10 sept. 2019

Vitawatch de septembre : votre veille agroalimentaire scientifique

 

Alimentation et santé, formulation des aliments, comportements des consommateurs, sécurité alimentaire, agriculture durable : que retenir des derniers travaux de la recherche, à travers le monde, des domaines de l'alimentaire ?

 

Alimentation des seniors, prévention du déclin cognitif, coût des ingrédients santé, OGM, qualité organoleptique des aliments, etc. autant de sujets traités par la communauté scientifique du monde entier pour améliorer le quotidien des consommateurs.

 

Faites votre veille scientifique au service de votre innovation alimentaire avec notre sélection « Vitawatch » de ce mois de mars.

 

ALIMENTATION ET SANTE

Des chercheurs lituaniens développent un aliment innovant adapté aux personnes âgées

Les personnes âgées, en particulier celles connaissant des troubles de la déglutition, souffrent généralement d'une mauvaise nutrition : carences en protéines, en vitamines B et C, en minéraux (zinc, sélène...), ainsi qu’en acides gras insaturés.

Pour pallier ces carences, des chercheurs de l'Université de technologie de Kaunas et de l'Université des sciences de la santé de Lituanie (LSMU) ont mis au point un aliment innovant riche en micronutriments. Il est riche en graisses non saturées, contient moins de glucides et de lactose, plus de vitamines liposolubles A et D3, contient les principales vitamines du groupe B et des minéraux tels que le zinc, le sélène et le calcium. Il a une consistance crémeuse pour être facilement consommable par les personnes souffrant de dysphagie. L’extrait d’aronia (baie aux vertus antioxydantes) lui confère une belle couleur et une saveur agréable tout en enrichissant le produit en anthocyanes.

 

Après seulement 10 jours de consommation de cet aliment, l’état nutritionnel et les indicateurs de santé des patients se sont nettement améliorés : augmentation du tour de bras, démarche plus vigoureuse, concentration doublée de la vitamine B12 dans le sang...

 

La technologie d'encapsulation, un processus au cours duquel les agents actifs sont piégés dans un matériau porteur, a été utilisée pour insérer des micronutriments dans le produit. Cela a amélioré la libération des matières bioactives à partir de la nourriture pendant sa digestion.

 

Source : eurekalert.org

Consommer des oeufs et de la viande permettrait de réduire les risques de démence

La recherche finlandaise a établi un lien entre la consommation de phosphatidylcholine, un nutriment essentiel présent dans les œufs et la viande, avec des performances cognitives améliorées et un risque réduit de démence.

 

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de l’University of Eastern Finland ont utilisé les données d’une étude ayant analysé le régime alimentaire d’hommes finlandais, âgés de 42 à 60 ans, entre 1984 et 1989.

 

Selon les résultats de la nouvelle étude, le risque de démence est 28% plus faible pour les hommes ayant une alimentation incluant de la phosphatidylcholine. « Nous avons également conclu que ces mêmes hommes réussissaient mieux aux tests de mémoire et de compétences linguistiques », précise Maija Ylilauri.

Pour confirmer les résultats de ces observations, la chercheuse déclare qu’il faudrait réaliser une nouvelle étude nécessitant de constituer deux groupes, l’un consommant deux œufs par jour, l’autre n’en consommant pas. Cependant, il ne s’agit pas de conseiller une consommation excessive d’œufs ou de viande. Une alimentation variée, riche en légumes, fruits, céréales, huiles, et un apport modéré en produits d’origine animale, reste la base.

 

Source :  NutraIngredients.com

 

FORMULATION DES ALIMENTS, PROCÉDÉS ALIMENTAIRES

Des scientifiques américains ont mis au point un analogue de beurre composé à 80% d’eau

Les chercheurs de Cornell University (Etats-Unis) ont mis au point un analogue de beurre à tartiner faible en calories composé de 80% d’eau et de minuscules gouttes d’huile végétale et de matière grasse de lait. Le produit imite l’aspect et la texture du beurre traditionnel, sans ajout de stabilisateurs artificiels.

 

Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont utilisé la technologie HIPE (High Internal Phase Emulsion). « Étant donné que la technologie HIPE offre des ratios eau / huile élevés tout en offrant une texture et des fonctionnalités uniques, elle peut jouer un rôle dans la fourniture de solutions plus saines aux consommateurs », détaille Michelle C. Lee, membre de l’équipe de recherche dirigé par Alireza Abbasourrad.

 

Dernièrement, les consommateurs ont plutôt tourné le dos aux margarines, notamment à cause des ingrédients peu naturels qui les composent. Ce nouveau produit pourrait les intéresser, en raison de sa courte liste d’ingrédients et de l’absence de conservateurs et stabilisateurs artificiels.

 

Source : FoodNavigator.com

 

Les déchets humains pourraient être transformés en nourriture grâce à la culture de microorganismes

 

Les déjections humaines pourraient un jour constituer une ressource précieuse pour les astronautes lors des missions dans l'espace. Une équipe de recherche de Penn State (Etats-Unis) a montré qu’il est possible de décomposer rapidement les excréments solides et liquides pour en extraire des nutriments grâce à des microorganismes.

 

« Nous avons testé le concept de traitement des excréments des astronautes par des microorganismes pour la production de biomasse, comestible directement ou indirectement en fonction des questions de sécurité sanitaire », a déclaré Christopher House, professeur de géoscience à Penn State. « C'est un peu étrange, mais le concept serait un peu comme manger de la pâte à tartiner ‘Marmite’ ou ‘Vegemite’ (faites à partir de levures de bière et de produits végétaux, ces pâtes à tartiner sont très répandues dans les pays anglo-saxons) où vous étalez une matière visqueuse composée de microorganismes ».

 

Pour tester leur idée, les chercheurs ont créé un système cylindrique fermé dans lequel les microorganismes sont en contact avec les déchets alors décomposés par la digestion anaérobie, un processus similaire à la digestion humaine. Le design du réacteur est inspiré des aquariums, qui utilisent un filtre à film fixe pour traiter les déchets. « Nous avons utilisé des matériaux de l'industrie des aquariums commerciaux, mais nous les avons adaptés à la production de méthane », a déclaré House. « Sur la surface du matériau se trouvent des microorganismes qui récupèrent les déchets solides du flux et les convertissent en acides gras, lesquels sont convertis en méthane par un ensemble différent de microorganismes sur la même surface ».

 

L’équipe a ainsi découvert que le méthane était facilement produit lors de la digestion anaérobie des déchets humains et qu’il pouvait être utilisé pour cultiver la Methylococcus capsulatus, qui sert actuellement à l’alimentation animale, et qui contient 52% de protéines et 36% de matières grasses, ce qui en fait une source potentielle de nutrition pour les astronautes.

 

L'équipe a ainsi éliminé 49 à 59% des solides en 13 heures au cours de leur test. « C'est pourquoi cela pourrait présenter un potentiel pour un futur vol spatial. C'est plus rapide que la culture de tomates ou de pommes de terre ». Cependant, le système n’est pas encore prêt à être utilisé en situation réelle : cette étude initiale a exploré les différents composants de manière isolée et non un système totalement intégré.

Source : Eurekalert.org 


Le contrôle de la qualité organoleptique des aliments rendu plus rapide et plus facile

Des scientifiques de l'Université technique de Munich (TUM) et de l'Institut de biologie des systèmes alimentaires de Leibniz ont mis au point une nouvelle méthodologie d'analyse simultanée des substances odorantes et des substances aromatiques. Cela pourrait simplifier et accélérer le contrôle de la qualité des aliments à l'avenir.

 

Thomas Hofmann, directeur de l'Institut de biologie des systèmes alimentaires de Leibniz et professeur de chimie alimentaire et de science sensorielle moléculaire au TUM, explique : « Nous avons mis au point une nouvelle approche méthodique innovante qui nous permettra d’analyser simultanément les substances odorantes et gustatives des aliments, par un procédé à haut débit permettant de gagner du temps. Celui-ci est basé sur une méthode de spectrométrie de masse par chromatographie en phase liquide à ultra haute performance (UHPLC-MS), généralement utilisée pour l'analyse du goût. ».

La nouvelle approche, qui permet de gagner du temps, réside dans le fait que les substances odorantes volatiles peuvent désormais aussi être analysées au moyen d’une étape d’enrichissement ou de conversion de substances en amont selon cette méthode, qui n’est par ailleurs pas utilisée pour les substances aromatiques.

Les chercheurs espèrent désormais être en mesure de perfectionner la méthode pour qu'elle puisse être utilisée par les industriels agroalimentaires à l'avenir, afin de contrôler rapidement et facilement les propriétés organoleptiques des aliments tout au long de la chaîne de valeur et, si nécessaire, de les optimiser.

 

Enfin, la nouvelle méthode pourrait également être utilisée pour mettre fin à la fraude alimentaire. « En utilisant les profils de saveur identifiés, il serait possible de vérifier l'origine et le label de qualité des fabricants et de détecter les fraudes alimentaires », explique le profileur et chimiste des aliments, Andreas Dunkel.

 

Source : Eurekalert.org

COMPORTEMENT DES CONSOMMATEURS

Le coût élevé des « aliments santé » contribue à la malnutrition

Des chercheurs de The International Food Policy Research Institute (IFPRI) viennent de publier une étude dans The Journal of Nutrition, dans laquelle ils analysent les prix sur les marchés internationaux des aliments sains et des aliments considérés ‘moins sains’ (657 produits alimentaires dans 176 pays), et le lien avec la malnutrition. « Nos recherches montrent que la plupart des aliments sains sont nettement plus onéreux dans les pays les plus pauvres », explique ainsi Derek Headey, chercheur senior à l’IFPRI. « Nous savions que les enfants les plus pauvres à travers le monde ne consommaient pas assez d’aliments riches en nutriments. Nous savons maintenant un peu mieux pourquoi : les personnes les plus défavorisées sont confrontés à des systèmes alimentaires médiocres. Cette combinaison de faibles revenus et de prix élevés signifie qu'ils ne vont tout simplement pas acheter, et donc ingérer, suffisamment d’aliments riches en nutriments ». Les chercheurs ont par exemple noté que les œufs et le lait frais pouvaient être dix fois plus chers que les féculents. Or, le lien entre le prix du lait et les retards de croissance est extrêmement fort.

 

Ces résultats soulèvent un important objectif pour les recherches futures : comprendre pourquoi les prix des denrées alimentaires varient d'un pays à l'autre, et parfois au sein d'un même pays, et quelle est la meilleure façon de modifier les prix des denrées alimentaires de manière à améliorer les régimes et la nutrition dans les pays riches et les pays pauvres.

 

Source : NutraIngredients.com

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE - EMBALLAGE

Pour la détection des salmonelles, l'outil génomique apparaît comme un élément clé

L'approvisionnement alimentaire mondial deviendra plus sûr à mesure que l'industrie agroalimentaire adoptera la méthode du séquençage génomique à haute résolution. Cette volonté de rendre le séquençage omniprésent mènerait à une détection encore plus fiable des salmonelles.

 

Dans un article publié dans la revue Frontiers in Microbiology, des chercheurs de l'Université Cornell (Etats-Unis) et du Centre mondial de la sécurité alimentaire Mars (GFSC) à Beijing soulignent l’importance de l’utilisation de méthodes moléculaires (séquençage du génome entier) pour le sous-typage et la caractérisation de la salmonelle pour assurer la sécurité alimentaire. « La salmonelle est l'agent pathogène d'origine alimentaire qui a le plus grand impact sur la santé publique et l'économie mondiale. C'est l'une des principales causes de diarrhée dans le monde », a déclaré Martin Wiedmann, professeur de sécurité des aliments et membre du corps professoral du Cornell Institute for Food Systems. « La salmonelle peut être bénigne ou entraîner la mort, car sa gravité dépend des sérotypes de la salmonelle - et c'est ce que nous étudions ».

 

Grâce à la technique du séquençage génomique, les scientifiques peuvent identifier plus précisément une souche particulière de salmonelles et déterminer l'origine et le trajet de l'épidémie.

 

« Les aliments parviennent souvent au consommateur par le biais de chaînes d'approvisionnement de plus en plus complexes, ce qui crée de nombreuses possibilités de compromettre la sécurité des aliments. Des cas récents mettent en évidence la nécessité de renforcer les mesures de contrôle de la salmonelle dans l'industrie alimentaire, notamment le suivi rapide et précis des sources de contamination à l'aide d'outils de sous-typage appropriés », a déclaré le microbiologiste Silin Tang, auteur principal du document et chercheur au Mars Global Food Safety Center.

 

Source : Eurekalert.org

AGRICULTURE DURABLE

Il faudra des OGM pour nourrir la planète en 2050

Un rapport du World Resources Institute (WRI), publié le 17 juillet, indique que des changements urgents sont nécessaires dans le système alimentaire mondial pour faire en sorte qu'il y ait suffisamment de nourriture pour environ 10 milliards de personnes d'ici 2050. Pour atteindre cet objectif, le rapport indique qu'un certain nombre d'ajustements doivent être apportés, y compris l’accélération de l’utilisation des cultures génétiquement modifiées.

 

Selon WRI, les techniques de modification génétique ont permis de sauver la papaye Hawaiian Rainbow du ringspot virus. Elles pourraient également aider les tomates en Floride, le soja au Brésil ou encore les pommes de terre en Ouganda.

 

Le rapport indique que le "déficit alimentaire" de 56% entre la quantité produite en 2010 et la quantité nécessaire d’ici 2050 doit être comblé. Parmi les autres défis, il faut citer un « écart de terres » d'environ 1,48 milliard d'acres nécessaire à l'expansion de l'agriculture d'ici 2050 et un « écart d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre» de 11 gigatons entre les émissions de l'agriculture prévues en 2050 et le niveau nécessaire pour se conformer à l'Accord de Paris de 2016.

Pour contrer les réticences des consommateurs face aux OGM, il faudra cependant communiquer et les informer sur leur intérêt. L’approche de Soylent, qui produit des boissons substituts de repas, est intéressant dans ce cadre. L’entreprise communique depuis des années sur l’intérêt des OGM pour créer de la nourriture plus durable et nutritive pour l’ensemble de la planète.

 

Source : Fooddive.com

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