08 janv. 2019

Tendances alimentaires : de quoi parle-t-on (vraiment) ?

Crédit photos : www.unsplash.com

 

Bonne année 2019 ! Et merci de continuer à nous lire pendant cette nouvelle année remplie d’idées, de bons conseils et de retour d’expérience en innovation agroalimentaire !

En ce début de mois de janvier, comme chaque année, les articles sur les tendances alimentaires se multiplient : ingrédients, usages, attentes, etc. Oui mais… de quoi parle-t-on vraiment : de tendances ? De modes ? Et comment garder un esprit critique ? Le point pour aider à y voir plus clair… avec, en prime, notre sélection de 3 tendances prometteuses pour l’innovation agroalimentaire.

Tendances VS mode : de quoi parle t-on ?

Selon une étude menée par Uber Eats, la soupe miso, le phô (un bouillon de nouilles vietnamien), et le tofu seraient « les trois tendances » de l’année 2019 en France. Si je ne remets pas en question leur place sur le podium des « ingrédients qui vont percer en restauration hors-foyer en 2019 », je me demande toutefois : sont-ce (vraiment) des tendances ? Une tendance peut-elle être un plat unique, à l’instar d’une soupe, comme le pourrait être le croque-monsieur ou les spaghetti sauce tomate ?

 

Selon la définition du CNRTL (le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales), une tendance peut être une « disposition particulière ou impulsion qui porte quelqu'un à agir, à se comporter ou à se développer d'une certaine façon », une « orientation commune à un groupe de personnes, à une collectivité », ou encore un « mouvement de longue durée, représentation de l'influence à long terme de facteurs économiques permanents, traduisant leur évolution profonde et dégagée des facteurs saisonniers ou aléatoires ».

 

Trois idées issues de ces définitions sont à souligner :

  • L’idée d’action => une tendance pousse à modifier ses actions, ses habitudes, ses comportements…
  • L’idée du collectif => le volume fait la tendance
  • L’idée de longue durée => le volume de cette tendance se mesure sur plusieurs mois… voire plusieurs années dans le secteur alimentaire (d’ailleurs, les tendances que l’on vous présentait en 2017 restent toujours d’actualité !).

 

Face à cela, la mode est  définie comme quelque chose « Qui est conforme au goût, au besoin du moment et reçoit la faveur du public ».

Ainsi, si je ne doute pas que le phô va être à la mode sur les menus parisiens en 2019, c’est plutôt la tendance de l’exotisme asiatique (pour en savoir plus, lire l’Observatoire des Tendances 21 – le marché des produits asiatiques en France – réservé aux adhérents) qui pousse les consommateurs à commander des phôs aujourd’hui, une soupe miso la semaine prochaine, et du tofu la semaine suivante. Ce qui se traduit déjà par une hausse des ventes sur l’intégralité du rayon « traiteur asiatique ».

L’origine de la tendance : effet d’âge VS effet de génération

Lorsque l’on cherche à comprendre et analyser les tendances, il est également essentiel de se poser la question de leur origine : est-ce un effet d’âge ? Ou un effet de génération ?

Pour clarifier mes propos, rien de tel qu’un exemple : si l’on se penche sur les tranches de consommateurs utilisateurs du drive, celui-ci est surtout utilisé par les 25-49 ans (étude menée par Nielsen TradeDimensions en 2016 – source LSA). Pour autant, si les moins de 25 ans préfèrent les supérettes et commerces de proximité, cela ne signifie pas que la tendance du drive s’essouffle. Simplement que les jeunes adultes (célibataires et sans enfant) n’y trouvent pas encore leur compte – c’est un effet d’âge, en d’autres termes, l’influence du moment du cycle de vie sur les choix de consommation.

 

Face à cela, l’effet de génération est une trace laissée par l’histoire : c’est le fait d’appartenir à une génération (par exemple, Y ou à Baby-Boomers) qui prédispose à des choix ou à des comportements (ex : commander en ligne ou pas), et ceci, quel que soit l’âge des personnes concernées (un trentenaire ne s’arrêtera pas, a priori, d’utiliser son smartphone le jour où il atteindra 60 ans).

 

Cette distinction est cruciale : si certaines tendances vous positionneront dans un marché lié à une tranche d’âge bien définie, d’autres s’apprêtent à impacter vos consommateurs plus globalement – et sur le long terme.

Quelles tendances majoritaires en 2019 ?

Après la théorie… place au concret ! Alors, quelles sont les tendances qui guideront, en cette nouvelle année, l’évolution de la demande des consommateurs ? Parmi toutes celles qu’il est possible de glaner sur la toile, voici les trois tendances qui nous semblent les plus prometteuses pour l’innovation agroalimentaire (issues de la sélection de Mintel à retrouver ici) :

  • Sans surprise, la tendance au végétal, qui ne montre aucun signe de ralentissement : le marché des substituts végétaux a augmenté de 82% en France en 2016. Produits de substitution à la viande, aide culinaire à base de légumes et d’aromates, boissons végétales, etc. : cette tendance, désormais mainstream (taux de pénétration des foyers français de 60% en 2018), répond à la motivation flexitarienne d’une majorité croissante de consommateurs. En apprendre plus dans notre article « Les alternatives végétales à la viande » de l’Observatoire des Tendances n°21 (réservé aux adhérents de Vitagora)

 

  • Repenser le plastique : la conscience environnementale des consommateurs s’oriente de plus en plus vers un rejet des déchets plastiques. Achats en vrac (lire notre article de blog ici), emballages bio-sourcés, recyclables ou réutilisables pour les produits alimentaires ou leurs accessoires (pailles, bouteilles, gobelets, etc.) : les solutions se multiplient pour répondre à cette tendance émergente et à fort potentiel d’innovation.

 

  • Soigner son microbiote : si le microbiote fait parler de lui depuis plusieurs années, cette tendance devrait commencer à prendre un tournant plus concret en 2019 : selon Mintel, « en 2019 et les années suivantes, la curiosité croissante des consommateurs envers le microbiome ne va pas se ralentir. Des aliments fermentés bons pour le microbiote, aux produits à base de probiotiques, les consommateurs vont exiger des produits qui équilibrent et renforcent le système bactérien naturel ». Une tendance qui ouvre également la voie à la nutrition personnalisée (lire ici pour en savoir plus). 

Pour aller plus loin

Tout au long de l’année 2019, nous traiterons ces tendances dominantes dans nos articles de blog – pensez à vous abonner (gratuit) ! Pour en savoir plus sur nos services de veille à la demande, réservés à nos adhérents, contactez Anne-Laure, chargée de mission intelligence économique à Vitagora : anne-laure.marchand@vitagora.com

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