12 avr. 2016

Financement par crowdfunding : et si vous vous laissiez-vous (em)porter par la foule

 Financement par crowdfunding

Dans l’univers de la FoodTech, on connaît actuellement un grand foisonnement – tous les jours, des jeunes pépites de ce secteur réussissent le pari de se connecter à des sources de financement en mesure de contribuer au décollage de leurs projets. Les sources de financement sont multiples, nous les avons évoqué dans notre article de blog précédent : outre les traditionnels banques et fonds d’investissement, parfois frileux, existe une solution relativement nouvelle et en vogue - le crowdfunding. En français, le financement participatif. A l’occasion de ma participation au Club Créateurs-Entrepreneurs de PREMICE du 22 mars dernier portant justement sur ce mode de collecte, j’ai pu bénéficier des retours d’expériences de plusieurs start-ups de l'agroalimentaire dont notre membre Novolyze, fournisseur de solutions de sécurité alimentaire, et découvrir des acteurs du secteur. Bref, le crowdfunding n’a plus de secrets pour moi. Et si vous lisez la suite, il n’en aura bientôt plus pour vous non plus ! Vous vous posez des questions ? Voici les réponses.

Quel est le principe du crowdfunding exactement ?

Commençons par un mini-cours d’anglais. Crowd signifie foule et funding financement. Le crowdfunding, c’est donc la démarche consistant à faire financer son projet par la foule. Ce mode de financement ne vient pas se substituer aux méthodes classiques (prêts, etc) mais plutôt les compléter. Disons que c’est une autre façon pour les entreprises (et les particuliers) de récolter des fonds et concrétiser leurs projets.

Il existe 4 types de financement participatif :

  • Le don : une personne physique ou morale donne une somme sans rien attendre en retour (plutôt pour des actes associatifs ou des projets personnels)
  • Le prêt : une personne physique prête une somme afin de financer un projet ; la somme prêtée doit être rendue avec ou sans intérêts, c’est au porteur de projet d’en décider
  • L’equity crowdfunding : une personne physique ou morale accepte d’investir dans un projet à condition d’acquérir des parts dans l’entreprise financée directement ou indirectement
  • La récompense : une personne physique ou morale donne une somme en échange d’une récompense.

Qu’est-ce que cela me rapporte ? Hormis les fonds, la construction d'une communauté...

Les bénéfices à tirer de ce genre de collecte de fonds sont multiples. D’emblée, on pense à l‘apport qu’il vous permet de constituer en vue d’une demande de prêt bancaire, de subvention, de mécénat ou de sponsoring. Mais cela va bien au-delà. Mener une opération de crowdfunding revient à tester l’appétence des particuliers pour votre projet et par la même à vérifier l’existence d’un marché.

Autre avantage : par son concept même, le financement participatif entraîne la mobilisation des participants voire la véritable constitution d’une communauté autour de vous. Pour mettre toutes les chances de son côté et s’assurer une large visibilité, mieux vaut donc sélectionner comme média relais un réseau social plébiscité par la cible visée.

Comment réussir sa collecte ? Un réseau et des visuels...

AVANT

Avez-vous une idée claire de votre projet ? Etes-vous capable de le pitcher en quelques phrases ? Vous devez être capable de répondre oui à ces deux questions avant de vous lancer. Du temps et de l’énergie, voilà ce dont vous allez aussi avoir besoin (à chaque étape, d’ailleurs) ainsi qu’une connaissance approfondie d’internet et des réseaux sociaux. Un conseil : mettez-vous à jour, lisez des articles sur des collectes menées de mains de maitre. Pourquoi pas celles de membres de Vitagora comme Algama (microalgues comestibles) ou Jimini’s (insectes à déguster). Et, si possible, partagez-vous les rôles entre les différents membres de l’entreprise. C’est également le moment de structurer votre réseau car vous allez le solliciter prochainement, du moins les personnes que vous auriez identifiées comme pertinentes…

Je vous recommande de faire financer ce qui correspond au cœur de métier et touche directement les consommateurs (pré-séries d’un produit, achat de matériel pour produire). Vous aurez du mal à captiver la foule autour de la création d’un site internet ou de la rémunération de salariés. Pour ce faire, ne négligez pas la phase de calculs. Tous les coûts liés à la collecte doivent entrer en ligne de compte, notamment la commission de la plateforme, la TVA, les contreparties et le budget communication.

Pour transmettre votre message, sachez qu’une vidéo est toujours plus impactante qu’un long texte. Mais attention à sa qualité et à sa durée (1 à 2 min max). Dans le même esprit, soignez la qualité des visuels destinés à capter l’attention des internautes tout comme le contenu textuel de l’email de présentation de la démarche.

PENDANT

Lancer une collecte, c’est bien. L’animer, c’est mieux. Vos donateurs apprécieront d’être contactés par vous une fois leur contribution effectuée. Ce geste valorisant viendra conforter leur adhésion à votre projet. Et pourra, à travers leurs éventuelles remarques et suggestions, vous aider à améliorer votre produit avant sa mise sur le marché.

Pensez à organiser par ailleurs un événement en milieu de collecte pendant le creux des dons de façon à relancer l’émulation. Urbanleaf, spécialiste dijonnais du potager aquaponique urbain, présent à l’événement pour apporter son témoignage, a par exemple mené deux opérations de street marketing : une distribution de salades gratuites à la sortie d’un marché accompagnée d’un flyer et la tenue d’un stand en centre-ville.

APRES

Pas question d’abandonner ses donateurs ! Il faut continuer à communiquer car l’un de vos objectifs reste de fédérer une communauté. Et cela commence par leur envoyer sans attendre leur contrepartie. Puis à les tenir informés de vos actualités.

Si la collecte n’a pas atteint les objectifs escomptés, rien ne vous empêche de retenter le coup quelques mois plus tard après avoir analysé les causes de cet échec. Des contreparties insuffisantes ? Un manque d’investissement en communication ? Des cibles mal définies ? Selon Anaxago, plateforme de crowdfunding dont les cofondateurs ont participé à une table ronde, les mots-clés sont : anticipation, communication, transparence et empathie envie l’investisseur.

Quel est le rôle de la plateforme ?

Justement penchons-nous sur le cas de cette entreprise pour comprendre à travers elle comment fonctionne une plateforme. Anaxago prélève une commission de 10% sur les montants des financements et en reverse 50% dans les projets. Elle reçoit environ 120 dossiers par mois et effectue une sélection. Cette étape de qualification dure 2 à 4 semaines. Intervient ensuite la campagne proprement dite pendant 30 à 90 jours. Enfin, un comité stratégique assure un suivi sur 5 ans.

Novolyze, fournisseur de solutions de sécurité alimentaire membre du réseau Vitagora a recouru aux services d’Anaxago en 2015 pour réaliser son premier tour de table. Il a combiné cette levée de fonds avec une campagne de relations presse. Au total, une centaine d’investisseurs ont cru au projet. Et vu le développement de cette start-up depuis, ils ont eu raison ! D’après la plateforme, les donateurs composent une population relativement hétérogène : on dénombre des jeunes cadres sensibilisés à l’entrepreneuriat, des cadres supérieurs qui souhaitent investir autrement et vivre l’entrepreneuriat par procuration ou encore des anciens chefs d’entreprise ayant le goût du risque.

Il existe en Bourgogne une plateforme à visée régionale et dédiée aux projets solidaires appelée Graines d’Actions. Portée par le Groupement d’Accompagnement de l’Innovation Sociale (GRAIS), elle repose sur le principe du don avec contrepartie et s’intéresse principalement aux projets à plus-value sociale, sociétale ou environnementale. C’est sur cette plateforme qu’Urbanleaf a réuni, sur 50 jours, 24000€.

Pour en savoir plus

Voici déjà fourni une foule (!) de renseignements mais si vous avez envie d’aller plus loin pour construire votre parcours de levée de fonds, nous sommes à votre disposition. Contactez-nous : vitagora@vitagora.com.

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Vous pouvez joindre cette cellule de crise pour toute demande relative à ce sujet au 06 72 39 66 96, Tom Vaudoux, ou par email, au elisabeth.lustrat@vitagora.com.

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