15 mars 2021

Tendances en petfood : miroir des attentes en alimentation humaine

Crédits photo : Unsplash

 

Avec 14 millions de chats, plus de 7 millions de chiens (selon une étude Facco/Kantar 2018), et des millions de poissons, oiseaux, et autres petites bêtes, 1 foyer français sur 2 possède un animal de compagnie.

Flexitarisme, végétarisme voire véganisme, naturalité, sans gluten… si les tendances de consommation de l’alimentation humaine sont de plus en plus l’expression d’une hyper-spécialisation des régimes alimentaires, qu’en est-il au rayon « petfood » ? Et pour quelle prise en compte des besoins nutritionnels des animaux domestiques ?

Panorama des tendances et innovations alimentaires pour nos compagnons à 4 pattes.

 

Petfood : l’état du marché en France

Selon le Xerfi, le marché du petfood en France est estimé à plus de 4 milliards d’euros, et les ventes auraient augmenté de 48% en 10 ans (source). Chaque année, les Français dépenseraient 800€ en moyenne pour leurs compagnons à quatre pattes – un budget essentiellement constitué par les dépenses alimentaires. En parallèle, selon la Facco, l’industrie française de l’alimentation animale, qui représente 39 unités de production, a vendu 1 204 748 tonnes de produits en 2020 (dont 48% à l’export) (source).

Pas étonnant lorsque l’on sait qu’en France, 97% des propriétaires de chiens et 99,5% des propriétaires de chats achètent des aliments industriels pour leurs animaux – que ce soit pour les utiliser de façon exclusive (57% chez les propriétaires de chiens et 81% chez les propriétaires de chats), ou de façon mélangée à d’autres produits alimentaires (respectivement 40% et 19%) (étude Facco/Kantar).

Mais qui dit « aliments industriels » ne dit pas nécessairement « offre uniformisée ». Au contraire même : véritable miroir des tendances de l’alimentation humaine, le petfood se segmentarise selon des exigences de plus en plus soutenues par les acheteurs… en termes de personnalisation, de santé, mais aussi de naturalité, voire, chose plus surprenante pour l’alimentation animale, de végétalisation.


La naturalité a du chien

La naturalité est sans aucun doute une forte tendance du côté de l’alimentation humaine. En effet, selon une étude Kantar WorldPanel de 2019, 84 % des Français préféraient choisir un produit ayant le plus d’ingrédients naturels (source : LSA). Selon une étude ScanUp d’avril 2020, 73% des consommateurs français seraient également prêts à payer plus cher un produit « 100% naturel », c’est-à-dire répondant à ces deux critères : peu transformé (84% des réponses) et sans additif (77%) (source).

Sans surprise, la tendance à la naturalité se retrouve également du côté petfood : 90 % des propriétaires d’animaux de compagnie vérifient la composition des aliments de leurs animaux, et 35% d’entre eux se tournent vers des produits labellisés bio. Et si le segment de la naturalité ne représente encore qu’1% du marché du petfood, il évolue rapidement : + 40 % dans les grandes surfaces spécialisées et + 20 % dans les grandes surfaces alimentaires en 2019. Selon Charlotte Mounier-Baronnier, directrice marketing d’Ultima, la naturalité représente d’ores et déjà 30% du marché petfood aux Etats-Unis (source : LSA).

De nombreuses initiatives voient le jour en réponse à cette attente. Par exemple, Nestlé Purina s’est engagé à supprimer les colorants artificiels de tous ses produits : si tel était déjà le cas pour les produits d’alimentation complète (croquettes, pâtées…), l’objectif a été atteint en 2020 pour les friandises également. Ainsi, en 2018, seulement 84 tonnes de colorants artificiels ont été utilisées, contre 125,2 tonnes en 2017... soit une baisse de 32,8 % en seulement un an. De son côté, Mars Petcare lance Crave, une gamme composée essentiellement à base de viande (alors que les croquettes classiques ne dépassaient parfois pas 17% de viande), prônant un retour à l’alimentation ancestrale et aux origines primitives des chats et chiens, ou encore Nutro, une version « clean label » de la croquette avec une composition sans OGM, et avec 70 % d’ingrédients d’origine animale et des viandes fraîches

Des initiatives de services voient le jour également : ainsi, si les maîtres peuvent utiliser Yuka, ScanUp ou Siga pour surveiller la composition de leur alimentation, ils peuvent également suivre celle de leurs animaux avec l’application Gamelle.

C’est également en réponse à cette recherche de naturalité que le mouvement « barf » (pour « Biologically Appropriate Raw Food ») se développe en Europe et en Amérique du Nord : il s’agit d’une alimentation « faite-maison », à base de viande crue, d’os, d’abats crus, de légumes crus et d’huile végétale, sensée se rapprocher le plus possible de l’alimentation des animaux à l’état sauvage.


 

Santé : leur donner le meilleur, tout au long de la vie

Selon une étude Xerfi réalisée en 2020, les produits santé/bien-être mènent la danse des lancements de nouveaux produits sur le marché du petfood (source). Personnalisation pour correspondre à des besoins spécifiques, sans allergènes, ou même pour booster la santé physique et cognitive par des compléments alimentaires : le petfood promet désormais aux propriétaires d’animaux de compagnie d’assurer la pleine santé de leurs animaux préférés.

Dans cet esprit, Purina a mis au point des croquettes permettant d’amenuir le déclin cognitif chez les animaux d’âge senior. En parallèle, face aux formats peu pratiques qu’offre actuellement le marché des compléments alimentaires pour animaux (poudres, gélules), de nombreuses start-ups lancent leurs propres gammes. Par exemple, Flouf propose des compléments alimentaires pour chiens sous la forme de petites bouchées molles et appétentes, permettant de lutter contre les carences des animaux (vitamines, omégas, etc.). Veeto est une autre start-up française développant des compléments alimentaires « boosters » à base de super-aliments et personnalisables selon les typologies de chiens

La personnalisation de l’alimentation santé des animaux se retrouve également chez les chats : la start-up française Caats propose des aliments « super-premium », adaptés selon un algorithme en termes de recettes et de dosages, aux profils de chaque chat.

 


Le flexitarisme a du flair

Aussi paradoxal que cela soit, alors que certaines gammes (re)valorisent leur teneur en viande en prônant un retour aux besoins primitifs des animaux, la tendance au flexitarisme et à la diversification des ressources en protéines se retrouve également en petfood.

Encore émergente en France pour l’alimentation animale, cette tendance est déjà affirmée au Royaume-Uni. Selon une étude Mintel de 2020, 34% des propriétaires britanniques de chiens pensent qu’un régime à base de protéines végétales serait bénéfique à leurs animaux (source) – une idée d’autant plus affirmée chez les jeunes propriétaires. Ainsi, 58% des propriétaires de 16 à 24 ans pensent plus sain de limiter la viande rouge dans l’alimentation de leurs chiens, et 40% seraient favorables à des menus à base de protéines végétales – contre respectivement 30% et 21% chez les plus de 45 ans.

Diversifier les protéines dans les régimes animaliers vise majoritairement deux objectifs : la diversification nutritionnelle, et la préservation des ressources environnementales, la production de viande étant réputée trop énergivore. On retrouve ainsi des aliments petfood à base d’insectes : par exemple, avec la marque Tomojo, qui propose des aliments pour animaux de compagnie à base d'insectes, pour répondre directement à cette conscience environnementale.

Pour aller plus loin encore, et répondre aux comportements alimentaires les plus extrêmes des propriétaires d’animaux de compagnie, une offre végane pour chiens et chats se développe : Green Petfood VeggieDog, Yarrah Bio Vega, ou encore Forza 10 Every Day Bio – bien que ce dernier reconnaisse le caractère indispensable de la viande dans un régime pour chien ou chat. En effet, Une étude menée chez les chiens en Allemagne, Suisse et Belgique a établi que, sous un régime végétarien, ils étaient plus de 50 % à présenter des carences. Aussi, les propriétaires souhaitant apporter un régime végétarien à leurs animaux, par considération pour la préservation des ressources environnementales ou au regard des conditions d'élevage, devront être accompagnés pour garantir des apports nutritionnels adéquats à leurs animaux, et notamment en taurine (indispensable pour les chats), arginine, lysine, méthionine, tryptophane, fer, calcium, zinc, vitamine A et certaines vitamines du groupe B2,3. Une opportunité de plus en faveur des compléments alimentaires ?

 

Pour aller plus loin

Dernière tendance majeure en alimentation humaine que l’on retrouve en petfood : la diversification des circuits de distribution. Ainsi, si les grandes surfaces comptabilisent 59% du marché, les ventes du e-commerce atteignent désormais 8% du marché (source : LSA). Une hausse non-négligeable au regard de la progression réalisée : en 2010, les ventes en ligne pour le petfood ne constituaient que 1% du marché.

Le petfood représente donc de belles opportunités d’innovation : que ce soit en termes de circuits de distribution ou de développements R&D. A lire également pour aller plus loin :

Et pour continuer votre veille en innovation agroalimentaire, abonnez-vous à notre blog pour ne manquer aucune publication (environ 2 à 3 envois par mois) !

 

 

1 commentaires

Partagez votre opinion

Cayuela

23 mai 2023 à 11h23

RAS

LE COVID-19 : INFORMATION IMPORTANTE

Compte-tenu des mesures prises par le gouvernement, concernant la situation sanitaire liée à la propagation du virus COVID-19, toutes les réunions physiques, manifestations, et visites en entreprise sont à nouveau suspendues à partir du vendredi 30 octobre 2020 à minima jusqu'au 1er décembre.

Cependant, tout comme lors du confinement de printemps, toute l’équipe Vitagora adopte des mesures de télétravail et reste entièrement disponible pour répondre à vos questions et demandes liées aux services et actions proposés par Vitagora.

Nous vous rappelons qu’une cellule de crise au sein de Vitagora liée à l’impact du COVID-19 sur l’activité de nos entreprises agroalimentaires régionales, en lien avec l’ANIA et les autorités régionales, est toujours en place.

Vous pouvez joindre cette cellule de crise pour toute demande relative à ce sujet au 06 72 39 66 96, Tom Vaudoux, ou par email, au elisabeth.lustrat@vitagora.com.

Nous utilisons des cookies afin de mesurer l’audience de notre site et d'optimiser votre expérience utilisateur. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez la politique d’utilisation des cookies.

J'ACCEPTE EN SAVOIR PLUS