10 avr. 2015

« Numériser le secteur des produits alimentaires frais nécessite une organisation très précise » Les conseils de Wynd

Numérique et produits frais. Crédits photo : Pexels


A travers le monde, les paniers moyens des ventes sur internet sont de 12% à 25% supérieurs aux commandes réalisées en magasin. Pour Arthur Perticoz, co-fondateur de la start-up Wynd lauréate au concours E-Food, ce chiffre est emblématique du potentiel de développement du e-commerce. Concernant spécifiquement le secteur agroalimentaire, domaine de prédilection de Wynd, il est cependant partisan d’un développement « à part » : « lorsqu’il s’agit de denrées périssables, et donc de produits dont la date de consommation est rapprochée de la date de production, la numérisation des points de vente nécessite une organisation très précise, qui intègre cette spécificité de produits. » Pour réussir le passage numérique des points de vente alimentaire, Arthur Perticoz nous livre trois précieux conseils… à lire ci-dessous.

Conseil n°1 : pas de  ‘pure player’ pour le secteur alimentaire

Les produits alimentaires : des biens caractérisés par leur périssabilité, une notion incontournable dans leurs mises en marché. « Quand on parle de vêtements, de biens culturels, etc. il est facile d’imaginer une vente en e-commerce ‘pure-player’, c’est-à-dire de manière totalement dématérialisée, accessible uniquement depuis des plateformes de commande sur internet. Pour les biens alimentaires, et d’autant plus les produits chauds ou prêts à consommer, à mes yeux, c’est impossible. » Arthur Perticoz le constate : il existe bien des « pure-players »  de l’alimentaire, mais ceux-ci sont fortement marqués par une atomisation de leurs points de production – une multitude de cuisines dispersées dans chaque site où le service est proposé, pour être en mesure de répondre de manière quasi-immédiate à la livraison des produits.

A ses yeux, pour réussir une mise en marché numérique dans l’agroalimentaire, il est donc indispensable d’adopter une vision cross-canale : c’est-à-dire, de mélanger outils numériques et site de distribution « IRL » ("IRL" pour in real life, expression du web pour signifier « dans la vraie vie »)… une vision qu’il estime d’ailleurs beaucoup plus en phase avec les attentes des consommateurs, et qui permet, en plus, d’apporter une solution aux problématiques logistiques (et notamment de stockage) des produits alimentaires.

Conseil n°2 : impacter le moins possible ses points de vente

De son expérience de numérisation de 1000 points de vente en France et à l’étranger, Arthur Perticoz en est convaincu : « l’entreprise qui se démarquera dans la digitalisation du secteur alimentaire est celle qui sera la plus habile, la plus souple, et qui impactera le moins possible ses points de vente traditionnels. » Pour cela, il prône notamment des modèles de transition, bien conscient que la technologie peut faire peur, à la fois aux consommateurs mais également aux professionnels. La transformation numérique est réussie lorsque la technologie est mise au service des problématiques du métier, lorsqu’elle est exploitée comme solution… mais surtout pas si elle représente une barrière supplémentaire.

« Les restaurants et points de vente alimentaires existent. Les consommateurs sont habitués à les fréquenter. Plus que pour répondre à un besoin primaire de se nourrir, leur fréquentation est même culturelle. Il ne s’agit donc pas de fermer ces points de vente, mais de les ouvrir au monde du digital en y insérant des nouvelles solutions de commande, de fidélisation, de communication grâce aux technologies numériques. »

Conseil n°3 : répondre à la promesse clients

C’est notamment l’expertise qu’a su apporter son entreprise Wynd à la chaîne de restauration belge haut de gamme Exki qui souhaitait, pour son implantation à Paris, numériser ses points de vente autour d’un système de drive vélo, sur le même principe que les célèbres drives automobiles de fast-food. En tant que Francilienne, je dois avouer que l’idée m’intéresse !

Pour ce développement s’est posée la problématique de la transmission de l’information, depuis l’arrivée du client, sa commande sur borne, la préparation de la commande en coulisses, et sa livraison. Une problématique d’autant plus légitime que la multiplicité des logiciels souvent utilisés pour chacune de ces étapes rend la transmission de l’information d’autant plus difficile, pour des raisons d’incompatibilité.

« La promesse d’une numérisation telle que l’a souhaitée Exki, c’est : ‘le client peut commander à distance, récupérer sa commande sans descendre de son vélo, et gagner du temps sur l’intégralité de ces étapes’. Pour que cette promesse soit possible, il faut que l’information soit transmise rapidement et de manière fluide. »

Répondre à la promesse clients, et faire du « bon commerce » comme le précisait Christophe Rebours dans cet article, tourné vers la satisfaction et l’usage des consommateurs : une notion clé ramenée au cœur du commerce par les outils numériques.

Pour aller plus loin

Même s’il est convaincu de la digitalisation à moyen terme du secteur de l’alimentation, Arthur Perticoz émet quelques réserves… et notamment sur le temps que cela prendra. Pour lui, l’éducation des consommateurs doit faire partie intégrante de la stratégie de numérisation des entreprises. Aux Etats-Unis déjà, cette tendance est remarquable : 75% des entreprises de la restauration voient en internet un vecteur de chiffre d’affaires [Source : Wynd].

Quel potentiel pour le e-commerce alimentaire ? Illusion ? Ou réalité à moyen terme ? Une question dont nous débattrons le mardi prochain au Forum Vitagora, notamment avec une conférence à ne pas manquer de Jenny WANG, du groupe ALIBABA, et une table-ronde spécifiquement sur le sujet. Il est encore temps de s'inscrire, mais dépêchez-vous : dans 3 jours, il sera trop tard !

A noter : lancement du concours E-Food 2016 pour récompenser les initiatives "food and tech" dans les domaines de l'impression 3D et des serious games. Candidatures du 5 octobre 2015 au 31 janvier 2016. Toutes les infos sur :www.vitagora.com/concours.

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