25 janv. 2016

Participer à un projet collaboratif européen : 4 conseils aux PME pour dépasser les obstacles

Team work

 

Sauter le pas, c’est bien. Atterrir sur ses deux pieds, c’est mieux. Après avoir intégré un projet européen, un parcours parfois sinueux s’ouvre devant les petites entreprises de l’agroalimentaire, dont le champ d’action habituel se limite souvent à la sphère nationale, voire régionale. Michel Berning, directeur du réseau commercial de Chazal, le sait bien, lui qui a collaboré avec une quinzaine de partenaires au sein de TeRiFiQ (un programme visant à réduire le niveau de sel, de sucre et de matières grasses des aliments tout en optimisant leurs qualités nutritionnelles et sensorielles).

Administratif, interculturalité, délais… Le professionnel jurassien de la charcuterie haut de gamme a su trouver les solutions pour se frayer un chemin vers la réussite du projet européen. Les voici !

Les projets européens représentent des opportunités indéniables pour une PME de l’agroalimentaire. Citons, entre autres, l’ouverture à un réseau de compétences et d’industriels étrangers, à des marchés et à des financements, mais aussi aux cultures professionnelles de nos confrères européens.

Reste que l’Europe et ses méandres peuvent tout de même effrayer de prime abord. Mais si vous suivez ces quelques recommandations, notamment basées sur le retour d’expérience de Michel Berning, vous devriez éviter la sortie de route. Des conseils d’autant plus judicieux et honnêtes que cette entreprise spécialiste des produits charcutiers, traiteurs et viandes, présente sur les deux tiers de la France, s’est montrée hésitante au début.


Conseil n°1 : s’armer de patience

Pour un projet de recherche européen, la route vers le résultat s’avère généralement ni courte, ni droite. Tout le contraire d’un projet de développement produit avec une mise sur le marché rapide. Dans le cas de TeRiFiQ dans lequel Chazal s’est impliqué, la durée du programme de R&D s’élevait en effet à 49 mois.

Avoir conscience dès le début du processus qu’il s’avérera impossible de brûler les étapes permet de tenir sereinement la distance. « On tâtonne, on se pose des questions. Au fil des mois voire des années, les analyses se succèdent, les certitudes tombent. Et puis on finit par atteindre le but », commente Michel Berning.


Conseil n°2 : se mettre à la place de l’autre

Un projet collaboratif, comme son nom l’indique, suppose la réunion autour d’une même table d’acteurs issus d'acteurs issus de nationalités variées - mais aussi de divers horizons. Dans le cas de TeRiFiQ, toute une filière, de la transformation de matières premières à l’emballage, s’est mobilisée. « Seulement, nos besoins techniques comme financiers divergent. Il faut parvenir à se comprendre, à sortir de son propre cadre pour intégrer celui de ses partenaires », souligne Michel Berning qui appelle à « une véritable ouverture d’esprit, gage de succès ». Concrètement, il s’agit de prendre en compte les contraintes (de fabrication, de délais, de sécurité sanitaire, de réglementation, de ressources) des uns et des autres plutôt que de rester focalisé sur les siennes.

Outre les aspects techniques inhérents au type d’activités des sociétés (charcutiers, pâtissiers, brasseurs, fromagers) et des centres de recherche, la nationalité des participants rentre également en ligne de compte. « Eh oui, travailler entre Français, Espagnols, Britanniques, Allemands, Italiens, Belges et Scandinaves n’a rien d’évident », concède le directeur du réseau commercial de Chazal. Les raisons ? La langue principalement (voir point suivant). Mais aussi les us et coutumes, liés à l’univers commercial dans lequel évolue chacun, qui peuvent varier sensiblement d’un pays à l’autre. Gageons justement que la participation à un projet européen peut servir d’expérience précieuse pour se préparer à une démarche d’internationalisation.


Conseil n°3 : réviser son anglais « métier »

Crédit : Fotolia« Soyons honnêtes, Espagnols, Allemands, Scandinaves et Français parlent déjà plus ou moins bien l’anglais. Mais l’anglais scientifique… » Michel Berning a fait le choix d’envoyer aux diverses réunions autour du projet TeRiFIQ des collaborateurs de Chazal fraichement diplômés et maîtrisant, de par leurs cursus universitaire multilangues, la langue de Shakespeare. Si le manque de précision dans la compréhension technique n’est pas un frein majeur, selon notre témoin, il reste tout de même conseillé d’apprendre le vocabulaire lié à son univers. Ceci afin de ne pas passer à côté d’informations importantes pour la bonne marche du projet.


Conseil n°4 : se faire aider pour l’administratif

L’élaboration du dossier de financement aurait pu finir en casse-tête pour notre PME jurassienne sans l’implication de deux types de structures.

D’un côté, une autre société familière de ce type de démarche, Les Salaisons Sabatier, entreprise familiale qui a épaulé Chazal pour trouver la bonne formule. « La tentation, faute de repères, c’est d’y aller au pif, au feeling et de risquer une mauvaise répartition du financement », précise Michel Berning. Or, cette expérience en est la preuve : certaines entreprises, proches de vous en termes d’activités et de ressources humaines et financières constituent une source de conseils pertinents et adaptés. Un « tuteur » qui peut vous orienter, tout au long du processus, si vous entretenez des contacts réguliers avec lui.

De l’autre côté, notons le rôle joué par l’Inra. L’institut a facilité la mise en œuvre de réajustements utiles en cours de route. Mais Michel Berning tient surtout à souligner « le soutien précieux apporté par Vitagora », son « interface privilégiée ».


Pour aller plus loin

Le réseau européen de Vitagora est régulièrement source d’opportunités pour intégrer des projets européens en cours de montage. Si vous souhaitez vous ouvrir à cette expérience enrichissante, prenez contact avec moi. En tant que responsable veille et prospective au sein de Vitagora, je pourrais vous accompagner tout au long de ce parcours. Vous pouvez m’envoyer un email sur elisabeth.lustrat@vitagora.com.

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Elisabeth Lustrat

Elisabeth est l’experte en veille et en prospective de Vitagora, à l’affût des thématiques d’innovation de demain, des opportunités de marché, ainsi que des nouvelles compétences technologiques et scientifiques profitables aux adhérents du Pôle. Voir tous les articles d’Elisabeth

 

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