31 mai 2022

Emballages alimentaires : quel renouveau pour la consigne ?

 

Comme nous en parlions dans ce dossier de l’observatoire des tendances en accès libre, la prise de conscience concernant l’impact environnemental des déchets est désormais collective : de la part des consommateurs, mais également des professionnels. Selon OpinionWay, 84% des Français estiment que la réduction des emballages en plastique à usage unique doit devenir prioritaire. En outre, de nouvelles réglementations incitent les acteurs du packaging et de l’agroalimentaire à proposer des solutions alternatives.

Parmi ces solutions, la question de la consigne des emballages en verre refait surface.

 

Consigne ou réemploi : quelle différence ?

Tout d’abord, je tiens à faire une distinction entre la « consigne » et le « réemploi ». Ces deux termes possèdent leur définition au regard de la juridiction française, et ne peuvent être employés l’un pour l’autre.

  • « Réemploi » : toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui ne sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus (Article L541-1-1 du Code de l’Environnement).

 

  • « Consigne » : tout système de collecte des emballages en vue d’un réemploi, d’une réutilisation ou d’un recyclage, dans lequel le consommateur perçoit, lorsqu’il rapporte un emballage, une somme d’argent équivalente au montant supplémentaire qu’il a payé au moment de l’achat d’un produit contenu dans un emballage consigné ou une gratification (Assemblée Nationale, 3 mars 2021, amendement n°3101, article 12)

 

La consigne : prête à refaire surface ?  

En France, 5,4 millions de tonnes d’emballages ménagers ont été mis sur le marché en 2020, dont 68% ont été recyclés (source : ADEME). Ces emballages sont majoritairement en verre (48,3% des emballages ménagers), mais aussi en plastique (à 22%), en papier ou carton (à 21,4%).

En parallèle, selon une étude menée par WWF France en 2019, 88 % des consommateurs français souhaiteraient la mise en place d’un système de consigne permettant le réemploi des bouteilles et emballages. Très courante en France dans les années 1950 (notamment pour les bidons de lait et les boîtes à œufs), la consigne reste aujourd’hui encore la pratique majoritaire de certains territoires : en Allemagne, où environ ¾ des bouteilles sont consignées (moins d’1/3 en France), mais aussi en Alsace, où l’usage répandu de la consigne permet une logistique solide à travers la boucle « producteurs-distributeurs-consommateurs ».

Remise au goût du jour dans la France entière avec le développement du vrac, l’acceptation des consommateurs à réemployer les emballages, et la recherche d’alternatives au « tout à jeter », la consigne séduit à nouveau les professionnels de l’alimentaire. Mais la consigne des années 2020 ne peut être la même que celle des années 1950 : mobilité des citoyens, décentralisation de la production alimentaire, circuits de distribution interrégionaux voire internationaux, et habitudes alimentaires différentes, réglementations qualité, etc., créent un environnement socio-économique  avec de nouveaux défis.

Quelques exemples d’initiatives de structuration d’une filière

Si les initiatives de produits consignés (par exemple, Blédina ou Coca Cola), c’est bien la structuration d’une filière dédiée qui permettra à l’ensemble des acteurs professionnels, de la production et de la distribution alimentaire, de s’emparer du concept. A travers la France, structures territoriales et acteurs privés se lancent dans des initiatives de structuration et de professionnalisation de la consigne.

L’association J’aime Mes Bouteilles est née à Lons-le-Saunier (Jura) en 2016, sous l’impulsion de l’espace communautaire de Lons agglomération engagé dans le zéro déchet. Fondée avec les acteurs locaux de l’économie sociale et solidaire, et portée par le Clus'Ter Jura, son ambition est de raviver la consigne sur le territoire lédonien. J’aime Mes Bouteilles intervient à travers toute la chaîne de valeur de la bouteille : fournir des bouteilles réemployables standardisées, un logo national « réemploi », collecte, lavage, et redistribution aux producteurs. En savoir plus dans cet article. Des initiatives similaires de filière ont vu le jour ailleurs en France : par exemple, en Pays de la Loire avec Bout’ à Bout’, ou avec Uzaje, une initiative privée disponible actuellement à Neuilly sur Marne et à Avignon.

Visant à proposer la consigne pour les marques de grande consommation, la plateforme Loop propose de son côté aux consommateurs de recevoir directement à domicile leur produits habituels, dans des emballages consignés. Cette initiative, déployée pour le moment en région parisienne et portée par TerraCycle et Carrefour, associent 25 industriels de la grande consommation (alimentaire mais également non-alimentaire) : Mondelez, Danone, Lesieur, Unilever, Nestlé, Mars Petcare, etc. 

Une étude de faisabilité prometteuse en Bourgogne-Franche-Comté

Suite à une consultation d’acteurs de l’industrie en 2019 sur le sujet du réemploi des emballages en verre dans l’agroalimentaire, Vitagora a lancé le projet CircuVerreBFC en février 2021. Co-financé par l’ADEME et Citeo, il s’agissait d’une étude de faisabilité dont l’objectif était de faire émerger une dynamique collective autour d'une filière de réemploi en Bourgogne-Franche-Comté, et de structurer cette démarche à partir d'un état des lieux réalisé avec les protagonistes de l'ensemble de la filière.

Après 9 mois d’étude, les partenaires de ce projet (Vitagora, Atmoterra et May-Line Grassi) ont pu affirmer que les conditions pour la mise en œuvre et la réussite d’une filière régionale de réemploi des emballages alimentaires en verre sont bien réunies, à la fois du point de vue environnemental (en tenant compte des transports et des lavages) et du point de vue de la rentabilité économique pour les professionnels impliqués.

« La démarche est possible », confirme Mélissa Nourry, ingénieure innovation chez Vitagora et responsable du projet CircuVerreBFC : « nous pouvons assurer que les interlocuteurs indispensables – laveurs, logisticiens, fournisseurs d’emballages et professionnels de la consigne – sont présents en région. Grâce à l’étude, nous savons également quelles sont les prochaines étapes à prioriser, quels scénarios sont les plus plausibles, notamment pour l’installation d’une laveuse centrale. Et avant tout, nous avons pu identifier les 3 critères de réussite : soit, le volume de bocaux en circulation, leur taux de retour, et le cycle de réemploi. »

Deux étapes joueront également un rôle clé : la standardisation des bocaux réemployables et des étiquettes, et l’expérimentation terrain. Téléchargez ici le document intégral de l’étude de faisabilité pour en savoir plus.

 

Pour aller plus loin

Vous souhaitez jouer un rôle dans la structuration d’une filière de réemploi des emballages en verre en Bourgogne-Franche-Comté ? En savoir plus sur les opportunités que cela représente : implantation d’une laveuse centrale, circuits logistiques, redistribution des contenants, etc. ? Accédez ici au replay de notre webinaire de clôture du projet CircuVerre !

Pour réaliser une veille régulière et identifier des solutions innovantes, pensez à vous abonner à notre blog (environ 2 à 3 articles par mois) !

2 commentaires

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HenryDup23453

18 juin 2022 à 03h22

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Daniawrire

12 juin 2022 à 10h08

Всем привет !

LE COVID-19 : INFORMATION IMPORTANTE

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Vous pouvez joindre cette cellule de crise pour toute demande relative à ce sujet au 06 72 39 66 96, Tom Vaudoux, ou par email, au elisabeth.lustrat@vitagora.com.

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