05 juil. 2016

Alimentation et santé, procédés alimentaires : les avancées de la recherche à votre service

Alimentation santé

« Que l’aliment soit ta première médecine », disait Hippocrate. Depuis l’empirisme d’hier, la science continue de progresser pour nous offrir les preuves de ce dicton. Des noix pour la santé du côlon, des framboises contre les risques cardiovasculaires, des cocktails de vitamines et minéraux pour ralentir les maladies neurodégénératives, et de l’amerturme pour améliorer la satiété : voici ce que nous démontrent les dernières recherches en « alimentation et santé ». Du côté des procédés alimentaires, des scientifiques questionnent la pertinence de supprimer les graisses pour limiter la prise de poids, et d’autres dévoilent l’intérêt du cuivre comme « brûle-graisse ». Après notre sélection de nouveautés « sensorialité » et « comportement des consommateurs » [lire l'article ici], voici votre veille scientifique « alimentation santé » et « procédés alimentaires »... pour vous mettre au point sur les avancées de la recherche en 10 minutes !

Alimentation et santé

Une étude internationale montre que la tendance sans-gluten va se développer

Une enquête menée par Nielsen, au niveau mondial sur les tendances alimentaires saines, et publiée en 2015 a montré que 21% des consommateurs à travers le monde ont mangé des produits sans-gluten, notamment 32% en Amérique latine, 28% au Moyen-Orient et en Afrique et 21% dans la région Asie-Pacifique.

« Nous représentons l'ensemble de l'industrie australienne, et faisons partie d'une voix collective puissante pour la nutrition et les avantages de céréales et de légumineuses dans les régimes australiens », a déclaré Mme Broom, diététiste et directrice générale du Grains and Legumes Nutrition Council (GLNC). Mais le conseil GLNC reconnaît qu'il a une bataille à mener avec le mouvement anti-gluten. Il a réalisé un sondage il y a deux ans sur les attitudes à la consommation de céréales et a trouvé que la consommation des aliments à base de céréales a chuté de près d'un tiers entre 2011 et 2014. Le sondage a également révélé que la majorité des Australiens ne respectaient pas les directives alimentaires pour la consommation de céréales.

De plus en plus de consommateurs se déclarent intolérants au gluten, ce qui diminue la consommation de céréales. Certains consommateurs ont supprimé les glucides de leur régime alimentaire, ce qui contribue également à cette diminution. « Les gens doivent comprendre que les céréales contiennent des éléments nutritifs essentiels vitaux pour la santé et sont aussi bons pour la santé à long terme », a continué Mme Broom. « Ils diminuent le risque de diabète et de maladies cardiaques, et les gens qui en consomment sont moins susceptibles de prendre du poids ».

Source principale : Fiona Mayers, « International study shows the trend of going gluten-free is growing », The Weekly Times, 25 mai 2016, Disponible sur internet (dernière consultation le 2 juin 2016): http://www.weeklytimesnow.com.au/agribusiness/cropping/international-study-shows-the-trend-of-going-glutenfree-is-growing/news-story/4a0addfe6595f1cf883c19c72be576a2

Les compléments alimentaires pourraient prévenir et inverser les dommages du cerveau vieillissant

Selon une nouvelle étude menée par McMaster University, un complément alimentaire contenant un mélange de trente vitamines et minéraux (ingrédients naturels largement disponibles) a montré des propriétés remarquables anti-vieillissement qui peuvent prévenir et même inverser la perte massive des cellules du cerveau. Les scientifiques croient que ce mélange pourrait un jour ralentir la progression des maladies neurologiques sévères telles que la maladie d'Alzheimer, l’ALS (sclérose latérale amyotrophique ou maladie de Charcot) et la maladie de Parkinson. « Les résultats sont spectaculaires », dit Jennifer Lemon, Research Associate au Département de Biologie, McMaster University et Auteur Principal de l'étude. « Notre espoir est que ce complément pourrait compenser certaines maladies très graves et, finalement, améliorer la qualité de vie.»

La formule, qui contient des ingrédients communs tels que les vitamines B, C et D, l'acide folique, l’extrait de thé vert, l'huile de foie de morue et d'autres nutraceutiques, a été conçue par des scientifiques dans le département de biologie, McMaster University, en 2000. Une série d'études publiée au cours de la dernière décennie a montré ses avantages chez les souris normales et celles qui sont spécifiquement élevées pour ce type de recherche parce qu'elles vieillissent rapidement, atteignant des baisses spectaculaires de la fonction cognitive et motrice en quelques mois.

Source principale : Lemon Jennifer & Aksenov Vadim, « dietary supplement may prevent and reverse severe damage to aging brain, research suggests », McMaster University, 2 juin 2016

L’effet de l’amertume : elle active les hormones de l'intestin et freine l'apport alimentaire

Une nouvelle recherche présentée lors du sommet européen European Obesity Summit in Gothenburg (1-4 Juin) montre que l’extrait de plantes amères provenant de la Nouvelle Zélande peut diminuer l’apport alimentaire en stimulant la sécrétion par l'intestin des hormones peptidiques impliquées dans la régulation de l'appétit. Cette étude est menée par le Dr John Ingram et ses collègues du New Zealand Institute for Plant & Food Research Limited et de l’University of Auckland, Nouvelle Zélande.

Les méchanismes chémosensoriels de l’intestin, en particulier ceux qui sont impliqués dans la détection et le relais au cerveau de la composition chimique des aliments pendant la digestion, jouent un rôle important dans la régulation de l'appétit et la consommation alimentaire. Les chercheurs ont émis l'hypothèse que l'activation des récepteurs de l’amertume spécifiques qui sont exprimés dans tout le tractus gastro-intestinal par l'hormone sécrétant des cellules «entéroendocrine », pourrait également réguler la prise alimentaire en déclenchant la libération de satiété ou d'hormones « satiété », un mécanisme appelé par M. Ingram et ses collègues le « Bitter Brake ».

Dans chacun des trois jours de traitement, les participants jeûnant le soir ont reçu un petit-déjeuner d’environ 2 MJ d’énergie (578 calories) . Les traitements comprenant 500 mg d'extrait Amarasate™ ou un placebo ont été administrés dans des capsules résistantes gastriques ou dans des capsules d’hypromellose pour la libération intestinale ciblée (duodénale) ou de l'estomac (gastrique), respectivement. Le site d'action dans l'intestin est un élément clé du mécanisme "Bitter Brake". Pour maintenir un traitement à l’aveugle, des capsules placebo ont également été administrées dans le cadre de chaque traitement. L'apport énergétique a été enregistré lors d'un déjeuner ad libitum et d’une collation ad libitum , où l’on a demandé aux participants de manger jusqu'à ce qu'ils se sentent confortablement repus. Des échantillons de sang et des évaluations subjectives de l'appétit ont été pris tout au long de la journée. Cela a été suivi par un minimum d'une semaine de repos (« lavage »), période entre les traitements. Les auteurs ont constaté que, par rapport au placebo, la livraison gastrique et duodénale de l'extrait Amarasate™ a stimulé une augmentation significative dans les hormones intestinales peptidiques CCK, GLP-1 et PYY, tout en réduisant de manière significative l’apport énergétique ad libitum (le déjeuner plus la collation) de 911 kJ (218 calories) et 944 kJ (226 calories), respectivement. De même, aucun effet de traitement significatif n'a été observé pour toutes les évaluations subjectives de l'appétit ou des nausées.

Source principale : European Association for the Study of Obesity, « Bitter Brake activates gut hormones and suppresses food intake », 2 juin 2016.

Des noix pouvant améliorer la santé du côlon

Un rapport de UConn Health publié dans le Journal Cancer Prevention Research a montré que manger des noix pourrait changer les bactéries intestinales, ce qui pourrait supprimer le cancer du côlon. Une équipe de chercheurs de UConn Health et The Jackson Laboratory for Genomic Medicine a révélé que les souris qui ont mangé des aliments comme les noix, à raison de 7 à 10,5 % de l’apport calorique total ont moins développé le cancer du côlon. L'effet a majoritairement été découvert chez les rats, qui avaient 2,3 fois moins de tumeurs lorsqu'ils étaient nourris avec des noix. Cela équivaut à une alimentation humaine avec environ 30g de noix par jour.

Cette étude révèle que les noix peuvent également agir comme un probiotique pour rendre le côlon sain. Les noix ont un taux d’acides gras polyinsaturés important ainsi qu’un ratio élevé d'acides gras oméga-3 aux acides gras oméga-6, et des niveaux élevés d'une forme de vitamine E avec des propriétés anti-cancéreuses. D'autres études ont montré que les noix peuvent conjurer ou éloigner les maladies liées à l'alimentation et au mode de vie, y compris les maladies cardiaques, le diabète et les troubles neurologiques.

Source principale : Krieger Kim, « Walnuts may improve your colon health », University of Connecticut, 2 juin 2016.

Syndrome métabolique : des framboises pour réparer nos artères

Une étude menée par une équipe de l’Université de Corée (Séoul) a montré les bénéfices des framboises contre le risque cardiovasculaire. De l’extrait de framboise noire pourrait réduire la rigidité artérielle et augmenter la circulation des cellules progénitrices endothéliales qui vont réparer les artères endommagées. La framboise a déjà montré ses multiples bénéfices, dont ses capacités de prévention cardiovasculaire, métabolique et hépatique et ses propriétés anti-inflammatoires et anticancéreuses.

Les chercheurs coréens décrivent les résultats d’un essai contrôlé randomisé qui compare les marqueurs de syndrome métabolique chez 2 groupes de patients, l’un ayant reçu 750 mg / jour d’extrait de framboise et l’autre un placebo pendant 12 semaines. Leur analyse montre chez les patients « complémentés » des changements positifs dans l’index d’augmentation radiale, une mesure de la rigidité artérielle ; une réduction de la pression artérielle ; une meilleure circulation des cellules progénitrices endothéliales (ce qui peut contribuer à réparer les artères endommagées) et une amélioration de différents marqueurs de l’inflammation.

Source principale : Han Saem Jeong, et al., « Black Raspberry Extract Increased Circulating Endothelial Progenitor Cells and Improved Arterial Stiffness in Patients with Metabolic Syndrome: A Randomized Controlled Trial », Department of Cardiology, Cardiovascular Center, Korea University Anam Hospital, Seoul, Korea, 13 avril, 2016, Disponible sur internet (dernière consultation le 15 juin 2016): http://online.liebertpub.com/doi/abs/10.1089/jmf.2015.3563?journalCode=jmf

Formulation des aliments, process

Alimentation : et si supprimer les graisses était mauvais pour la santé ?

La Public Health Collaboration, un Institut Indépendant britannique, réfute les recommandations officielles relatives aux régimes à faible teneur en matières grasses. Selon eux, il serait important de préférer les aliments naturels et de tabler sur la variété de leurs apports nutritionnels. Ils ont contesté les trois recommandations de base, celle d’éviter les matières grasses saturées, de respecter des apports d’au moins de 35% exempts de matières grasses et de réduire la quantité de certains hydrates de carbone (principalement les sucres), et de veiller globalement à leur qualité (fibres). Ces experts ont mis en évidence des données d’études qui montrent que l’apport en graisses saturées n’est pas associé au risque de maladie cardiovasculaire. D’après eux, les produits laitiers riches en matières grasses ne sont pas liés à l’obésité, au risque cardiovasculaire et/ou au diabète.

Pour eux, réduire les apports en glucides permet une perte de poids plus importante que réduire les apports en matières grasses. Leur recommandation est donc à nouveau de préférer les aliments naturels, aux aliments transformés.

Source principale : National Health Service, « Alimentation : et si supprimer les graisses était mauvais pour la santé », 23 mai 2016, Disponible sur internet (dernière consultation le 15 juin 2016) : https://www.santelog.com/news/obesite/alimentation-et-si-supprimer-les-graisses-etait-mauvais-pour-la-sante-_15807_lirelasuite.htm#lirelasuite

Manger des fibres pour vivre sainement et longtemps

 

L'étude, dirigée par Dr. Bamini Gopinath, Doctorante, du Westmead Institute for Medical Research en Australie, a porté sur le lien entre la consommation d'une alimentation riche en fibres avec un vieillissement réussi. Elle a montré que l'apport d’une bonne quantité d'aliments contenant des fibres, contenues dans les pains, les céréales et les fruits, pourrait favoriser une bonne santé et la longévité.

Afin d'explorer le lien entre la nutrition (en glucide) et le vieillissement, Dr Gopinath et ses collègues ont analysé les données de la Blue Mountains Eye Study, une étude, basée sur la population, qui a examiné plus de 1 600 adultes, tous âgés de et plus de 50 ans, pour déterminer la prévalence d'une maladie oculaire appelée le glaucome à angle ouvert et l'hypertension oculaire, connue comme l'hypertension oculaire dans les sciences médicales. Après avoir examiné les facteurs, tels que la consommation d'un individu en glucides, l'apport total en fibres, l’indice glycémique (IG), la charge glycémique (GL), et la consommation de sucre, les chercheurs ont constaté que parmi tous les facteurs, l’apport en fibres était le seul qui présente le plus grand impact sur le « vieillissement réussi ».

« Essentiellement, nous avons constaté que ceux qui avaient la plus grande consommation de fibres ou de fibres totales avaient presque 80 % de chances de plus de vivre une vie longue et saine sur un suivi de 10 ans. Autrement dit, ils étaient moins susceptibles de souffrir d'hypertension, de diabète, de démence, de dépression et d’incapacité fonctionnelle », a ajouté Dr Mme Gopinath. Les fibres peuvent généralement être trouvées dans les fruits comme les fraises, les framboises, les oranges, les bananes, les poires et les pommes; dans les céréales, le pain et les pâtes, ainsi que dans les noix et les graines, et dans les légumes comme le brocoli, les feuilles de navet, les artichauts, le maïs, les poires vertes, et les choux de Bruxelles.

Source principale : Rondon Diego, « Eat Fiber to Live a Long and Healthy Life, Study Suggests », Health Newsline, Disponible sur internet (dernière consultation le 15 juin 2016) : http://www.healthnewsline.net/eat-fiber-live-long-healthy-life-study-suggests/2535532/

Le cuivre est un élément clé pour brûler des graisses

 

Une équipe de chercheurs dirigée par Chris Chang, scientifique au Department of Energy’s Lawrence Berkeley National Laboratory (Berkeley Lab) et à l’University of California, a trouvé que le cuivre jouait un rôle clé dans une métabolisation des graisses. Au cours de la dernière décennie, le cuivre a attiré de plus en plus l'attention pour son rôle dans certaines fonctions biologiques. Le cuivre est nécessaire pour former des globules rouges, absorber le fer, développer le tissu conjonctif et soutenir le système immunitaire.

« Nous constatons que le cuivre est essentiel pour briser les cellules graisseuses de sorte qu'elles peuvent être utilisées pour l'énergie », a déclaré Chang. « Il agit comme un régulateur. Plus de cuivre, Moins de graisse. Nous pensons qu'il serait utile d'étudier si une carence en cet élément nutritif pourrait être liée à l'obésité et aux maladies liées à l'obésité ». Selon le Food and Nutrition Board de l’Institute of Medicine, les besoins estimés en cuivre en moyenne pour un apport nutritionnel d'un adulte est d'environ 700 microgrammes par jour. La Food and Nutrition Board a également constaté que seulement 25% de la population américaine absorbe suffisamment de cuivre par jour. « Le cuivre n’est pas quelque chose que le corps peut produire, donc nous en avons besoin à travers notre régime alimentaire », a déclaré Chang. « Le régime alimentaire américain typique ne comprend pas beaucoup de légumes-feuilles vertes. Au contraire, les régimes asiatiques, par exemple, ont beaucoup plus d'aliments riches en cuivre ».

Source principale : Chang Chris, « Copper is key in burning fat », Lawrence Berkeley National Laboratory, 6 juin 2016.

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