans des emballages mono-matériaux afin d’en optimiser la recyclabilité.
  • Chez Spadel, le packaging de la bouteille est pris en compte dans son intégralité : non seulement sa recyclabilité (les bouteilles de tous les produits sont recyclables à 100%), mais également le sourcing du papier (papier recyclé ou de label FSC) et la nature des encres utilisées (encres végétales).
  • Au rayon viandes, la filière bio de Terrena, Bodin, a récemment présenté au CFIA un packaging sans squelette pour ses filets de poulet : un choix qui permet au groupe de réduire de 75% la part de plastique par rapport aux barquettes habituelles.


Pour en savoir plus, téléchargez ici notre compte-rendu de l’atelier consacré à l’éco-conception dans le secteur agroalimentaire (exclusivité adhérents – se connecter) ou participez à notre webinaire du 11 mai prochain.

Biosourcé : l’argument du biodégradable

Face à cela, le terme de « biosourcé » renvoie à l’utilisation de matières premières renouvelables issues de la biomasse (les végétaux par exemple). Les matériaux d'emballage alimentaire biosourcés sont donc des matériaux dérivés de sources renouvelables, tels que le maïs, la pomme de terre, le riz, le soja, la canne à sucre, le blé, l’huile végétale, ou encore, les champignons.

Puisque fabriqué à partir de ressources renouvelables (au lieu de combustibles fossiles), les emballages biosourcés sont biodégradables. Un argument à souligner, face aux limites évoquées plus haut sur le recyclage : si le développement du recyclage apporte des solutions majeures, le système même du recyclage ne fait pas l’unanimité. En effet, le plastique recyclé peut tout autant contaminer sols et océans que le plastique non-recyclé.

 

Le projet européen Glopack, dans lequel Vitagora est impliqué en tant que stakeholder, travaille sur cette question, en visant le développement et la mise sur le marché, par les acteurs de la filière, de solutions d'emballage alimentaire durables (biosourcés, biodégradables, et actifs) (en savoir plus ici).

 

Quelques exemples d’emballages biosourcés voient d’ores et déjà le jour à travers le monde :

  • En Australie, la société Alplaa développé des capsules de café conçues à partir de matériaux organiques biosourcés, notamment à partir de balles de tournesol. Biodégradable à domicile sous 6 mois, ces capsules sont également proposées avec un composteur domestique pour inciter les consommateurs à ces pratiques vertueuses.
  • Nestlé a mis au point un emballage en papier biosourcé pour ses barres de céréales et fruits, adapté aux lignes d’ensacheuses à grande vitesse (prévues pour manipuler du plastique) et permettant de garantir la qualité et la fraîcheur du produit.
  • La société Rapuk a développé un emballage 100% biosourcé pour sandwichs. Le carton est réalisé à partir de tiges et de feuilles de riz, de blé, de maïs et de canne à sucre. Une façon intelligente d’exploiter ces co-produits de récoltes, la plupart du temps brûlés (seuls 20% de ces co-produits seraient actuellement utilisés). Recyclable jusqu’à 7 fois, cet emballage est entièrement compostable à domicile.

 

Et le bioplastique ?

Le terme « bioplastique » renvoie à des matériaux issus, soit de matières plastiques biosourcées, soit de matières plastiques biodégradables mais qui peuvent être issues de ressources fossiles (réactions pétrochimiques). Selon European Bioplastics 2019, les bioplastiques représentent 1% de la production annuelle mondiale de plastique.

Si le compostage de ces matériaux est bien possible, il n’est souvent performant qu’en conditions industrielles (label « OK Compost » qui atteste d’un compostage réalisé à 58°C en moins de 6 mois, en conditions aérobies ou anaérobies) : c’est le cas par exemple pour le PLA (Polylactide – un polyester thermoplastique produit à partir de maïs, betterave sucrière ou canne à sucre). Des solutions pour lever ce frein se développe : la start-up française Carbiolice a par exemple développé « Evanesto® », un additif permettant au PLA d’être composté également à domicile, par les consommateurs eux-mêmes (label « OK Compost Home », pour attester d’un compostage réalisable à température ambiante – 28°C – en moins de 2 ans).

 

Exploiter les co-produits pour leurs fibres de cellulose : le frein de la contamination 

Des emballages en matériaux biosourcés, biodégradables, recyclables et recyclés, réutilisés et réemployés sont-ils possibles ? Seuls les matériaux cellulosiques, issus de co-produits alimentaires, semblent une solution possible pour répondre à l’intégralité de ces exigences, tout en étant viable d’un point de vue économique et technologique pour s’adresser à un marché de masse. C’est par exemple l’innovation technologique que propose la start-up Outlander Materials (emballages non-toxiques, semi transparents, et compostables, à base de déchets de brassage de bière).

 

Cependant, la contamination fréquente des aliments par les huiles minérales issues des emballages en papiers et cartons est un frein à l’utilisation de ces matériaux. En parallèle, les limites de détection actuelles des composés aromatiques ainsi que l’absence de réglementation harmonisée à l’échelle européenne ne permettent pas une gestion efficace des risques.

 

Pour lever ce frein, apporter des réponses et des solutions, le projet d’innovation FOODSAFEBIOPACK a démarré en 2021 (en savoir plus sur le projet et les partenaires ici). Son ambition est de préparer la substitution des emballages plastiques à usage unique vers une offre plus diversifiée et durable, parmi lesquelles les matériaux cellulosiques auront une part importante, grâce à deux objectifs :

  • obtenir une description multi-échelles du problème de transfert de masse croisée
  • proposer une action corrective sur les microfibres de cellulose (MFC) proposée comme barrière fonctionnelle universelle pour emballages primaires et secondaires.

 

Changer l’usage : limiter le recours même aux emballages

Vrac, consigne ou réemploi permettent de réduire la production de déchets liés aux emballages, en réduisant le recours même à ceux-ci.

 

Le vrac sort de l’ombre

S’adressant à la communauté grandissante des consommateurs « zéros déchets », les circuits de distribution « anti-gaspi » permettent de vendre des produits au détail, sans emballage. Aujourd’hui, le vrac a gagné une vraie place dans le paysage de la distribution, notamment alimentaire, enregistrant une croissance de 50% entre 2013 et 2019 en France, tous circuits confondus (LSA). Selon l’association professionnelle Réseau Vrac, la France se situe même comme leader sur le marché du vrac (source).

 

Selon une étude Nielsen sur les emballages et les Français (2019), plus d’un Français sur 3, soit 37% des consommateurs, achètent des produits en vrac (hors fruits et légumes frais). Concernant les produits achetés, les fruits oléagineux (noix, noisettes...) arrivent en tête pour 58% des répondants, suivis par les fruits secs (47%) et les légumineuses (32%). D’autres produits, comme le sucre et la farine sont également achetés en vrac par 10% des personnes interrogées, tandis que le liquide vaisselle l’est par 6%. Si les produits frais et ultra-frais semblent moins facilement destinés au vrac, de grandes marques se lancent sur ce défi : ainsi, Danone s’est associé à Day by Day pour tester le yaourt en vrac.

 

Cette étude permet également de souligner qu’il n’y a pas de différenciation sociodémographique  majeure entre les consommateurs adeptes du vrac (ni l’âge, ni le revenu, ni le lieu de vie – urbain ou rural), mais plutôt une différenciation en termes de conviction de consommation. Ainsi, la clientèle du vrac se montre en général plus sensible à l’environnement : ils achètent plus souvent que la moyenne du bio, des produits équitables et locaux. Ainsi, ils sont 59 % d’entre eux à se décrire comme des consomm’acteurs concernés par le développement durable (selon une étude parallèle menée par Kantar).

 

 

Pour répondre à cette demande grandissante, la distribution se développe :

  • Une présence de plus en plus systématique en grande distribution, avec 49% des adeptes de vrac interrogés par Nielsen font leurs courses de vrac en hypermarché ;
  • Le développement des boutiques spécialisées, qui concernent 52% de ces acheteurs (étude Nielsen) ;
  • Le vrac livré à domicile ou à récupérer sur les marchés, répondant aux freins liés à l’usage pour les consommateurs péri-urbains. De multiples initiatives profitent du développement de l’e-commerce pour proposer leur catalogue en ligne, sur le modèle du click & collect : VanAvrac, dans le Vercors, La réserve bio, en Côte d’Or, Aux Petits Grains, dans la région de Grenoble, Vrac N Roll, une initiative lyonnaise, etc.

 

S’il s’agit bien d’un marché grandissant, le vrac reste un marché à part, avec ses contraintes spécifiques qui nécessitent de repenser sa production de manière globale (portions, conditionnements, etc.) : absence de visibilité des marques (en savoir plus ici), questions réglementaires, techniques, etc.  

 

Le retour de la consigne

Selon une étude menée par WWF en 2019, 88 % des consommateurs souhaiteraient la mise en place d’un système de consigne permettant le réemploi des bouteilles et emballages (source). Remise au goût du jour avec le développement du vrac et la familiarisation des consommateurs avec des emballages à réemployer, la consigne séduit à nouveau les professionnels de l’alimentaire – non sans défis (lavages et sécurité sanitaire, logistique, etc.) à relever !

Visant à proposer la consigne pour les marques de grande consommation, la plateforme Loop proposent aux consommateurs de recevoir directement à domicile leur produits habituels, dans des emballages consignés. Cette initiative, déployée pour le moment en région parisienne et portée par TerraCycle et Carrefour, associent 25 industriels de la grande consommation (alimentaire mais également non-alimentaire) : Mondelez, Danone, Lesieur, Unilever, Nestlé, Mars Petcare, etc.  

 

Des expérimentations sont également en cours pour la restauration, alors que le contexte actuel a suscité un engouement pour les livraisons et le click and collect (lire également « Réinventer la RHF et covid-19 : livraison, digitalisation... quel avenir ? » – article réservé à nos adhérents), souvent à l’origine de suremballages : à l’instar de FoodChéri et Nestor, Frichti avec GreenGo, ou encore Tiptoque, qui s’intéresse au réemploi de contenants en entreprise.

 

Si les initiatives liées à la consigne se multiplient, il reste à structurer une filière dédiée. Suite à une consultation d’acteurs de l’industrie en 2019 sur le sujet du réemploi des emballages en verre dans l’agroalimentaire, Vitagora a lancé le projet CircuVerreBFC en février 2021. Co-financé par l’ADEME et Citeo, il s’agit d’une étude de faisabilité de 9 mois dont l’objectif est de faire émerger des opportunités au niveau de la Bourgogne-Franche-Comté, et de s’assurer que la construction d’une filière de réemploi des emballages alimentaires en verre réponde aux besoins du territoire de la région. En savoir plus sur ce lien.

 

 

Pour aller plus loin

La pandémie a-t-elle eu un impact sur le rapport des consommateurs aux emballages, du point de vue sanitaire ? Selon CITEO (source), qui s’est intéressé au contexte de la crise sanitaire, si 7% des Français déclarent qu’ils ont tendance à privilégier les emballages plastiques pour les barrières face au risque de contamination, ils sont 26 % des Français à affirmer les éviter pour la raison inverse ! Ainsi, la garantie d’hygiène ne semble pas un argument suffisant pour contrer la conscience environnementale prédominante d’une majorité des consommateurs. 

 

L’écoconception dans l'agroalimentaire est un sujet complexe et les enjeux se situent à tous les niveaux du cycle de vie que ce soit en amont dans le choix des matières premières que pendant tout le process de fabrication, le transport, la fin de vie des produits ou encore les emballages. Vous souhaitez engager une démarche d’écoconception de vos produits et vos services ?  Vitagora, avec le soutien de l’ADEME et de la Région Bourgogne Franche Comté dans le cadre de son action « Ecoconception en IAA », peut vous accompagner, vous faire gagner du temps et vous aider à trouver les sources de financement, les experts, les fournisseurs, les solutions concrètes à mettre en œuvre. Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Dorothée Cornilleau dorothee.cornilleau@vitagora.com.

  ADEME BFC  
  Région BFC

 

 

 

 

 

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LE COVID-19 : INFORMATION IMPORTANTE

Compte-tenu des mesures prises par le gouvernement, concernant la situation sanitaire liée à la propagation du virus COVID-19, toutes les réunions physiques, manifestations, et visites en entreprise sont à nouveau suspendues à partir du vendredi 30 octobre 2020 à minima jusqu'au 1er décembre.

Cependant, tout comme lors du confinement de printemps, toute l’équipe Vitagora adopte des mesures de télétravail et reste entièrement disponible pour répondre à vos questions et demandes liées aux services et actions proposés par Vitagora.

Nous vous rappelons qu’une cellule de crise au sein de Vitagora liée à l’impact du COVID-19 sur l’activité de nos entreprises agroalimentaires régionales, en lien avec l’ANIA et les autorités régionales, est toujours en place.

Vous pouvez joindre cette cellule de crise pour toute demande relative à ce sujet au 06 72 39 66 96, Tom Vaudoux, ou par email, au elisabeth.lustrat@vitagora.com.

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