23 janv. 2018
Usine du futur : les 3 pièges à éviter par les dirigeants de l’agroalimentaire
« Osez la transformation digitale » : c’est avec ces mots que Jacques Renault, fondateur de l’agence Funae s’adresse aux directeurs d’entreprises et d’usines agroalimentaires. Si 91% des dirigeants de l’industrie agroalimentaire considèrent en effet la transformation numérique comme stratégique (source : rapport, dec. 2016, L’Usine Nouvelle), Jacques reconnait qu’il est complexe de faire bouger concrètement les choses. Comment faire accepter les changements dans les entreprises agroalimentaires ? Comment passer réellement à cette fameuse usine du futur ? (pour en savoir plus sur l’usine du futur, relire ici notre article : « L’usine agroalimentaire du futur : à quoi vous attendre ? »). Pour Jacques Renault, 3 erreurs sont fréquemment commises dans l’industrie agroalimentaire. Mais qui peuvent être évitées.
Piège n°1 : concevoir l’usine du futur sous l’angle technologique
L’angle sous lequel on aborde « l’usine du futur », ce concept permettant de transformer les outils industriels en mettant en œuvre de nouvelles technologies, est crucial dans la vision de Jacques Renault. « Il y a en fait 2 façons de l’aborder : soit sous l’angle technologique, soit sous l’angle des besoins et préoccupations de l’entreprise. »
En abordant l’usine du futur sous le premier angle (l’angle technologique), Jacques est convaincu que les dirigeants font le chemin à l’envers. « C’est l’angle le plus facile, mais certainement pas le plus pertinent. On est séduit par les nouvelles technologies, par la mutation des outils, l’explosion du numérique et de l’intelligence artificielle… On décide de les intégrer à son usine. Pour en faire quoi ? »
En revanche, aborder la transformation digitale sous l’angle des problématiques de l’entreprise est nettement plus constructif. « Tout comme on ne récolte pas du blé pour le laisser dans un silo, on ne recueille pas de la donnée pour la stocker. On la recueille pour la travailler, pour la rendre utile. Pourquoi digitaliser votre usine ? Il faut savoir où vous souhaitez aller. » Mieux connaitre vos marchés, mieux connaitre les marchés de vos marchés, anticiper les besoins de vos clients, fournir des réponses agiles, optimiser vos rendements matières, limiter le reclassement… Le numérique permet de transformer votre chaîne de valeur industrielle en une chaîne d’informations. « La quantité d’informations produite est intraitable par le cerveau humain, beaucoup trop volumineuse. C’est là qu’intervient l’usine du futur : elle intègre des outils intelligents, parce qu’on leur a appris quelles réactions tenir selon quels scénarios, capables de vous apporter la solution à votre problématique. » A condition, donc, d’avoir identifié laquelle.
Piège n°2 : laisser le futur au futur
« Quand j’accompagne une entreprise dans sa transformation digitale, il m’arrive de tenir un discours plus philosophique que méthodologique. » Si Jacques Renault s’en amuse, il n’en reste pas moins concentré sur son objectif concret.
« Le terme même « d’usine du futur » est trompeur : le futur, personne ne l’atteint jamais. » Jacques appelle cette vision des choses le piège du temps, et il la rencontre très souvent dans ses entretiens avec les dirigeants d’usine. On lui répond : « avant de me concentrer sur l’usine du futur, je me concentre déjà sur l’usine du présent ».
Ce à quoi il ne manquera pas de répondre : « mais vos clients et vos produits du futur, quels sont-ils ? »
« Les dirigeants d’entreprise agroalimentaire doivent avoir en tête que leurs clients évoluent plus vite que leurs usines. Et donc vos produits évolueront encore plus vite qu’aujourd’hui….L’agilité doit donc s’appliquer aussi à la sphère industrielle : votre stratégie de volume sera probablement remise en question et il faut l’anticiper. »
Pour en savoir plus sur l’évolution des consommateurs, revoir ici notre infographie « Révolution numérique et consommation alimentaire : ce qui a changé ».
Piège n°3 : rester dans une logique de confort
« Le boulot des dirigeants, c’est de prendre des risques. » Jacques sait de quoi il parle : il a lui-même travaillé plus de 25 ans à la tête d’entreprises du secteur agroalimentaire.
Il reconnait malgré tout que ce n’est pas une chose facile : « l’industrie agroalimentaire est soumise à une logique de marché très verrouillée. Se mettre dans la peau d’un prévisionniste, d’un avant-gardiste, est tout aussi risqué que nécessaire. Le premier qui se lance gagne… ou meurt », admet-il non sans une pointe de provocation.
Ce pourquoi il est indispensable de faire votre transformation digitale dans une approche sécurisante, grâce à l’identification précise des problématiques et des scénarios à adresser à la technologie. La boucle est bouclée !
Ne pas aller vers l’usine du futur « pour y aller », mais pour en faire quelque chose : c’est ce que préconise Jacques Renault. Pour constater que ce futur est déjà un présent, ne manquez pas le Forum Vitagora, intitulé : révolution numérique et mutation des entreprises IAA, restez compétitifs, le 6 juin prochain à Paris. Inscrivez-vous dès maintenant (nombre de places limité!).
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Denis
15 septembre 2018 à 10h44