13 avr. 2021

Bio, sans OGM… Comment garantir la conformité de votre sourcing agricole ?

 

Les consommateurs français sont de plus en plus soucieux de l’impact de leur alimentation sur leur santé et sur l’environnement. C’est ce qui ressort largement de l’étude Kantar World Panel 2020 : 79% des Français craignent en effet que les aliments qu'ils mangent nuisent à leur santé, et 67% disent avoir modifié leurs pratiques de consommation par conscience environnementale. Face à cela, plusieurs labels de qualité séduisent les consommateurs : par exemple, le bio, ou encore le label « sans OGM ».

Pourtant, la confiance des consommateurs envers ces labels, à l’instar de celle envers les marques alimentaires, est fragile. Ils sont ainsi 48% à avoir des doutes sur la conformité des produits bio (source : Agence Bio). Quelle garantie les professionnels de l’agroalimentaire peuvent-ils apporter quant à la conformité et l’authenticité de leurs produits bio ou sans OGM ? Des exemples d’innovation à lire ci-dessous.

 

Des consommateurs en attente de garantie

Le marché du bio représentait 11,9 milliards € de chiffre d'affaires en 2019. L’Agence Bio estime que 90% des Français ont consommé, au moins occasionnellement, des produits bio en 2020, et même 13% chaque jour. Différentes raisons poussent les consommateurs à se tourner vers le bio : la préservation de l’environnement (86% des Français), ou la préservation de la santé (81% des Français).  

En dehors du label bio, d’autres étiquetages séduisent les consommateurs soucieux de l’impact de leur alimentation sur leur santé et de l’environnement : c’est le cas notamment du label « sans OGM » (autorisé par un décret datant de 2012 – en savoir plus ici). Et pour cause : selon le Baromètre 2019 de l’IRSN, 57 % des Français estiment les OGM dangereux, et 86% sont pour l’interdiction totale des cultures OGM.    

Pour autant, si ces labels semblent offrir une première garantie, ils ne suffisent plus en tant que tels : 48% des consommateurs de produits bio ont des doutes quant à leur conformité, et 60% des Français aimeraient en savoir plus sur la réglementation et le contrôle des produits bio (source : Agence Bio).  D’après une étude du groupe Kantar TNS en 2018, 70% des Français estiment que les entreprises ne sont pas respectueuses des consommateurs.

Les professionnels de l’agroalimentaire ont donc un rôle à jouer pour garantir la conformité de leurs produits bio ou sans OGM auprès de leurs consommateurs.

 

Sourcing sans OGM : les exemples du colza et du soja

En février 2020, le conseil d’Etat français a acté la classification des variétés de colza appelées « colza clearfield », comme un « organisme obtenu par mutagenèse »  – interdisant par là même leurs commercialisation et culture sur le territoire français (accéder au texte officiel ici).

Dr. Konstantin Rizos, technical director au sein de FOODCHAIN ID TESTING GmbH, explique : « les variétés de colza Clearfield, très largement utilisées au Canada, en Australie, et dans d’autres parties de l’Europe, ont été rendues tolérantes aux herbicides par mutagénèse des cellules in vitro, pour permettre de détruire les mauvaises herbes facilement sans impacter la pousse de la culture. Dès lors que le gouvernement français a évoqué l’interdiction de cette variété en France, il est devenu indispensable, pour l’industrie agroalimentaire, de disposer d’outils leur permettant de prouver que le colza Clearfield n’est pas présent dans leur sourcing ».

« Mais jusqu’à présent, il n’existait pas de tests permettant de détecter la présence de colza Clearfield dans des champs cultivés – et donc, d’en garantir l’absence », précise-t-il. Pour que les professionnels de l’agroalimentaire impliqués aux cultures du colza puissent répondre aux nouvelles exigences légales françaises, Konstantin Rizos et son équipe ont travaillé au développement d’une méthode innovante de tests. « Il s’agit d’une méthode de PCR quantitative en temps réel, accréditée (ISO 17025) pour la détection des 2 points de mutations caractéristiques des variétés hybrides de colza Clearfield – et absentes dans la variété de colza conventionnel », explique Konstantin Rizos.

Pour d’autres cultures, il est également possible d’adosser un outil de traçabilité tout au long de sa chaine de valeurs, pour apporter une preuve vérifiable de son label « sans OGM ». Par exemple, pour la question du soja, il existe un outil de traçabilité adossé à la certification ProTerra (une certification largement reconnue à l’international pour tous les produits issus de l’agriculture durable), qui permet, par encodage informatique, de vérifier à chaque étape de la chaine, si chaque lot certifié (soja, sucre, etc.) est bien conforme (en savoir plus dans cet article).

 

Garantir l’authenticité du bio : un projet collaboratif lancé

Du côté du « bio », Food Chain ID a également mis au point un système de détection des hybrides CMS (stérilité mâle cytoplasmique) à destination des professionnels : « les CMS ne sont pas des OGM mais ces variétés sont rejetées par de nombreuses associations biologiques. Ces tests sont un outil incontournable pour tous les acteurs de l’industrie agroalimentaire qui souhaitent garantir la traçabilité des ingrédients destinés à des produits bio », explique Konstantin Rizos dans cet article à lire sur vitagora.com (exclusivité adhérents – se connecter).

Du côté des consommateurs, ceux-ci attendent de plus en plus une garantie d’authenticité. Pourtant, au-delà des moyens de traçabilité et de certification déjà mis en œuvre, il n’existe actuellement aucune solution analytique permettant de vérifier le respect de la spécification du cahier des charges du bio, et fournissant un faisceau d'indices suffisant permettant aux professionnels et aux consommateurs d’être entièrement certains de l'authenticité de la nature bio des produits. Le projet TOFoo (pour « True Organic Food ») vise justement à répondre à ce besoin.

Labellisé par Vitagora, et financé dans le cadre du PSPC (Projet Structurant Pour la Compétitivité), ce projet réunit pour une durée de 5 ans 10 partenaires industriels et académiques : Eurofins, Thermo Fisher Scientific, Myriade, Atol C&D, Bonduelle, les laboratoires GEPEA et le CEISAM de l'Université de Nantes, l’Institut Polytechnique UniLaSalle et le Groupe de Recherche en Agriculture Biologique.

Lancé en septembre 2020, ce projet d’innovation permettra de développer des méthodes et des outils garantissant le respects des pratiques autorisées en bio, tout au long de la chaine, pour les produits végétaux (fruits, légumes, céréales) et les produits laitiers. Sont notamment attendus :

  • Des appareils portables d’analyse, pour réaliser des contrôles rapides, fréquents, directement sur site. Ils permettront d’obtenir des pré-alertes sur l’intégrité des produits.
  • Des méthodes d’authentification en laboratoire, fiables et robustes, pour vérifier les pré-alertes ou pour réaliser des tests lors des plans de contrôle qualité et des audits des opérateurs bio.

 

L’innovation continue

Réduire l’impact des cultures et de la production agroalimentaire sur l’environnement et sur la santé des consommateurs : si ceux-ci ont de fortes attentes, les professionnels du secteur s’engagent dans l’innovation pour y répondre – que cela passe par des méthodes permettant de garantir la conformité « bio » ou « sans OGM », mais aussi par des moyens alternatifs pour réduire le recours – et l’impact – des pesticides de synthèse. Par exemple, en décembre 2020, le projet d’innovation européen NOVATERRA, dans lequel est impliqué Vitagora, a démarré. Celui-ci a pour objectif d’élaborer de nouvelles stratégies intégrées pour réduire l'impact négatif des pesticides dans les oliveraies et vignobles méditerranéens (en savoir plus ici).

Pour en savoir plus sur le sujet, vous pouvez me contacter par e-mail : eugenie.cornu@vitagora.com. Et pour continuer votre veille en innovation agroalimentaire, abonnez-vous à notre blog pour ne manquer aucune publication (environ 2 à 3 e-mails par mois) !

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